Be there (Terminé)

Chapitre dix-sept

Deux mois plus tard... 

Logan 

C'est fini. En réalité, ça s'est fini il y a deux mois mais je n'en prends conscience que maintenant alors que je m'apprête à monter dans cet avion, tout droit pour Miami. 

On m'a contacté il y a environ un mois pour la promo d'une pub dont je serai le dessinateur. Je serai mis en contact avec plusieurs agences de New-York et Miami, après ce projet, qui seraient, probablement, intéressées par mes croquis et voient, en moi, un jeune homme plein de talent qui leur permettrait de faire grimper leur produit en haut du marché grâce à une pub flamboyante confectionnée par moi-même. 

J'ai sauté sur l'occasion et n'ai pas hésité un seul instant avant de signer ce contrat. J'aurai aimé que ma vie ne se résume pas à de simples croquis pour des pubs médiocres mais en attendant de pouvoir faire exposer mes œuvres, je m'en contente largement. 

Mais cette étape ne signifie pas seulement la fin de ma vie à New-York mais bien la fin d'un passé beaucoup trop lourd. Je pensais avoir enfin fermer le livre à peine avais-je envoyé ma réponse à son message, il y a deux mois, mais non. Pour dire vrai, je n'avais même pas tourné la page puisque il y a un peu plus d'une semaine seulement, je me suis rendu à son fichu mariage. 

Oui, j'y ai été. Je l'ai regardé avancer dans sa longue robe blanche voilée de la tête au pied qui lui donnait l'image d'une jeune femme éblouissante, les yeux pétillants. J'ai vu la Alex épanouie, sure d'elle et resplendissante comme elle a toujours mérité de l'être. Sauf qu'elle n'en est même pas consciente. 

J'ai vêtu mes habits les plus discrets ce jour-là. Enfin, les plus anodins pour un mariage. Je me suis tenu à porté de la foule, voulant me plonger dans la masse. Personne ne m'a vu, ni reconnu, pas même elle. Sauf Brittany et Bryan qui m'ont croisé. D'abord étonnés de me voir là, ils m'ont ensuite assaini leur sourire le plus compatissant. J'ai bien compris qu'il savait pourquoi j'étais là. Surtout Bryan. Il savait à quel point Alex est chère à mes yeux et il savait aussi que je ne raterais ce jour pour rien au monde. 

Quand je pense que quelques années auparavant, elle criait haut et fort que jamais elle ne se marierai, que tous les froufrous et les bagues en diamant étaient si insignifiants pour elle et que, pour rien au monde elle ne dirait oui à la personne qu'elle aime, même si cette personne s'avérait être son meilleur ami de l'époque -c'est-à-dire moi. 

J'entre dans l'avion, un peu nostalgique. Cet endroit va me manquer, les quelques personnes que j'ai perdues puis retrouvées et maintenant encore perdues dans cette ville vont me manquer. L'air frais des matins d'hiver, la ville qui bat son plein même à des heures folles de la nuit, c'est ce que je préférais à New-York. Avant de retrouver Alex -et même encore après, j'ai accumulé des sorties à n'en plus finir avec Ethan et Christopher, deux amis de l'université. J'ai vécu en même temps que cette ville: je ne dormais jamais. 

La seule église dans laquelle j'ai posé le pied était celle de Riverside Church, il y a une semaine donc. Je me suis installé contre le mur, tout au fond de la salle alors que les festivités avaient lieu plus loin, sous les grands vitraux, près du curé. La cérémonie s'est passée sans encombre. Les parents de ce crétin occupaient les deux premières rangées de siège tandis que Bryan, Brittany et quelques amis d'Alex étaient assis plus en retrait. Seule la petite blonde de la dernière fois, Marie je crois, se tenait près de la mariée, dans sa petite robe rose pâle. 

Pendant un moment, j'espérais vivement qu'elle me voit, qu'elle tourne la tête juste au moment de prononcer ses vœux. J'aurai aimé capter son regard comme quand on était gosse, que je voulais lui faire passer un message. À tous les coups, elle aurait saisi que je crevais de lui hurler de ne pas se marier. Elle aurait aussi compris que jamais, je ne l'aurai envoyé se faire voir il y a quelques mois si je n'avais pas été blessé dans mon égo à force qu'elle me traîne à la baguette comme elle le faisait.