- 5 - Et pour les Femmes ?

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Deux illustrations agrémenteront ce chapitre. Vous pourrez les découvrir avec des paliers de 25 et 30 votes^^


Ce matin-là, Ezarel était vraiment d'une sale humeur. Il avait bien trop peu dormi et n'avait aucune envie de retourner à ses travaux manuels. Il aurait tué père et mère pour pouvoir retrouver le calme et les décoctions de son laboratoire. Son bunker lui manquait.

Quel fut son étonnement quand, en sortant de sa chambre, il eut la désagréable surprise de trouver Nevra devant sa porte. Visiblement il l'attendait.

-On passe toute la journée ensemble, aujourd'hui, lui déclara le Vampire, comme si c'était la meilleure nouvelle du siècle. Je veux te mettre à l'épreuve.

Nevra n'avait pas besoin d'avoir recours à un mentaliste pour constater que l'idée n'enchantait guère l'Elfe. Cependant, il ne se débina pas et lui tendit la main.

-A commencer tout de suite, souligna-t-il, à la vue du manque de réaction d'Ezarel.

-C'est vraiment nécessaire ? s'agaça celui-ci.

Ce n'était résolument pas le moment. Non seulement il n'était pas d'humeur et avait mal dormi, mais il n'avait pas encore mangé. Ezarel était encore dans ce nuage laiteux d'après réveil physique, mais avant réveil moral. Ce moment flou que tout être humain vit au moins une fois dans sa vie. Ce moment délicat entre le son du réveil et la première gorgée de café. Il est évidemment sacrilège d'enquiquiner le léthargique dans ce laps de temps.

-Évidemment ! rétorqua Nevra, se fichant de l'état d'Ezarel comme de son premier poil. C'est ça, ou je te saute dessus sans prévenir.

-Qu-quoi ?! s'insurgea l'Elfe en faisant un pas de recul.

Cette menace avait été tellement pénible qu'elle acheva de le réveiller.

-Tu préfères quoi ? Une poignée de main ou une accolade ? réitéra Nevra.

Ne souhaitant ni l'un ni l'autre, et après s'être assuré qu'ils étaient bien seuls dans le couloir, Ezarel laissa choir ses épaules sous le poids de l'insistance de Nevra.

-S'il te plaît, tu peux pas me laisser juste une heure ou deux ?

-Tu sais, sourit Nevra, "s'il te plaît", c'est pas une formule magique. J'ai peut-être cédé la dernière fois, mais ça ne veut pas dire que je suis obligé de t'obéir !

Ezarel prit alors un air faussement scandalisé, en plaquant ses mains sur ses joues :

-Oh non ! Mes parents m'auraient donc menti ? "S'il te plaît" n'est donc pas la fameuse formule magique ? Tout mon monde s'effondre !

Après quoi, il s'empressa de s'éloigner dans le couloir en laissant Nevra planté là comme un idiot, encore atterré du sarcasme de son ancien collègue. Quand Ezarel entendit des pas derrière lui, il se souvint des choix que lui avait laissé Nevra. La poignée de main ou l'accolade.

Il avait refusé la poignée de main.

Le cœur d'Ezarel fit un bond dans sa poitrine quand il réalisa qu'il s'était mis tout seul dans le crottin de Rawist. Il se retourna vivement en tendant les bras devant lui pour repousser le Vampire. Mais à peine lui fit-il face que Nevra avait déjà bondit. Franchissant la barrière de ses bras, le Vampire le percuta de plein fouet et s'écroula sur lui, le plaquant au sol.

Ezarel se cogna violemment la tête contre les dalles du couloir. Même si elles étaient recouvertes d'une épaisse moquette, le choc n'en était pas moins dur. Le souffle coupé, la vue trouble, l'Elfe mit un certain temps à prendre conscience de ce qui s'était passé. Quand il se contorsionna pour se redresser mais qu'il n'y parvint pas, les battements de son cœur s'accélérèrent, une peur grandissante l'envahissant.

Respire-Moi [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant