Chapitre 3

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Toujours appuyée sur la rambarde, je scrute le ciel bleu taché de blanc et si je regarde bien, je peux même voir les contours dessinés de la lune.

Dans la poche de mon jean, mon téléphone vibre. Je porte machinalement ma main àma poche pour sortir mon cellulaire et le consulter. Une notification de mon agenda me rappelle que je dois appeler le lycée pour que je m'y inscrive, que je suis prévoyante ! Je m'étonne moi-même de mon intelligence.

Je trouve rapidement le numéro du lycée sur Internet et appelle mon oncle.

- Allô ?

- Oui oncle Dan, c'est Skylar.

- Ha, Sky' !Comment tu vas ?

- Ça va, tout va bien et toi ?

- Aucun problème.

- Tant mieux. Alors en fait, je t'appelle pour que tu m'inscrives dans mon nouveau lycée.

- Pourquoi ce changement si brutal ?

- Je me suis faite renvoyer.

- Donne moi le numéro je vais m'en occuper, je n'ai que de la paperasse à régler et ce n'est pas très important.

- Merci.

Je raccroche et lui envoie le numéro du lycée et décide d'aller prendre l'air et me balader un peu.

Je sors du bâtiment, enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et marche sans but précis dans les rues de Miami, espérant tomber par hasard sur un Starbuck ou un centre commercial.

Je trouve un snack sur le chemin et prends un petit truc à manger puisque mon estomac criait famine.

Je continue ma marche et me pose sur un banc dans un parc tout en mangeant mon sandwich.

La chaleur se fait de plus en plus insupportable et il n'y a plus de vent malgré l'heure tardive.

Je me lève et jette mes papiers dans une poubelle adjacente et continue de me promener, sans musique pour le retour.

Mon téléphone vibre et je le sors de ma poche. Un message de mon oncle me disant que tout est réglé et que je peux dès demain aller au lycée s'affiche et je souffle rien qu'à l'idée de devoir reprendre les cours et de cohabiter avec d'autres êtres humains aussi inintéressants et ennuyeux les uns que les autres.

Je n'ai jamais vraiment été sociable. Je n'aime pas les gens, c'est comme ça. Ils sont tous là, à se plaindre qu'il fasse trop chaud, à geindre qu'il fasse trop froid, à pleurer pour un ongle cassé ou à être terrifié à la vue d'une araignée aussi microscopique qu'une particule dans l'air. Je ne les supporte pas, c'est au dessus de ma capacité mentale.

Je suis égocentrique, égoïste, franche et très je m'en foutiste alors forcément ça ne plaît pas à tout le monde. Mais je n'ai besoin de personne mis à part moi-même. Il n'y a que moi qui peux réussir à atteindre ce à quoi je m'imagine. Mes attentes ne seront bien desservies que par moi. Après tout, on est jamais mieux servi que par soi-même.

Je regagne rapidement mon nouveau chez moi. Je m'affale sur une chaise de bar et mords ma lèvre inférieure en passant ma main dans mes cheveux. Je commence à regretter ce changement.

J'ai passé toute mon enfance dans mon ancienne demeure, tous mes souvenirs, les bons comme les mauvais, se reliaient à cet appartement.

Non, c'est une bonne chose d'être partie. Je dois prendre un nouveau départ. Grandir et apprendre de mon expérience pour devenir plus forte.

Je ne suis pas faible. Je ne suis pas faible. Je ne suis pas assez forte. Non !Je ne suis absolument pas assez forte !

Je tape nerveusement mon pied contre la barre en métal de la chaise et décide de finalement ressortir pour aller me défouler à la salle de boxe.

My vengeance, I will haveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant