Yuri On Ice - Recueil

❄ I Miss You

Le train roule et le paysage défile.

Chaque seconde, m'éloigne un peu plus de lui.

Pourquoi je ressens cette douleur au creux de mon ventre ? Pourquoi ma gorge se serre chaque fois que je pense à lui ?

Sa présence me manque. Être seul ne m'avait jamais dérangé avant mais là...

Je m'enfonce dans mon siège et visse mon casque sur mes oreilles, me cachant sous ma capuche.

Et je soupire, m'attirant les regards interrogateurs de la part des autres passagers.

Quoi ? Qu'ils aillent tous au diable ces gens ! Je ne les aime pas. Je ne les connais pas mais je ne les aime pas.

Je n'aime personne. Sauf ma famille. Et lui.

Me tournant vers la fenêtre, je ferme les yeux et me coupe de ce monde qui me paraît bien trop fade.

La musique démarre et pendant un instant je ne me rappelle plus que je suis dans un train. Seul son souvenir me hante.

Jusqu'à ce qu'on vienne s'asseoir à côté de moi. Je ne prends pas la peine d'ouvrir les yeux. Surtout qu'au même moment, la chanson commence.

C'est celle sur laquelle je danse. Celle qui a maintenant du sens car je pense à lui et la musique prend une ampleur différente. Plus profonde, plus belle, plus...

Je laisse les notes me transporter sur la glace, répétant mentalement mes pas.

Mais soudain je reçois un léger coup de coude, me forçant à sortir de cet état second.

Fou de rage, je retire mon casque et me redresse, prêt à en découdre avec ce foutu voisin qui aurait dû se trouver une place ailleurs.

Je me fige.

Il est là et me regarde, sans expression.

-- O-Ota' ? j'articule surpris.

Il ne dit rien et se contente d'essuyer une larme que je n'avais même pas remarquée. Agape me fait toujours autant d'effet quand je pense à lui.

-- Je n'ai jamais visité la Russie, m'apprend-il avec un léger sourire.

Je souris à mon tour, heureux. Très heureux.

La douleur est partie. La vie reprend des couleurs et j'éteins ma musique.

Il est là maintenant.

Il est là...

Je lui fais un léger signe de tête, le remerciant silencieusement. Il me répond de la même manière.

Savourant sa présence, je ferme les yeux, décidé à dormir.

Ou bien est-ce une excuse pour poser ma tête sur son épaule ?