Yuri venait de livrer sa plus belle performance. Ses larmes témoignaient de la pression qu'il avait eue et de la joie d'avoir réussi son passage. Et peu importait le résultat, pour Victor, ce que son élève venait d'accomplir était déjà bien au-dessus de ce qu'il avait espéré.
Alors, ému et heureux comme jamais, il appela le Japonais en ouvrant grand les bras.
Mais Yuri ne vint pas. Il l'observa, lui sourit, mais ne s'élança pas pour venir lui faire un câlin. Rien.
Cela troubla Victor. Pourquoi Yuri restait-il là ? Pourquoi refusait-il de venir dans ses bras ?
Il baissa la tête, mis ses mains dans les poches de son manteau et partit le rejoindre de l'autre côté de la patinoire pour avoir l'annonce des résultats.
Bien que ce moment continuait de tourner en boucle dans sa tête, il fit comme si de rien était et félicita son élève. Il demanda même des photos au journaliste qui les suivait et lorsque le score sortit enfin, son bonheur éclata au grand jour. Si Yuri n'était pas premier, il serait au moins sur le podium, mais avec un résultat pareil, ce serait dur de le dépasser.
Victor savait que seul Yurio pourrait y arriver et cela le rendait fier.
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Quelques heures plus tard, le grand prix touchait à sa fin. Yurio était premier, Yuri deuxième et Otabek troisième. Ça avait été une très belle finale et chacun méritait sa place.
-- Victor ? Tu es bien silencieux.
La voix du Japonais le sortit de ses pensées. Ils étaient dans leur chambre d'hôtel et Victor s'était assis sur son lit, fixant le mur en face de lui.
-- Pourquoi tu n'es pas venue vers moi ? demanda-t-il aussitôt.
Il leva la tête vers Yuri qui comprit apparemment de quoi il parlait.
-- Je...je ne sais pas, bégaya-t-il en se passant une main sur la nuque.
-- Cette réponse ne me suffira pas monsieur Katsuki, plaisanta Victor. Ton coach te tend les bras et tu l'ignores ? Ça me rappelle la fois où je t'ai demandé si tu voulais une photo. Tu m'avais tourné le dos.
Le Russe sourit tandis que Yuri sursauta, l'air surpris.
-- Quoi ? Tu t'en souviens ?
-- Bien sûr ! Mais ça ne répond pas à ma question, poursuivit Victor en se levant.
Il approcha lentement de lui avec le sourire du type qui s'apprête à faire quelque chose et s'exclama :
