CHARLOTTE SORTIT UNE feuille de son tiroir et la déposa sur son bureau. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas écrit à sa chère amie Florence. La dernière fois qu'elles s'étaient vues remontait à son mariage avec Max il y a six semaines. Elle trempa sa plume dans l'encrier. Beaucoup de choses s'étaient passées depuis ce merveilleux jour où elle lia sa destinée à la personne qu'elle aimait le plus au monde. Ils avaient déménagé dans leur nouvelle demeure, une grande maison fraîchement construite entourée d'un bois peuplé de daims, et avaient donné leur première réception en tant qu'un couple marié. Florence n'avait malheureusement pas pu y assister mais lui avait promis de venir au bal qu'ils planifiaient d'organiser dans deux semaines.
La porte s'ouvrit derrière elle et elle entendit des bruits de pas s'approcher d'elle avant de sentir deux puissants bras entourer ses épaules et un souffle chaud lui caresser la nuque.
- Ma Charlotte, souffla Max dans son oreille en effleurant sa joue avec ses lèvres.
- Tu es revenu.
- Oui, l'affaire a pu être rapidement réglée. De Saint-Luc a dit qu'il peut continuer sans moi.
Charlotte rejeta sa tête en arrière pour venir l'appuyer contre le torse de son époux. Elle avait parfois du mal à croire qu'ils étaient bel et bien mariés tant elle était heureuse.
- À qui allais-tu écrire ?
- À Florence. Je voulais lui partager mon bonheur.
Max lui caressa tendrement le bras. Ses mains étaient belles. Il les avait grandes, aux doigts longs et aux ongles plats. Ses paumes étaient dures et rugueuses mais c'était elles qu'elle aimait sentir sur son corps lors de leurs nuits passionnées. Elle posa lentement sa main par-dessus la sienne et traça distraitement les lignes de ses veines.
- Je t'aime, dit-elle.
Il tourna son visage vers elle et l'embrassa.
- Je t'aime plus, répondit-il mais elle secoua sa tête.
- Non, c'est moi qui t'aime plus.
- Prouve-le, susurra-t-il.
Charlotte sourit et se leva de sa chaise en se tournant vers lui. Il avait enlevé son costume et sa cravate mais portait encore sa chemise. Elle enlaça ses bras autour de son cou et pressa ses lèvres contre les siennes.
- Voici ma preuve, murmura-t-elle.
Elle l'embrassa de nouveau en glissant ses mains derrière sa nuque où elle savait qu'il était sensible. Un tressaillement le confirma et elle remonta ses doigts plus haut dans son cou. Max la serra contre lui et répondit à son baiser en faisait son cœur battre de bonheur. Son étreinte était l'endroit le plus sûr qui pouvait exister. Blottie contre lui, elle se sentait heureuse et en sécurité. Elle adorait s'allonger sur sa poitrine après qu'ils aient joui et écouter sa respiration et le battement régulier de son cœur. Max entour ses bras autour de sa taille et détacha ses lèvres des siennes. Charlotte leva ses yeux sur lui et rencontra son regard rempli d'amour et de tendresse.
- J'ai l'impression que tu deviens plus belle de jour en jour, mon ange, murmura-t-il.
Charlotte sourit et pressa son front contre sa poitrine en inspirant son odeur, un mélange d'air frais et de parfum.
- Je suis tellement chanceuse de t'avoir rencontré, Max, tu ne peux pas te l'imaginer.
- Je le peux au contraire. Tu es ma moitié, Charlotte, tu me complètes et donnes un sens à ma vie. Je t'aime au point de pouvoir me sacrifier pour toi. Tu es le soleil qui m'éclaire et les étoiles qui me guident.
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Charlotte et Maximilien
RomanceMaximilien est un métis, né bâtard d'une mère noire et d'un père planteur, esclave illettré et d'un caractère farouche et rancunier. La veille de son dix-huitième anniversaire, il décide de s'enfuir mais est rattrapé et condamné à cent coups de foue...