Chapitre vingt-deux

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Alex

Je m'étais littéralement pris une claque dans la face. À peine j'avais posé les yeux sur mon téléphone cette nuit-là que tout m'est revenu à la figure: Harry qui m'attendait à la maison, les deux abominables fois où j'ai failli en tant que femme et surtout  notre mariage il y a quelques semaines à peine.

Je m'étais éloignée de Logan à la seconde près. Il était resté ahuri devant moi, encore allongé sur lit. Comme il y a neuf ans, j'avais pris mes jambes à mon cou en emportant mes affaires, et ce, sans dire un mot.

Ça faisait maintenant une semaine que je l'avais laissé comme un con dans cette chambre. Ça faisait également une semaine qu'il avait ravivé le feu qui était en moi encore un peu plus. Parce que oui, je ne cessais de brûler pour Logan, constamment et dangereusement. Je tentais de l'ignorer, de vite clôturer le travail dès que le projet nous reliait tous les deux, mais quoi que je fasse, une fois qu'il était là, dans la pièce, à proximité, je m'embrasais.

Aujourd'hui n'était pas d'exception puisque, alors qu'on était assis à ce bureau à la recherche du mannequin avec le plus de potentiel pour la campagne, je m'efforçais de serrer les jambes pour stopper mon excitation. Je n'en pouvais plus, les grandes mains de Logan parcouraient la table, m'effleuraient doucement, c'était épouvantable, insoutenable.

" - Il faut que je fasse une pause, dis-je en me lavant brusquement."

Il me regardait en levant un sourcil, suspicieux.

" - On a pas le temps, Alex, répond-t-il, il faut qu'on appelle l'agence de mannequinat avant dix-sept heures!"

Ça, j'en suis bien consciente. Notre délais est relativement court mais là, actuellement, je ne répondais plus de rien. Si je voulais que mon travail soit un minimum bénéfique, je dois sortir de cette salle au moins quelques minutes.

" - Le temps d'aller chercher un café à la machine, je reviens vite.

- Très bien, je viens avec toi dans ce cas, lance-t-il.

- Non!, le stoppai-je brusquement."

Il devait sûrement se demander ce qu'il me prenait et de la façon dont il me regardait, c'était indéniable.

" - Je préfère y aller seule, dis-moi ce que tu veux, m'empressai-je de dire.

- Hum, juste un café avec un peu de lait.

- Oui, comme toujours."

Il hoche la tête et je déguerpis de la pièce. Mon souffle reprend un rythme convenable quand je sors de la pièce. Je m'accoude deux secondes sur le mur puis reprend ma course. Heureusement que l'immeuble est sous air conditionné car la chaleur est toujours aussi étouffante à Miami et la situation n'arrange pas les choses.

L'ascenseur n'est, à mon grand étonnement, pas du tout bondé à cette heure. Seulement quelques secrétaires qui vont chercher des dossiers par-ci, par-là j'imagine. Au cinquième étage, un gars en costume-cravate rentre dans la cage, m'effleure le bras et me reluque de haut en bas dans le miroir. Je ne peux m'empêcher de réprimer une grimace. Ce type est réellement immonde avec son bide bedonnant et son col de chemise sale. Il n'en fallait pas plus pour me refroidir à l'extrémité. Logan n'aura plus de soucis à se faire.

Quand on arrive au rez-de-chaussé, je le laisse d'abord descendre de l'ascenseur avant de me précipiter vers la machine à café du grand hall. Rapidement, je me sers un café noir et un autre avec du lait pour Logan. J'aurai pu simplement aller en prendre dans la machine du septième mais le café y est tout simplement immonde, je ne comprends vraiment pas ceux qui arrivent à boire ce merdier.

Be there (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant