My vengeance, I will have

Chapitre 2

Je me suis laissée aller et mes sentiments ont pris le dessus. J'ai pleuré et Dieu sait à quel point je trouve ça pathétique. Je dois venger mon père et si je veux y arriver je dois avoir un total contrôle de mon corps et de mes émotions.

Je vais limiter ma consommation d'hommes et d'alcool. Il faut croire que cette boissonne m'est pas si bénéfique puisqu'elle me rend vulnérable.

Avant de pouvoir livrer ma guerre, je dois me remettre sur pieds.

J'ai trouvé un appartement sympa pas loin d'un lycée dans Miami. Je dois changer d'établissement puisque le dernier m'a renvoyé dû à mes absences et mon comportement quelque peu violent.

- T'es sûre que tu neveux pas rester, me demande Abby pour la énième fois.

- Laisse la tranquille, si elle a envie de partir, c'est son choix, répond Victoria. Et puis, ça nous fera des vacances, marmonne t-elle dans sa barbe.

Je lui lance un regard noir tandis qu'elle lève les yeux au ciel. Victoria et moi ne nous sommes jamais vraiment entendu, pour dire vrai c'est une garce.

Je tire ma valise, franchis le seuil de la porte et dépose mon bagage dans le coffre de ma voiture. Je suis prête. Enfin, j'espère que je le suis.

- Alors tu pars ? Dit Kyle en se postant devant moi.

Je hoche la tête.

- Pourquoi ?

- Tu l'as dit toi-même, je dois partir.

- J'ai jamais dit ça.

- Peut-être mais tu l'as laissé entendre. Écoute, je dois changer et tu me l'as fait comprendre, Kyle.

- Ne fuis pas tes problèmes, Skylar.

- Je ne les fuis pas.

- C'est ce que tu fais en partant.

Je le dépasse et monte dans la voiture. Je claque la portière, ouvre les fenêtres, allume le contact et appuie sur l'accélérateur.

Au fil du trajet, le vent s'abat sur mes joues et emmêle mes cheveux bruns.

Je ne sais pas si c'est une bonne chose de partir. Mais j'en ai besoin. J'ai besoin de changer de paysage et ne plus vivre là où mon père est mort.

Je ne fuis pas mes problèmes. Je les règle à ma façon.

Les bonnes résolutions, ou tout ce qui est du genre à devoir être respecté, c'est pas vraiment mon fort. Alors j'espère juste pouvoir me sortir de l'emprise qu'a l'alcool sur moi.

Tout oublier, même parfois qui je suis, pendant un instant. Me laisser bercer par la musique avec un compagnon à mes côtés. Ne plus rien ressentir et avoir le cœur léger ; plus de colère et plus de tristesse. Juste le vide. Et pouvoir enfin écorcher un bout de sourire sincère. Ce breuvage divin m'apporte un semblant de bonheur pendant une nuit, mais le retour à la réalité est si violent.

Il faut que j'arrive à m'en sortir. Je le dois.

Je coupe le contact et regarde autour de moi pour apercevoir la personne qui doit me donner les clés et me faire signer le contrat de propriété. Un vieux monsieur aux cheveux grisonnant avec une pochette en cuir marron dans la main droite et la tête baissé sur sa montre accrochée à son avant-bras gauche tape du pied impatiemment.

Je descend de ma voiture et me dirige vers cet homme. Il lève la tête et ose un sourire en me voyant arriver vers lui.

- Mademoiselle Jefferson ? Demande t-il à mon intention lorsque j'arrive à sa hauteur.