Tales Of Magus I : Holokona [Terminée]

XVI Kelii

Le chef des Guetteur de la Première Base tapait des mots au hasard sur son clavier. Pardon Incompréhension. Il ne s'était pas remis de la claque monumentale qu'il avait reçu il y a deux jours. Pourquoi Bêtise. Le pauvre garçon ne savait pas quoi faire. Il avait essayé de revoir sa copine. Enfin, ex-copine dorénavant, mais rien. Elle ne voulait pas le voir. Boulette Accident.

Il se leva, arpenta la salle, regarda sur une étagère de la bibliothèque, prit un livre, regarda le tire, curieux ouvrit et lit rapidement la première page avant de fermer brutalement le bouquin avant de le remettre à sa place. Il fit les cent pas avant de se rasseoir. Lahela Amber. Il tambourina nerveusement ses doigts contre le bois. Dilemme Imbécile.

N'y tenant plus, le commandant de la base se leva et quitta sa chaise et sortit de son bureau. Il descendit sur le quai et s'assied sur le ponton. Le garçon contempla la mer et les îles de l'archipel. Il soupira, perdu dans ses pensées. Il ne savait plus quoi faire en ce triste matin d'août.

Rompant la monotonie du calme ambiant, un jeune de son âge s'approcha.

- Commandant ?

- Oui ? répondit l'intéressé en se retournant.

- Tenez, une tasse de thé.

- Merci mais pourquoi ?

- Ma mère dit toujours que le thé aide à faire passer les problèmes car il purifie le corps donc l'esprit. J'espère que ça va vous aider.

- Merci beaucoup...

- Caporal Bryan.

- Merci beaucoup Caporal.

Le garçon laissa son commandant siroter la tasse tranquillement. Kelii, qui n'avait jamais gouté de thé auparavant trouva le liquide délicieux et apaisant. Sa tasse terminée, il se leva et retourna dans la base. Il alla directement à la salle informatique et contempla les machines qui s'affairaient, discutaient dans un langage propre et qui mettaient tout en place pour les protéger.

Il alla repartir quand un flash lumineux attira son attention. Il se jeta devant l'écran et regarda le moniteur. Rien, aucune chose anormale. Pourtant il était sûr que quelque chose s'était passé. Aurait-il des hallucinations ? Non, le même problème l'interpella. Il y avait un petit flash rouge et l'aiguille qui descendit avant de remonter en flèche. Que se passait-il à la fin ? Il regarda la légende du graphique, l'état des pylônes. Et ce qu'il avait vu ne le réjouissait pas. L'aiguille était passée des 95% à 15%. Il y aurait-il un problème avec un capteur ? Les poissons avaient peut-être amoché les appareils de mesures.

Pour en avoir le cœur net, Kelii décida de descendre voir par lui-même, ne voulant pas affoler la base plus que nécessaire.

Il rejoignit en quatrième vitesse le niveau du ponton et s'engouffra dans un des vestiaire vide. Il enfila rapidement une combinaison après s'être déshabillé. Il n'avait pas le temps de prendre le gros kit de plongée. Il saisit tout simplement le masque et le respirateur artificiel. Encore une création de July et Lily. Ce simple appareil permettait d'extraire le dioxygène de l'eau et ainsi au plongeur de respirer. Seulement, il fallait l'utiliser pour de très courtes plongées car les filtres ne captaient que le dioxygène dissout, pas l'azote et si on a une trop grande quantité de ce gaz dans le sang, on meurt dans d'atroces souffrance. Il enfila le masque et plaça le respirateur sur sa bouche. Il sauta dans l'eau fraîche et inspira sa première bouffée d'air. La visibilité n'était pas des plus optimales si bien que le garçon ne voyait pas le fond et encore moins les pylônes.

Il donna un coup de rein et entama sa descente vers la barrière de corail. Brutalement, Il se crispa. Son cou le tirait de partout. Le jeune homme remua sous l'eau et essaya de remonter mais ses jambes ne répondaient plus. De grandes quantités d'air s'échappaient de sa bouche laissant place à de l'eau salée. Voulant apaiser la douleur qui lui parcourait la nuque, le garçon commença à griffer sa combinaison. Ses ongles arrachant progressivement le tissus, le contact direct avec l'eau glacé eut pour effet de calmer la douleur. Pour un temps. Celle-ci revint encore plus forte. Soudain, le respirateur lui échappa des lèvres, coulant à pic. Voulant respirer, Kelii avala une grande quantité ce qui eut pour effet de le faire tousser, expulsant le peu d'air qui lui restaient dans les poumons. Le garçon eut la sensation que ses poumons allaient exploser. Refusant de mourir noyé, il retint sa respiration jusqu'à ce que ses yeux se ferme et que sa poitrine arrête de se soulever.

Boumboum...Boumboum...Boum...Boum...

Le cœur du plongeur ralentit de plus en plus jusqu'à s'arrêter.

...Boum......Boum...Boum...Boumboum.

La poitrine se souleva de nouveau, lentement puis de façon plus régulière. Reprenant doucement connaissance, Kelii ouvrit délicatement les yeux. Il porta ses mains à son visage et remarqua de fines membranes noires reliant ses doigts. Il palpa ensuite son cou et sentit s'agiter de part et d'autre de celui-ci six petites branchies qui lui permettaient de respirer sous l'eau. Kelii profita de cet instant de bonheur. Il avait évité la mort et c'est sa greffe qui l'avait sauvé. C'est un don de dieu cette greffe pensa-t-il.

Nageant doucement à l'aide de ses doigts palmés, il reprit sa descente. Lorsqu'il arriva au fond, un spectacle incroyable s'offrit a lui. Les pylônes, immenses structures en acier, d'un noir plus sombre que la nuit qui s'enfonçaient dans de grands socles de béton. Des poissons nageaient tout autour de lui. Kelii les suivit du regard avant de se focaliser sur le sol. En effet, le corail attira son attention. Il ne ressemblait pas aux représentations schématiques que montraient les écrans. Le garçon, en deux ou trois mouvement de bras s'approcha des pylônes.

Si de loin ils paraissaient en bon état, de près c'était l'exact opposé. Les plaques de zinc censées protéger l'acier de la corrosion avaient disparu et depuis un sacré bout de temps car l'acier manquait sur plusieurs endroits. Pas de quoi s'alarmer car le garçon aurait eu du mal à passer, alors pour un Holokona. Désormais, il avait matière à écrire pour son rapport. Il remonta vers la surface et quelques mètres avant d'avoir la tête hors de l'eau, le garçon se figea. Il tourna la tête à gauche puis à droite. Il n'en revenait pas. Il sentit la peur le paralyser.

De l'autre côté des pylônes, environ trois mètres en dessous de la surface, aussi loin qu'il pouvait le voir d'immenses créatures noires, semblables à des serpents de mer étaient collées sur l'acier. Il devina sans peine ce que faisaient ces créatures. Les Holokonas n'avaient pas disparu, ils détruisaient la Barrière depuis le début. Et elles devaient pouvoir donner des influx électriques pour perturber les sondes.