Tales Of Magus I : Holokona [Terminée]

VI Kelii

Émergeant de l'eau, le protecteur se dépêcha de rejoindre le quai. La nuit commençait à tomber et le danger était plus qu'iminent. Arrivant à l'entrée de la base, il ne se changea pas et monta le plus rapidement en haut du mur.

Essoufflé, un des guetteurs le vit et accouru pour le soutenir. Un bras sur ses épaules, Kelii reprit son souffle le plus rapidement qu'il put. Il se devait d'avertir ses hommes et les autres bases. Un grand combat se préparait et beaucoup d'entre eux allaient mourir.

Sa respiration retrouvant un rythme plutôt normal, le commandant de la Première Base s'adressa à ses hommes.

- Les gars, on a un problème de taille. Je ne vous cache pas que nombreux entre nous vont mourir mais ce sacrifice ne sera pas oublié. En bas, sous le mur, il y a nos pires craintes et ce qui s'apparente à la fin du monde, une autre. Je ne sais pas comment elles ont fait, mais voilà, une armée d'Holokonas est en-dessous. Elles ont parasité les outils de mesures si bien que les dégâts sont immenses et irréparable pour l'instant. Alors, je veux que plusieurs d'entre vous ailles relayer ce message aux autres bases qu'ils se préparent à attaquer car je pense qu'il y en a tout autour de la Barrière.

Plusieurs soldats partirent au pas de course afin de transmettre les ordres de leur chef.

» Cette horde de monstre est greffé sur nos pylônes. Nous devons les en déloger le plus rapidement possible. Que les meilleurs nageurs et formés au combat en milieu marin aillent se préparer à faire face. Ne me laissez pas de combinaisons ni de bouteilles ou respirateur... Attendez avant de plonger, nous allons envoyer des salves avec nos armes.

Kelii voulut repartir mais il manqua de s'écrouler. Ce fut donc le soldat qui le porta jusqu'à la salle informatique. Une fois devant l'écran de l'ordinateur allumé, le Colonel Oamenu'u ouvrit le programme de commande. Une fenêtre apparue avec les commandes spéciales. Il sélectionna une arme spécifique et on lui demanda ses identifiants. Il les entra rapidement et il put prendre les commandes de la défense de la Barrière.

Le garçon activa l'arme et un message d'erreur apparu sur l'écran. Il réessaya, sans succès. L'arme ne fonctionnait pas. Sûrement mise hors service par ces monstres que sont les Holokonas.

Essayant toutes leurs armes, il constata que presque toutes étaient hors service. Seules celles située directement sur le mur étaient intactes. Il envoya un homme prévenir les plongeurs qu'ils puissent aller écumer les rangs ennemis et un autre qui monta prévenir les soldats qui étaient restés de prendre place dans les tourelles situées sur la paroi de leur seule et unique défense. Kelii essaya de se relever mais ses jambes ne lui obéissaient plus. « J'ai trop de gazs dans le sang, mes muscles sont entrain de cesser de fonctionner. Apportez-moi quelque chose ! » demanda le commandant à sa béquille. Ce dernier fonça à l'infirmerie et revînt avec une plaquette de pilule.

Le Commandant de la Première Base en avala trois et il sentit progressivement ses jambes se déraidir. Il essaya de marcher et pu tenir en équilibre sans avoir à s'appuyer sur le pauvre soldat. Ensemble, ils grimpèrent les marches jusqu'au bureau de Kelii ou il prit un émetteur à ondes courtes et envoya un message au Général Smith, le prévenant de la situation et que les Bases avaient besoin de renfort.

Son message envoyé, ils quittèrent le bureau pour monter tout en haut du mur. Le spectacle qui s'offrait à eux était une véritable scène de combat. Les tourelles tiraient leurs harpons spéciaux qui transperçaient l'eau. La surface se couvrit rapidement de corps noirs et visqueux.

Réagissant à cette attaque, les Holokonas commencèrent à s'accrocher à la base même du mur. Mutant légèrement, ils firent apparaître des pattes sur leurs corps écailleux et ils commencèrent à grimper sur le mur tel des lézards géants. Ces monstres se jetèrent sur les Guetteurs qui essayaient de les tuer avec leurs harpons et ils les déchiquetèrent, sans pitié. Kelii voyait ses hommes se faire massacrer sans que lui ne puisse faire quelque chose.

Avec tous les hommes qu'il lui restait, le commandant ordonna l'assaut. Tous les Guetteurs présent du bord et commencèrent à tirer leurs lances. Les hommes valeureux qui défendaient la Barrière se battaient avec rage et du désespoir. Plus ils en tuaient, plus revenaient pour eux. Quelques créatures réussirent à atteindre le sommet de la Barrière et occasionnèrent d'importants dégâts avant qu'ils ne soient tués.

Une partie des hommes présents avait attaché des câbles en acier sur des anneaux et se préparait à descendre en rappel. Dès que Kelii senti que les bras ensanglantés de ses hommes ne supporteraient plus les lances, il ordonna la seconde phase de la défense. Les hommes se lancèrent dans le vide, leurs pointes noires sorties à la façon de longues épées.

Ils couraient sur le mur, sautant par-dessus les obstacles et tailladant tout ce qui passait à leur portée. Moins de cinq minutes plus tard, les cordes ne bougeaient plus et les corps inertes de ses défenseurs pendaient au-dessus de qui commençait à s'agiter.

Le sol se mit à trembler. Une large fissure apparue sur le béton, se propageant de plus en plus rapidement. Les soldats, se mettant à paniquer, sautèrent dans le vide et beaucoup moururent lors de l'impact avec l'eau. Kelii, vidé de ses forces ne tenait plus debout. Il tomba sur le sol et attendit. Une tête hideuse apparu devant lui. L'espèce de lézard rampa lui et ouvrit sa gueule pleine de dents. Il semblait sourire. Il le dépassa et sauta de l'autre côté de la Barrière. Les Guetteurs avaient failli, le sort de l'archipel était entre les mains des protecteurs.

Des explosions retentirent un peu partout autour du jeune homme et des pans de béton se détachèrent de ce qui était le dernier rempart entre l'humanité et la sauvagerie.

La Barrière s'écroula sur toute sa longueur, dévoilant aux Holokonas les rares humains qui avaient survécu à leur invasion.

Chutant avec ce qu'il défendait, Kelii eût une pensée pour sa famille, ses amis et Lahela. Il regrettait ce qu'il avait fait à la jeune révolutionnaire mais c'était trop tard. Il allait mourir. Soudain, une douleur immense lui vrilla le dos. Il releva légèrement la tête et vit la barre d'acier qui le transperçait de part en part. Un froid glacial l'envahit et il trembla. Une larme perla au coin de son œil et le garçon fixa le ciel gris au-dessus de lui. La pluie nettoya son visage de la crasse et du sang qu'il avait accumulées. Le regard perdu dans l'immensité du monde, Kelii expira une dernière fois avant que ses yeux ne se ferment définitivement.