Tales Of Magus I : Holokona [Terminée]

IV Lahela

Les cagoules vissées sur la tête, un petit groupe de personnes avançaient prudemment dans la nuit. Lahela guidait le petit groupe, secondée par la comtesse qui participait à sa première mission pour le collectif. "Le chemin est dégagé Leader." fit la voix du petit Kahoku dans leurs oreilles. "Compris Œil divin." répondit Lahela.

Plus tôt, Amber n'avait cessé d'être surprise ce qui avait provoqué l'hilarité générale. « D'où vient tout ce matériel ? » avait demandé la jeune femme. Son amie lui avait expliqué qu'ils les avaient trouvées dans d'anciens bunkers américains datant de la seconde guerre mondiale. Ils avaient dû les nettoyer et les remettre légèrement à neuf mais maintenant ils avaient des communications radios et des armes à feu pour mener à bien leurs actions.

Plus tard, quand Amber avait vu le jeune Kahoku prendre un vieux fusil de précision. La comtesse s'était jetée sur lui pour l'en empêcher mais Lahela l'en avait empêchée. Le petit garçon s'est ensuite approché après cette scène et lui avait récité comme une poésie apprise par cœur : « Springfield m1903 A4, fusil de haute précision mis entre les mains des tireurs d'élites américains dès 1942. C'est un fusil a verrou qui utilise des chargeurs droits de cinq balles .30-06. Il à une cadence de quinze coups par minute avec une portée maximum de 3200 mètres et j'utilise une lunette améliorée avec un grossissement de x4 qui augmente la portée efficace à 2000 mètres. Et dernière chose, si tu as peur pour mes petits bras, il ne pèse que 3,84 kilos donc, relaxe comtesse ! » sur ces mots, il éjecta le chargeur, actionna le verrou, envoya la cartouche dans la chambre valser, mis une cible en joue, tira. Le percuteur frappa le vide et Amber sursauta en entendant le clic. Le gamin récupéra la cartouche qui était en train de retomber. Il l'inséra dans la chambre, mis un silencieux en place, visa et tira. Le bruit qui ressemblait à un coup sur un oreiller laissa dubitative la jeune fille. Elle regarda sur quoi le gamin avait tiré et vit une photo de Lockwood avec un trou entre les deux yeux. La voyant dans cet état, Lahela se doutait bien de ce que son amie ressentait. Elle était partagée entre la peur et l'admiration.

Les jeunes révolutionnaires s'étaient ensuite attribuée des noms de code avant de partir. Sur le chemin de leur cible située à moins de cinq kilomètres de Lahaina, Lahela avait confié à la comtesse un révolver six coups et un silencieux. « Au cas où... » avait-elle dit à son amie.

Lahela, en leader de l'opération apercevait enfin leur cible. Un gros complexe militaire gardé par des protecteurs et ce soir, le garde était un des leurs donc tout allait bien se passer.

" Œil divin, j'ai besoin d'un rapport détaillé de la situation !" "Vous aurez un contact dans environ dix secondes avec le véhicule Leader. J'ai une fenêtre de tir à 20° sud de ma position. J'y vais ?" "Leader à Œil divin, vas-y, assure-toi qu'on ne doive pas faire de ménage." "Compris Leader !"

Lahela entendit d'abord le bruit ronronnant du moteur avant d'apercevoir des phares du véhicule. « Maintenant ! » cria-t-elle. Son ordre lancé, les troupes se mirent en action. Aussitôt, sortant de fourrées de part et d'autre de la chaussée, des silhouettes vêtues de noir et portant en bandoulière des pistolet-mitrailleur Thompson. Les freins crissèrent et la voiture plus exactement un fourgon, une Chevrolet noire des années 2000, s'arrêta. Le conducteur sortit imité par son passager qui lui aussi était muni d'une arme mais Lahela ne pouvais discerner le modèle. "Leader à Œil divin, d'abord le passager, il a une arme." "Compris Leader !"

La jeune femme ne quitta pas la scène des yeux. Un coup, le passager s'écroula, mort, le crâne explosé pensa la jeune leader au son de l'impact. La suite se passa sans problème, le conducteur fut neutralisé et les révolutionnaires purent prendre possession de la camionnette. Ils déchargèrent des sacs qu'ils identifièrent comme ceux qui contenaient les impôts de l'île puis la majorité du groupe s'installa à l'arrière. Lahela demanda à son guetteur : "Œil divin, approche-toi doucement et surveille l'entrée, tiens-toi prêt à intervenir." "Leader, compris !"

Le fourgon arriva devant le poste de surveillance tenu par l'un d'eux. Il fit semblant de s'intéresser aux papiers du véhicule, sourit à la meneuse de l'opération avant de se tourner vers ses coéquipiers et de donner l'ordre d'ouvrir.

« Nous y sommes enfin, commença Lahela après que le véhicule ait franchi les grilles, il risque d'y avoir du monde, alors, préparez-vos armes, ils sont du gouvernement et il n'y a que Teura qui est avec nous. Alors, on tire à vue, pas de risque à prendre. On se dirige droit vers la salle des coffres. Il n'y a pas de réel système car le gouvernement mise sur leur test, comme nous l'a expliquée notre nouvelle amie, pour éviter que nous intégrions leur armée. Donc, on fonce, on récupère le fric et on se tire. On récupère Kahoku et on rentre chez Amber. Là-bas, on décharge l'argent, et on déguerpit avant de faire disparaître la voiture. Compris ? Alors, c'est parti ! »

En leader, la jeune femme ouvrit les porte arrière du fourgon et sortit, son arme devant, prête à faire feu. Un premier garde arriva, il s'écroula aussitôt, sans un bruit. Le groupe descendu, ils commencèrent à progresser. Ils ne furent pas beaucoup dérangés et purent donc arriver rapidement à la salle des coffres. Une fois entrés, ils saisirent plusieurs gros sacs et les rapportèrent au fourgon. Le plan se déroulait sans accro, comme toujours.

Une fois chargé, ils ressortirent et firent un petit signe discret à Teura qui les avait aidés. Sur le chemin du retour, ils récupérèrent les autres sacs et ils se séparèrent, seul les deux jeunes filles et le petit Kahoku rentrèrent avec le fourgon jusqu'à la demeure de la comtesse.

Le majordome descendit aider les jeunes gens et les sacs furent cachés en deux temps trois mouvements. Ils dirent ensuite au revoir à Amber puis Lahela et le garçon rentrèrent à leur quartier général avant de faire une halte par la casse tenue par un des leurs. Il accepta de prendre en charge la destruction du fourgon et souhaita un bon retour aux jeunes révolutionnaires.

- Qui a-t-il ? demanda Kahoku à son aînée

- Nous avons réussi. L'argent va retourner au peuple d'Hawaï.

- Oui, mais ça n'explique pas ton sourire idiot ! rétorqua le gamin

- C'est Kelii. avoua la jeune femme

- Kelii ? Qu'est-ce qu'il a ?

- Il m'a fait passer un mot par la casse.

- Et ? s'impatienta le garçon

- Il a fini sa formation et il va pouvoir me voir d'ici la prochaine réunion.

- Youpi, je vais revoir Kelii ! Je vais revoir Kelii ! hurla le petit garçon, heureux

- Et, il n'est pas qu'à toi ! rétorqua Lahela

- C'est bon, je vais te le prêter, comme ça tu pourras l'embrasser. Bisous bisous. Beurk ! dit Kahoku faisant ainsi rire son amie