Jusqu'au Bout // Nekfeu

Chapitre 2.30

Deen se reçoit un premier coup dans le nez, bien décidé à appliquer ce qu'il m'a dit ; sauf que c'est mort, je ne le laisserai pas crever pour moi. Je m'aperçois qu'il saigne du nez alors je le retiens lorsqu'il s'avance vers mon père.

Deen: Mila lâches moi !

Il arrive à se défaire de mon emprise, sauf que mon père, ayant un coup d'avance, balances son coude vers l'avant pour cogner Deen qui, cette fois, tombe par terre. Je regarde ma mère, complètement paniquée qui ne peut rien faire depuis son lit. Alors que je suis accroupie à côté de Deen à moitié sonné, je vois mon père se rapprocher d'un pas décidé ; je décide de crier de toute mes forces. J'espère que mon idée va marcher. Ça n'a pas loupé. 10 secondes plus tard, deux infirmiers débarquent dans la chambre accompagnés d'une femme.

Moi: C'est lui là ! Il a commencé à frapper mon ami ! Il faut le faire sortir !

Les deux infirmiers dévisagent mon père et commencent à l'entraîner doucement dehors, sans gestes brusques.

Papa: C'est n'importe quoi ! Laissez moi !

Il se débat mais les infirmiers appellent plusieurs collègues pour le faire sortir. On n'est pas passé loin d'un drame. L'infirmière demande si Deen a besoin d'aide.

Moi: Deen ça va ?

Deen: Ouais tranquille.

Je vais chercher mon sac et lui files un paquet de mouchoirs avant de l'aider à se relever.

Deen: Cim.

Moi: Si je fais ça, elle me le pardonnera jamais.

Deen: Ton père est violent Mila ! Il l'a envoyé à l'hôpital et la frappe sans arrêt tout comme toi quand tu étais petite ! Tu veux d'autres exemples ?

Moi: Non ça va.

Deen: Et puis sérieusement toi tu as réussi à pardonner à ta mère, ça doit pouvoir aller dans l'autre sens aussi.

Moi: T'as pas tord...Mais ma mère voudra jamais témoigner...

Deen: Il y a pas une voisine ou une pote à elle qui serait au courant et qui pourrait la convaincre ?

Je réfléchis. J'avoue que je n'y avais jamais pensé. La seule véritable amie de ma mère, c'est la voisine. Je me rappelle encore, les longues discussions autour des gâteaux en tout genre qu'elles préparaient ensemble. Est-ce qu'elle lui parlait de mon père ? Je ne sais pas, mais ça vaut le coup d'essayer.

Moi: Ma voisine.

Deen nous emmène dans mon ancien quartier et gare la voiture. Il me suit jusqu'à la porte de la voisine ; je toque.

Gisèle: Bonjour.

Elle me détaille et je crois qu'elle me reconnaît.

Gisèle: Mila c'est toi ?

Moi: Oui, c'est bien moi.

Gisèle: Comme tu as grandi depuis tout ce temps ! Tu veux entrer ?

Moi: Oui c'est gentil, je vous présente mon ami Deen.

Gisèle: Ami ou petit ami ?

Deen rigole intérieurement, je le frappe.

Moi: Oh non juste un ami ! Le calvaire si t'étais mon petit ami sérieux !

Deen: Hey !

On finit par rentrer à l'intérieur et à s'installer dans le salon, pendant que la voisine prépare du café. La journée est passée vite c'est une catastrophe !