Be there (Terminé)

Chapitre cinq

Alex

Je suis installée depuis une bonne dizaine de minutes à cette table de café, les minutes défilent et ma patience, elle, se défile aussi. Je tape machinalement du pied contre le sol en vidant mon deuxième café depuis ce matin. Je n'ai quasiment pas dormi de la nuit à l'idée de cette entrevue. Idée qui m'a semblé très mauvaise à l'instant même où toute la fatigue est retombée au alentour de onze heures.

En plus d'être fatiguée, cet idiot a réussi à me mettre sur les nerfs en ayant presque une demi-heure de retard! Non mais quel imbécile! S'il a cru que j'allais attendre dans ce débris pour ses beaux yeux, il se met le doigt dans l'œil!

Quand la porte s'ouvre enfin, il ne me faut qu'une œillade pour reconnaître la carrure de Logan. A cet instant, j'aurai aimé me mettre une claque monumentale. Soit pour avoir eu l'idée imbécile de lui avoir téléphoné après la conversation avec ma sœur, soit de le trouver, il faut le reconnaitre, horriblement sexy avec son jeans qui lui tombe bas sur les hanches et sa chemise ouverte sur un t-shirt.

Je me souviens parfaitement du Logan il y a de ça quelques années. A l'époque, il était bien plus frêle que maintenant, sa barbe brune ne ressemblaient qu'à des poils de pubis qu'on lui avait collé sur le visage, et ses cheveux étaient plus longs qu'aujourd'hui. Seuls ses traits fins du visage, son nez droit, et ses yeux bruns d'une intensité énorme sont restés.

Lorsqu'il se dresse face à moi, ses cheveux sont dégoulinants et ses habits mouillés lui moulent le torse. Je n'avais même pas remarqué qu'il tombait des cordes dehors jusqu'à maintenant. Je jubile rien qu'à l'idée qu'il ressemble à un chien mouillé à cet instant. Un chien mouillé sexy. Mais un chien mouillé quand même.

"- Pardon d'être en retard, je ne trouvais plus l'adresse, s'excuse-t-il."

Je failli m'étouffer en buvant un gorgée de café.

"- Pardon? De toutes les excuses que tu aurais pu trouvé, Logan, je crois que tu as de loin choisi la moins plausible!"

Je me redresse face à lui, les bras croisés contre ma poitrine et maintien son regard, lui servant le plus meurtrier  qui soit. Quand je vois qu'il est sur le point d'éclater de rire, je comprend qu'il est en train de se foutre de moi de la pire des manière. Évidemment! Jamais il n'aurait pu oublier l'adresse, pour compte, on y allait tous les jours à deux pendant toute notre scolarité. Doutez-vous bien que lorsque je lui ai donné rendez-vous, je n'ai pas eu le choix de l'endroit. Môsieur a été catégorique.

Je le fais pour Brittany.

"- Bon! Assied-toi, qu'on en finisse, soupirai-je.

- Je savais que tu ne résisterais pas à l'idée de me revoir, sourit-il.

- rassures-toi, Logan, ce n'est pas de moi que je viens te parler, mais bien de Brittany."

Il allait répliquer quand il s'immobilise, et ravale ses dires.

"- britt?, demande-t-il ahuri, qu'est-ce qu'elle a?"

Je soupire, totalement désespérée d'avoir un abruti pareil devant moi.

"- Et bien, figures-toi, que Brittany n'a le béguin pour personne d'autre que toi! Aller savoir d'où elle tient ses goûts si horribles. Beurk, je dis en frissonnant de dégoût."

Encore une fois, l'empoté en face de moi reste complètement stoïque. S'il pense percer en tant que plante verte, il est bien parti, parce qu'à ce stade, il va prendre racine dans le sol.

"- Je...Je ne savais pas, bredouille-t-il.

- Ah oui, ça, j'ai remarqué! Je n'en attendais pas moins de toi, de toute manière."