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Ezarel n'eut pas d'entretien avec Nevra de toute la semaine qui suivit. Il fallait bien avouer qu'il avait été très occupé : il avait dû remettre le laboratoire en état. Erika était bien venue lui proposer son aide mais l'Elfe l'avait chassé à grand coup d'insultes elfiques. Il n'avait pas pour habitude d'être malpoli, mais avec cette fille, c'était plus fort que lui. Il ne pouvait tout simplement pas l'encadrer.
Il fallut trois jours complets à Ezarel pour remettre la pièce en état. Il avait dû tout ramasser, entre les débris de verre à s'en couper les phalanges et les divers livres tombés de leurs étagères, en passant par la multitude d'instruments d'alchimie qui s'étaient répandus au sol, cassés ou abîmés. Il avait même dû réparer les meubles ébranlés par l'explosion. Ezarel n'était pas bricoleur, mais il avait tenu à tout faire lui-même. Il avait dû astiquer encore et encore le sol noircit par les différentes potions, ainsi que les murs et le plafond.
Trois jours. Ça lui avait pris trois jours entiers, mais il en était venu à bout. Oh, les dégâts sur les stocks de potions n'étaient pas réparables, mais au moins, Ezarel eut la fierté d'avoir retrouver son petit bunker comme il avait coutume de le voir. Impeccable. Aussi se promit-il de ne plus jamais laisser entrer aucun novice ici.
L'Elfe s'assit sur le rebord de la fenêtre pour contempler son travail et savourer la sérénité retrouvée du lieu. Il en oublia presque sa haine envers Erika, le temps d'un instant. Mais à peine un sourire benêt s'installait sur ses lèvres qu'un violent gargouillis le tira de sa béatitude.
Cela faisait également trois jours qu'Ezarel oubliait de manger. Avec la montagne de travail qui l'attendait au laboratoire, l'Elfe n'avait pas d'appétit le matin et il se précipitait dans sa pièce avant que ce ne soit la cohue dans les couloirs. Et il était tellement absorbé par les rénovations qu'il ne relevait la tête que lorsque la lune commençait à monter dans le ciel. A chaque fois, il oubliait de manger. Il avait bien tenté une escapade à la cantine avant d'aller se coucher, mais Karuto l'avait surpris. A présent qu'il n'était plus chef de Garde, il n'avait plus le droit aux traitements de faveur.
-Après l'heure, c'est plus l'heure ! lui avait beuglé le Faune.
Du coup, Ezarel avait dû se retrancher sur les vieux biscuits secs qu'il gardait au fond de son tiroir à boxers. Il gardait cette réserve en cas de pénurie, ou de siège, ou même de tempête. C'était qu'il pensait à tout, cet Elfe. Cela n'enlevait rien au fait que ces fameux biscuits étaient vraiment le dernier recours. Ils étaient tellement secs qu'Ezarel s'était dit que même mourant de faim, les sablés risquaient plus de l'achever qu'autre chose. Il avait bien pensé à aller piquer de la nourriture en pleine nuit, après que Karuto ait déserté la cuisine, mais à chaque fois, il s'était écroulé de fatigue, ne refaisant surface aux premiers rayons de l'aube.
Mais ce jour-là, Ezarel avait terminé ses travaux. Le laboratoire était comme neuf et il faisait encore jour ! Il aurait donc l'occasion de profiter du dîner. Même la bouillasse infâme du Faune lui faisait envie. C'était dire !
Quand il arriva dans la grande salle, il n'y avait pas grand monde. Quelques groupes attablés ici ou là. Un bourdonnement sourd de bavardages donnait à la pièce une atmosphère rassurante. Ezarel se contint pour ne pas se ruer sur les plats, mais se servit copieusement sans se soucier du regard des autres. Trois jours qu'il ne grignotait que des biscuits secs !
Le plateau dans les bras, l'Elfe se dirigea d'un bon pas vers la tablée de ses collègues. Ce fut quand il vit Eweleïn sur le siège qu'il avait l'habitude de prendre que la réalité lui revint en pleine figure. En effet, sa place n'était donc plus avec eux.
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Respire-Moi [BxB]
Roman d'amourCela faisait des années qu'Ezarel avait vaincu son haptophobie. Du moins, il le pensait. A la réfréner en tout cas. Il a fallu d'un contact. D'un malheureux contact à même la peau pour le faire replonger dans les affres de son passé, régressant sur...