Chapitre 21 - Toi

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"Si à chaque fois que je pensais à toi une fleur poussait alors le monde serait un immense jardin"

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- Tu veux quelque chose ? Un chocolat chaud ?

- Non Mamá, gracias.

Ma mère retape mes oreillers avant de me laisser me rallonger. Cela fait quelques jours que je suis rentrée de l'hôpital et je suis obligée de rester dans ma chambre, alitée. La télévision du salon a même été déplacée en face de mon lit pour ne pas m'ennuyer mais je passe la plupart de mon temps à somnoler.

Ma blessure à la tête est en bonne voie de cicatrisation mais comme l'a dit le docteur, je souffre constamment de maux de têtes et je suis nauséeuse le matin. Hier j'ai même craché du sang ce qui m'a valu un retour express à l'hôpital avec ma mère paniquée mais heureusement, fausse alerte. Mon frère est rentré du poste et comme il se croit coupable de mon accident, il est aux petits soins pour moi. Je l'ai même surpris la nuit, assis dans le fauteuil de ma chambre à me veiller.

Ma mère embrasse délicatement ma tête avant de se diriger vers la porte. Elle est habillée de sa tenue de travail. Je donne un léger coup sur ma table de chevet pour l'interpeller, et elle se retourne en levant un sourcil interrogateur. J'attrape alors l'ardoise et après avoir griffonné quelques mots je lui montre. Son regard s'attendrit et elle vient s'asseoir près de moi avant de me serrer dans ses bras.

- Te quiero tambien mi angel -dit-elle tout en caressant mes cheveux. Voy a trabajar cariña, hasta pronto.

Puis elle quitte ma chambre et je me retrouve à nouveau seule. Damian est chez un ami et Bryan n'est pas encore rentré du garage. Je repose l'ardoise sur le côté et me cale dans mon lit. Depuis l'accident je n'ai pas encore reparlé, donc l'ardoise me sert à communiquer avec ma famille. Le docteur a dit que c'était une des conséquences du traumatisme et que je devrais reparler normalement d'ici quelques jours mais je n'y arrive pas. C'est comme si quelque chose c'était bloqué au fond de moi. A chaque fois que j'ouvre la bouche mes mots restent bloqués au fond de ma gorge et c'est frustrant. Extrêmement frustrant. Bryan a mis à ma disposition une petite cloche à utiliser pour les appeler mais je ne le fais jamais, c'est très dégradant de les appeler comme cela, ce ne sont pas des animaux.

J'attrape mon ordinateur. Mira m'apporte mes cours tous les jours mais il faut quand même que je fasse mes devoirs et j'ai une dissertation en histoire à finir. Ma solitude et le calme de la maison me permettent de me concentrer et d'avancer.

Après quelques heures de travail intensif, je suis légèrement surprise quand Mira se matérialise devant moi. Je sais qu'elle n'a pas à frapper puisqu'elle est comme chez elle ici mais ça me surprend à chaque fois. Elle jeté son sac par terre et enlève sa veste avant de venir prendre place avec moi dans mon lit. Elle pose sa tête dans mon cou et entreprend de jouer avec mes cheveux. Nous restons dans cette position quelques instants puis elle se redresse et sort une boite de donuts de son sac, avec un sourire complice.

- Tiens je suis partie chercher tes gâteaux préférés, alors c'est pas moi la meilleure des meilleures amies ?

Je rigole silencieusement et la serre dans mes bras pour la remercier. C'est un ange, un véritable ange tombé du ciel et je ne regrette pas du tout toutes ces précieuses années passées avec elle. Nous avons tellement de souvenir en commun qu'au plus loin que je remonte dans ma mémoire j'aperçois sa petite frimousse enfant.

Je sors un donut au chocolat et j'en salive d'avance. Mira fait de même avec son donut préféré, celui parsemé de poudre glace, puis nous les dégustons en silence. J'allume la télé et nous regardons un peu les informations, avant que Mira ne brise le silence :

Le dilemmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant