Partie sans titre 4

1K 46 6
                                    


Je me réveille le lendemain la tête dans le cul... Je baille à m'en décrocher la mâchoire puis jette un regard ahurie et stupide autour de moi. Castiel n'est plus là et je ne l'ai même pas entendue se lever. Faut dire que quand je dors, l'apocalypse ne me ferait même pas me retourner dans le lit...

Je me lève, pique un sweat qui traine et l'enfile pour avoir un peu plus chaud. Je regarde le radioréveil, il est midi. Ça c'est de la grasse matinée !

Je suis en train d'enfiler mon pantalon quand Castiel entre dans la chambre. Il détourne vite fait les yeux et pose en rougissant une tasse de café sur le bureau.

-Je pense que ma mère se doute de quelque chose... Elle m'a tendu la tasse de café en me disant que je n'aurais qu'à la boire dans ma chambre...

Me dit-il en lançant un coup de tête vers la tasse de liquide brulant dont l'arôme enivrant titille mes narines tout en ôtant les vestiges de brume de ma cervelle ramollie.

-Pas grave, mes parents partent bientôt ?

Sur le moment, la réponse m'importe presque moins que le fait de sentir couler le liquide noir au fond de ma gorge.

-D'ici 2 heures à peu près... Ils veulent partir tôt en début d'après midi. On a déchargé le camion, tes affaires sont dans le garage en attendant...

Je m'assoie à son bureau comme la veille pour siroter tranquillement mon café, lui s'installe de tout son long sur son lit, les bras croisés derrière la tête et les yeux fixés au plafond.

-T'a une idée d'où je vais dormir ? Tu pense que tes parents me laisseront votre chambre d'ami ?

Lui demandais-je avant d'aspirer une autre gorgée brulante.

-Je sais pas trop... Je pense que ma mère va t'aménager le grenier. Je comprends mieux pourquoi elle m'a forcée à faire le tri dedans y'a un mois....

A la grimace qui tiraille son visage, il semblerait que le tri en question tenait plus de la torture que du rangement.

-Je pourrais mettre tous mes instruments en bas avec les tiens ?

-Pourquoi, t'en a tant que ça ?

-Bah y'a ma gratte sèche, ma basse avec l'enceinte, mon violoncelle, mon saxo et mon micro. Et je pense me mettre à la batterie dès que j'aurais économisée assez...

Il tourne vers moi un visage moqueur que je ne lui avais encore jamais vu, il a gagné en assurance ces dernières années, c'est certain.

-T'inquiètes, ça tiendras sans soucis. Moi qui croyais que ta mère ne voulait pas que tu joue...

-Qu'est-ce que tu crois ? Je me suis payée tout ça à coup de babysitting et de cours d'anglais à des mioches... ça n'a pas été simple. J'ai eu du bol qu'un de nos voisin soit musicien et qu'il me donne des cours gratos parce qu'il me trouvait douée !

Comme toujours, l'évocation de ma mère et de notre relation quelque peu tourmentée me chauffait le sang. Rien que de la savoir en bas satisfaite au possible me tordait les boyaux de rage.

-C'est bon, t'énerve pas, je disais ça comme ça...

Il reprends sa fixation du plafond comme si une tache particulièrement intéressante s'y trouvait. Je lève les yeux pour essayer de la distinguer et la pression retombe comme un soufflé. Il m'a toujours donné une sensation de calme et savait toujours comment m'apaiser.

-Désolée, je suis sur les nerfs avec cette histoire. Tu peux pas savoir comme ça m'embête de changer de vie d'un seul coup... c'est tellement brusque, j'ai encore du mal à y croire...

-Bien sur que je sais ce que c'est, c'est moi qui ai déménagé y'a 5 ans, tu t'en souviens non...

-Moui, c'est vrai...

Je repose la tasse désormais vide sur le bureau puis le pousse un peu tandis qu'il ronchonne pour me mettre dans la même position que lui. Les souvenirs de son départ en pleins milieu d'année scolaire. La sensation de vide que j'avais quand mes yeux se posaient sur la chaise déserte à côté de moi en classe. C'était comme si une partie de moi-même avait disparue pendant son absence. Allongée là, près de lui, je retrouvais une sorte de sérénité. J'étais de nouveau entière en quelque sorte. Mais la perspective de perdre Olympe comme je l'avais en quelque sorte perdue lui me vrillait le ventre... Ou alors j'avais juste très faim.

-Tu pense que je vais me plaire ici Cast, je veux dire dans cette ville, ce lycée... J'aimais bien mon ancien lycée moi...

Il passe son bras sous ma tête pour me serrer plus étroitement contre lui.

-Evidement Thém, puisque je suis là.

Je basculais la tête pour la poser sur son épaule.

-Merci Cast...

Un coup léger à la porte nous fait sursauter.

-Castiel ? Je peux entrer mon grand ?

Il se relève en speed avant de lui ouvrir la porte. Elle passe la tête par l'entrebâillement puis me fait un sourire chaleureux suivi d'un clin d'œil auquel je réponds toutes dents dehors. Elle entre dans la chambre.

Elle s'appellera Lilly.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant