Chapitre 18 : 21 coups

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[Musique en média]: Nameless - Dominique Fils-Aimé

AVERTISSEMENT : Ce chapitre aborde des thèmes pouvant heurter la sensibilité des lecteurs. Il contiendra des scènes de violences physiques.
Je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que vous lisez.

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01:30

L'auberge s'était faite silencieuse sous les coups de minuit alors que chacun vaquait à ses occupations : nombreux étaient ceux qui avaient déjà trouvé le sommeil mais certaines petites têtes n'étaient pas encore prêtes à aller se coucher. Dans la chambre des filles au fond du couloir du deuxième étage, on pouvait entendre Nancy Kunhning raconter une histoire d'horreur des plus sordides. Ses amies étaient pendues à ses lèvres, prêtes à bondir au moindre bruit. Ezekiel Collins s'était installé sur une chaise à bascule en rotin au rez-de-chaussée avec un bouquin dans les mains, tel une vieille dame insomniaque, à la différence que celui-ci ne portait pas de couverture en laine sur ses genoux.
L'air était frais et sec sous les grands pins, là où Tobias Carlton était partit faire une petite balade nocturne. Les aiguilles de pins se soulevaient à chacun de ses pas. Courir lui permettait de réfléchir, de faire le vide dans sa tête et de remettre ses idées en place. C'était plutôt cathartique. Il s'arrêtera quelques instants pour reprendre son souffle, ses épaules se soulevant lourdement à chacune de ses inspirations. Il attrapa le bas de son tee-shirt noir pour s'essuyer le front trempé par l'effort.

...

Flash Back du Jeudi 17 novembre

01:12

Tobias fêtait ses 17 ans.

Tu parles d'une fête.

Celui-ci s'était échappé par la fenêtre un peu plus tôt dans la soirée pour rejoindre ses amis. Après tout c'était son anniversaire. Ils avaient marché pendant des heures, dans les rues, une bouteille à la main. A rire comme des attardés au milieu de la nuit. Puis, les uns après les autres, ses amis étaient rentrés chez eux. Et c'était maintenant son tour. Il était posté là, à seulement 5 mètres de sa maison et savait exactement ce qui l'attendait.

Je n'aurais pas du sortir ..

Il franchit la porte d'entrée. A l'intérieur, tout était sombre, il n'y avait pas un bruit. La lune, claire, traversait les rideaux laissant entrevoir les divers objets qui composaient le salon. Il referma doucement la porte et déposa son manteau sur tabouret.

- Alors, tu t'es bien amusé ? prononça une voix grave

Son père était assis dans son fauteuil, dans l'obscurité et un verre de vin posé sur le guéridon. Tobias ne distinguait que sa silhouette noire. Il connaissait cette scène par cœur. Elle s'était produite et reproduite tant de fois.
Conrad Carlton se leva doucement de son siège écossais, hissant son imposante masse noire devant son fils. Et ce n'est qu'à ce moment là qu'il pu apercevoir ses yeux perçants qui luisaient dans le noir. Le jeune garçon était terrifié, terrifié par son propre géniteur. Son souffle était devenu court, il ne parvenait pas à mobiliser la force nécessaire pour remplir ses poumons d'air. Il était tétanisé.
Il s'arrêta, regardant son fils droit dans les yeux. Tobias était aussi grand que lui, mais bien trop chétif pour contester. Il prononça gravement : 

DRAWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant