Partie sans titre 9

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J'ouvre un œil péniblement. Ma vision, encore brouillée par le sommeil s'éclaircie peu à peu tandis que je discerne une majorité de rouge dans mon champ de vision encore pas mal restreint. Je me réveille pour le coup plus vite que jamais. Damned ! Depuis combien de temps est-il en train de me regarder bavant sur son oreiller.

-Heureusement que tu as perdu tes mauvaises habitudes Miss pisse-au-lit ! Ouch !

Le coup de poing rapide a atteint son objectif, je détestais quand il m'appelait comme ça et ça n'a pas changé !

-C'est pas parce que je ne suis pas bien réveillée que je ne peux pas te frapper.

Je saute hors du lit et attrape un pantalon avant qu'il ne se décide à se venger, j'ai toujours tendance à oublier qu'il est désormais plus qu'en état de se défendre de mes pitoyables attaques.

-T'es vraiment malade comme fille ! Tu préfères peut-être que je t'appelle Bave-sur-l'oreiller.

J'attrape le premier truc qui me tombe sous la main, mon pantalon que je n'avais pas encore enfilé en l'occurrence, et lui balance en pleine poire pour le principe. Il se marre tout seul assis sur son lit tandis que je cherche un autre truc à enfiler...

- Euh rends-moi mon pantalon s'il te plait Castiel.

Lui demandais-je de mon ton le plus mielleux en me rendant compte que je n'avais rien d'autre à me mettre.

-J'ai pas envie ! T'avais qu'à pas me le jeter en pleine tête. Depuis quand ça te prends de squatter mon lit comme ça ?

Il restait peinard, assis sur son pieu, semblant pour le moins ravi de mon embarras.

-J'avais froid.

Réponse bidon mais qui a le mérite d'être plausible, je ne vais tout de même pas lui avouer ma faiblesse...

-A d'autre, t'a deux couettes pour te réchauffer et t'a qu'à foutre un pyjama au lieu d'un simple T-shirt.

-J'aime pas dormir seule, ça te vas ! Maintenant rends le moi.

Une main sur la hanche et l'autre tendu en avant, je prenais la pose la plus impressionnante de mon répertoire et essayais de faire preuve d'un maximum d'autorité.

-Pffff ! ça marchait quand on était môme ça ! Tu ne me fais plus peur depuis un bail Thèm... Tu faisais comment chez tes parents puisque je n'étais pas là ?

Et effectivement, étant donné sa pose nonchalante, je devais lui faire aussi peur qu'un petit poisson face à un grand requin... Damned !

-J'allais dormir chez Olympe quand je ne me sentais pas bien, on partageait le même lit ou alors j'allais chez mon petit ami du moment. Bref, je vois pas en quoi ça te regarde... Tu me le rends maintenant ?

Demandais-je de nouveau en agitant les doigts comme si ça allait changer quelque chose, laissant un peu tomber la pose impressionnante qui ne servait visiblement à rien dans le cas présent.

-Je ne sais pas trop... Je pourrais peut-être si tu arrête de squatter mon pieu et surtout si tu arrête de me piquer mon oreiller, t'en a un je te signale !

Il jouait désormais avec mon fut' comme s'il s'agissait de l'objet le plus cool du monde. Il osait me narguer !

-Je marchanderais pas avec toi !

-Alors ballade toi à poil !

-C'est ce qu'on va voir !

Je lui sautais dessus en poussant un cri de guerre pour récupérer mon bien, lui tirant les cheveux et les oreilles dans une bataille de chiffonniers où tous les coups sont permis comme autrefois. Seulement voilà, on avait plus dix ans et j'étais loin d'avoir le dessus. Je finissais sur le dos, le corps bloqué alors qu'il était assis à califourchon sur moi et les poignets plaqués au sol par ses mains.

-Gagné. Il est loin le temps où Arthémis, déesse de la chasse triomphait toujours du petit Castiel.

Son arrogance alors qu'il sort ça est sans limite, c'est comme s'il avait attendu toute sa vie de pouvoir me le balancer à la face, je bouillonnais de rage, je déteste me sentir soumise comme ça, surtout face à lui...

-D'accord, je m'avoue vaincue ! Tu as droit à un gage !

Je lui crachais sa victoire, et elle m'arrachait la gueule.

-Ne vient plus dans mon lit sauf si tu as une très bonne raison Thémis. On n'est plus des mômes tout les deux.

Son air très très sérieux d'un seul coup me faisait flipper. Je ne l'avais jamais vue comme ça. Finalement, les choses avaient peut-être bien changées entre nous. Un pincement au cœur à l'idée de le perdre pour des broutilles m'envahie soudainement. J'aurais tellement aimé rester avec lui la petite fille de mon enfance.

Elle s'appellera Lilly.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant