Chapitre 1

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Des mains se baladent sur mes hanches et je me déhanche. Je me déchaîne jusqu'à ne plus rien sentir que l'alcool dans mes veines.

Ma vue se trouble de temps à autre tout comme mon équilibre commence àme jouer des tours. Je n'en tiens absolument pas compte et préfère prendre un verre de vodka. Le liquide transparent descend le long de mon œsophage en me brûlant gentiment.

La musique n'est plus qu'un lointain bourdonnement mais je continue de bouger la tête dans tous les sens tandis que mon corps suit le rythme.

Rien n'est plus agréable que cette sensation d'inconscience, et de laisser aller. Perdre le contrôle et se laisser porter par n'importe quels bras assez musclés pour cette tâche et se laisser guider dans les plaisirs charnels rien que pour une nuit assez mouvementée.

J'ouvre les yeux et me lève à la recherche de mes vêtements éparpillés dans la chambre où j'ai passé la nuit avec je ne sais qui. Je tâte la poche arrière de mon jean et sors mon téléphone, surprise qu'il y soit encore, avant d'enfiler mon pantalon ainsi que mon débardeur.

Je mets mes baskets et noue mes lacets avant de sortir de la pièce. Dans le salon, la musique résonne encore, me donnant la migraine.

Je pense que je vais rentrer, prendre un cachet d'aspirine, m'écrouler sur mon lit pour finir par m'endormir avant de me réveiller en sueur à cause de ce maudit souvenir qui réapparaît toutes les nuits.

J'ai essayé de ne pas dormir, mais dès lors que je clignais des yeux, je revoyais Matthew tirer et mon père s'effondrer.

Je regrette de ne pas être intervenue. J'aurais dû tirer sur lui au lieu de rester bêtement abasourdie.

Je prends un verre de vodka que j'avale d'une traite puis m'éloigne de cette fête où j'ai passé la quasi-totalité de ma nuit.

Lorsque je sors de la maison, l'odeur de cigarette, d'alcool, de transpiration et de vomi qui me retournais le ventre, s'évapore et laisse place à l'air frais et légèrement humide du petit matin.

Sachant exactement comment aller se terminer la soirée, c'est à dire finir complètement bourrée et se réveiller dans un nouveau lit avec un nouvel homme, je suis venue à pieds. Je tangue de temps en temps alors que je marche difficilement sur le trottoir, essayant de ne pas tomber.

Je ne mets pas très longtemps avant d'arrivée à la maison où on se retrouve tous avec quelques amis du gang. Je dors là-bas depuis la mort de mon père. Je ne supportais plus de voir et de vivre dans l'endroit où il a été froidement assassiné.

Chaque fois que je rentrais, j'entendais le même clic métallique de la porte pour entrer dans le hall de l'immeuble, les mêmes claquements de mes chaussures dans les escaliers, le même entrechoquement de mes clés lorsque j'ouvre la porte de chez moi et le même salon où était étendu le cadavre de mon père.

L'odeur du sang s'était imprégnée dans les murs tout comme celle de Matthew dans mes vêtements.

Je n'oublierais jamais le regard qu'il m'a lancé le jour où il a disparu en ayant, accessoirement, tué mon père.

Ce jour-là, je crois que tout mon monde s'est écroulé, mon "petit-ami " a disparu en emportant le seul parent qui me restait, puisque ma mère est décédée en me donnant naissance.

Je n'étais déjà pas une personne modèle avant ça, mais j'étais heureuse. J'aimais traîné en ville ou dans des fêtes avec mes amis, j'aimais partir en mission avec Victoria, Abby, Jason, Jackson et Kyle, j'aimais Matthew et j'aimais mon père.

Maintenant, je sors pour me prendre une cuite plus monumentale que les soirs précédents et les seules missions que je fais, c'est tuer, un par un, les Tigers.

My vengeance, I will haveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant