Le dilemme

Chapitre 22 - Masculin

"Tu l'aimes vraiment n'est-ce pas ? - Une question où aucun nom n'est mentionné, pourtant, tu ne penses qu'à une unique personne"

<><><><><><><><><><><><><>

Ses lèvres sont chaudes et il met tout la passion qu'il ressent pour m'embrasser. Il passe ses bras dans mon dos pour me rapprocher de lui et je me retrouve collée contre son torse. Je tiens toujours ses joues, inconsciemment, et je passe ma main dans ses cheveux. Ils sont si doux et je m'y accroche. Carter me caresse doucement le dos.

Puis il se recule et me regarde. Nous sommes tous deux essoufflés et j'ai la certitude que mes lèvres vont être gonflées. Carter est toujours assis sur mon lit, me faisant face et il cherche mon regard. Il attrape ma main et commence à y faire des petits cercles.

- Haylen ?

Je ne sais pas quoi lui dire. Je ne suis pas surprise qu'il m'ait embrassée puisque c'était la suite logique à sa déclaration mais c'est plutôt ce qu'il m'a avoué qui me surprend. Il m'aime. Carter Marshall m'aime, moi. Je n'arrive pas à y croire, c'est si soudain pour moi. Aucun garçon ne m'a jamais aimé, ou du moins ne me l'a jamais dit donc je ne sais pas comment réagir. Carter est un garçon qui peut avoir toutes les filles qu'il veut, y compris celles comme Jessica et il me veut moi.

- Bébé.

Sa voix est rauque et il continue ses caresses sur ma main mais je garde les yeux dans le vide. Je sais qu'il veut qu'on discute de ce qu'il s'est passé, de ce qu'il va se passer par la suite. Il m'aime. Est-ce que je l'aime ? Je ne peux pas répondre à cette question, je ne peux vraiment pas. Je ne sais pas ce que c'est que l'amour, d'aimer quelqu'un plus que sois même, mis à part ma famille. Tout ça est nouveau pour moi et je ne m'y suis pas préparée. Je sonde mon cœur, mes sentiments : je me sens bien quand je suis avec lui, je suis en sécurité et oui je l'aime, bien sur que je l'aime. Je l'aime en amitié, mais je ne sais pas si c'est de l'amour à l'état pur, l'amour comme dans les films ou les livres, où l'héroïne ressent tout pleins de papillons dans le ventre. C'est stupide d'ailleurs.

- Carter je ..

- Écoute moi d'abord -il me coupe. Je t'ai avoué que je t'aime mais ça ne veut pas dire que tu dois te forcer à m'aimer d'accord ? Si tu ne m'aime pas ne te sens pas coupable, j'y survivrai, tu m'entends ?

Il met une main sous mon menton pour me forcer à le regarder dans les yeux. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il est beau, très beau même, avec ses cheveux blonds décoiffés par mes mains et ses yeux brillants par les larmes qu'il a déversé. Ses lèvres sont aussi gonflées que les miennes.

- Carter je ne sais pas si je t'aime. Je ne veux pas te blesser parce Dieu sait à quel point je t'apprécie et tu m'est devenu indispensable.

En dépit de ce qu'il a dit, son corps réagit différemment même s'il ne le veut pas. Je le sens se tendre et je vois son visage se fermer et il essaye de le cacher. Je ne veux pas lui faire du mal parce que je ne sais pas moi même ce que je ressens. Je suis perdue, troublée et je n'ai jamais été dans cette situation donc il m'est impossible de réagir avec ma tête.

- On arrête tout alors, y compris notre fausse relation. Ne t'inquiète pas je dirai aux autres que c'est de ma faute, que je t'ai trompé ou que j'ai fait une connerie.

Il est blessé, je le sens, et ça me blesse aussi. J'ai mal au cœur, j'ai envie de pleurer mais je me retiens. Parce que me voir pleurer lui ferait encore plus de mal, il penserait tout de suite que j'ai pitié de lui ce qui n'est absolument pas le cas.

- Pourquoi arrêter ? -je demande d'une petite voix.

- Parce que je ne veux pas que tu te force à rester avec moi, seulement par pitié. Je vais reprendre mes distances quelque temps, c'est mieux pour nous deux.