My vengeance, I will have

Chapitre 9

Je me laisse glisser contre le casier. Ce même casier où il m'a plaqué pour m'embrasser.

Je sens encore son odeur enivrante tout comme la sensation de ses lèvres sur les miennes.

Je ne l'ai pas empêché, j'ai juste attendu que le moment passe et se termine. Comme il y a quelques mois lorsqu'il a tué mon père. Je l'ai laissé faire et j'ai attendu.

Ces sensations, cette odeur, tout en lui me rappelle qu'il n'a fait que jouer avec moi pour atteindre son but ultime : tuer la famille Jefferson.

Il est temps pour moi de passer à l'offensive. S'il veut jouer, il va perdre.

La sonnerie retentit, les gens affluent dans le couloir tandis que je reste assise contre le mur, le regard dans le vide.

- Tu viens, on va manger, me dit Tyler en me tendant sa main.

Je la saisis et me relève puis marche jusqu'au self dans un geste machinal.

À la vue de Matthew, il y a comme un déclic en moi, un rouage qui s'active pour en activer des milliers d'autres et l'envie de le tuer me reprends aussitôt. Je ne peux m'empêcher de trembler de rage même si je dois calmer ces pulsions pour l'instant. Je refoule cette colère, certes avec difficulté, mais j'y parviens.

Il ne doit pas y avoir un autre incident en ce qui me concerne si je ne veux pas me faire renvoyer. Aucun autre établissement n'a accepté de me prendre, alors si je veux rester à Miami, je dois me tenir à carreaux quelques temps.

Je m'assois à une table, toute seule. J'ai besoin d'être seule un instant pour reposer mes nerfs.

- Chaton, cette place est libre ?Demande Matthew de sa voix suave.

- Non, réponds-je sèchement.

Il hausse les épaules et s'assoit tout de même en face de moi. Je fais un effort surhumain pour ne pas l'égorger avec mon couteau.

- Tu prends des risques, dis-je enjouant avec mon couteau sur un ton calme et maîtrisé.

Je ne voudrais pas qu'il puisse croire qu'il a un quelconque effet sur moi.

- Danger est mon deuxième prénom, tu le sais bien.

Je le pointe avec le couvert que j'ai dans la main.

- Si tu veux une mort longue et douloureuse, t'es sur la bonne voie.

- Écoute chaton, je suis sincèrement désolé.

- T'as tué mon père. C'est pas avec des excuses que tu vas t'en sortir.

- J'étais obligé ! Ils allaient tuer ma sœur !

- T'as pas de sœur !

Il sourit et une fossette apparaît sur sa joue gauche.

- J'aurais essayer, dit-il d'un ton enjôleur.

C'est la phrase de trop, je sors de mes gonds. Je me lève brusquement, saisis mon verre et lui fracasse sur le crâne. De l'eau et du sang coulent sur son front tandis que ma main est incrustée de bout de verre.

Je n'ai pas mal. La seule chose que je ressens, c'est la satisfaction de l'avoir blessé.

Quelqu'un empoigne mon bras et m'entraîne hors de la salle de la cafétéria.

- Non mais t'es pas bien ! T'as quoi dans la tête ? Crie Tyler tout en continuant de me me promener dans le couloir.

- Tu m'emmènes où ?

- Au toilettes. Il faut soigner ta main.

- Pourquoi ne pas aller directement à l'infirmerie ?

- On va forcément te demander des explications et à moins que tu ne veuilles être renvoyée, vaut mieux que je m'en occupe.

Je le laisse me transporter jusqu'à un lavabo sur lequel je m'assois. Il retire les bout de verre incrustés dans la paume de la main.

- Tu n'as pas mal ?

Je secoue la tête et on ne parle plus jusqu'à ce qu'il passe ma main sous l'eau pour nettoyer les coupures. Ça picote légèrement et des volutes de sang s'en vont avec le liquide transparent.

- Merci.

Il me tend du papier pour que je puisse essuyer ma main.

- Pourquoi t'as fait ça ? Me demande t-il soudainement.

- Quoi ?

- Je me doutais que vous étiez séparés mais je pensais pas que tu lui en voulais à ce point.

- Tu connais pas toute l'histoire. C'est plus compliqué que ça.

- Explique moi.

- C'est une longue histoire.

- J'ai tout mon temps.

- J'ai pas envie d'en parler.

- OK.

Un silence s'installe et je sens le regard insistant de Tyler sur moi. Je relève la tête et il m'embrasse.

D'abord surprise, je ne réponds pas à son baiser mais je reprends contenance et je l'embrasse à nouveau.

Il pose ses mains sur mes hanches et je pose les miennes autour de son cou. J'enlève son tee-shirt et descends du lavabo sur lequel j'étais assise.

Je dessine les contours de son torse musclé avec mes doigts et je souris lorsqu'il frissonne à mon toucher.

Il me plaque violemment contre le muret embrasse mes lèvres, ma mâchoire puis mon cou. Il retire mon tee-shirt.

Ce n'est pas doux, ce n'est pas tendre, ce n'est pas délicat. C'est violent, c'est brutal, c'est bestial, c'est passionné.

***

Je sors du lycée et rejoins ma voiture pour me rendre à la salle de boxe. J'ai passé une journée de merde alors j'ai besoin de me défouler et si je ne peux pas le faire sur Matthew, je vais le faire à la salle. En parlant de cette pourriture, je ne l'ai pas revu depuis que je lui fracassé mon verre sur la tête et ce n'est pas pour me déplaire.

J'arrive rapidement à la salle et monte voir mon oncle.

- T'as passé une bonne journée ? Demande t-il la tête dans les papiers.

- Pas vraiment, grogné-je.

- Que s'est-il passé ?

- Matthew est revenu, lâché-je.

Cette déclaration a eu l'effet d'une bombe. En tout cas dans ma tête, ça l'était. Le dire à voie haute concrétise la chose et la réalité me tombe dessus et m'écrase si violemment que j'en ai le souffle coupé.

- Je vais le tuer, déclaré-je.

- Je t'interdis de le tuer !

- Quoi ! Pourquoi ?

- Tu vas déclencher une guerre de gangs.

- Ils l'ont déjà commencé quand ils ont tués papa !

- On n'est pas certain que ce soit eux !

- Et alors ? Matthew est un Tigers et il a tué papa. Qu'est ce que tu veux de plus ?

- Des preuves que ce soit les Tigers qui sont derrière tout ça.

- Mais pourquoi ? M'énervé-je.

- Je te l'ai déjà dit, tu vas créé une guerre des gangs.

- J'ai vu Matthew lui tirer dessus. C'est pas une preuve ça ?

- On n'est même pas sûr qu'il fasse parti des Tigers.

- Raison de plus pour le liquider !Peut importe de quel gang il vient, il a tué un membre du notre. Il fallait s'attendre à des représailles avant de nous attaquer.

- J'ai dit non, Skylar !

- J'ai pas d'ordres à recevoir de toi ! T'es pas mon père !

- Non, mais je suis ton boss alors situ ne veux pas être suspendue, je te conseille vivement de faire ce que je te dis.

- T'oserais pas.

- Tu veux parier ?