chap 11

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Mercredi

14h00

Je ne travaille pas aujourd'hui, j'enfile un survêt et regarde par la fenêtre. Un temps maussade est au rendez-vous. Je mets mes écouteurs et commence à courir direction le parc. Camille n'est toujours rentrée et ne m'a donnée aucune nouvelle depuis son message à 01 h 00 du matin. Je commence sérieusement à me poser des questions. J'ai essayé de l'appeler vers 10 h 00 ce matin aucune réponse. J'ai envoyé un SMS à Betty pareil. Je commence à m'inquiéter, j'espère qu'il ne lui est rien arrivé. Je continue ma course en passant la barrière de sécurité pour rentrer dans le parc. J'aime vraiment venir courir ici, c'est un endroit entouré de verdure, loin de la pollution de la ville. Il y règne un calme. Il y a une immense aire de jeux pour les gosses au milieu puis près du parc il y a un lac que l'on peut longer sur un bout de chemin. Des enfants jouent dans l'aire de jeux, les mères discutent entres elles, tout en les surveillant d'un œil. Je passe devant un couple de jeunes amoureux, ils doivent avoir juste la majorité. Lui est assez grand, les cheveux mal coiffés, elle, elle est petite et menue, ces cheveux sont noir et assez long. Elle a la tête posée contre son épaule et il lui caresse le bras tout en discutant. Plus loin un petit garçon lance du pain aux canards dans le lac pendant que sa mère cajole son bébé dans son landau. Dans mes oreilles, Adèle chante "Hello". Ces chansons sont comme une thérapie pour moi, elles me font un bien fou. Cette femme a une voix magnifique, un charme paradoxal. Je peux me perdre dans mes pensées des heures avec ses musiques. 

Mon téléphone interrompt la voix dans mes écouteurs pour m'annoncer l'arrivée d'un SMS. J'enlève mon iPhone du brassard autour de mon bras et m'arrête en m'appuyant sur un arbre pour reprendre mon souffle.

" Coucou, désolé j'avais un peu bu hier soir, j'avais laissé mon téléphone dans la voiture de Betty. Je rentrerai en fin d'après-midi on est allée sur Marseille faire les boutiques. A plus tard, je t'aime"

Je remets mon iPhone dans son brassard et reprends ma course. Je ne préfère même pas lui répondre car je vais l'envoyer valser. Je préfère attendre ce soir qu'elle rentre de sa viré shopping. Il faut que j'ai une bonne discussion avec elle. Je n'aime pas quand elle ne me donne pas de ses nouvelles.

16 h 30

Je me fais couler un café. Je m'installe sur le canapé et allume la télévision. Je zappe les chaînes sans vraiment regarder leur programme. Je me languis que Camille rentre. Je suis vraiment énervé mais à la fois inquiet. J'aurais pensé qu'elle m'aurait relancé par message vu que je ne lui ai rien répondu. Même pas... Je m'arrête sur une émission qui parle de la vie des gens. Les gens sont assis tour à tour sur un grand fauteuil et exposent leur vie, leur problème, leur hobbits... La présentatrice est une femme d'un certain âge mais assez charmante. Elle a une petite robe noire moulante qui met ses formes en valeurs. La personne dans le fauteuil est un  homme d'une quarantaines d'années qui expose sa vie ou plutôt sa passion pour le tuning, je ne savais même pas que sa exister encore. Je me moque de lui en approchant la tasse à café à mes lèvres. Au même moment j'entends les clés dans la serrure. Je ne tourne même pas la tête vers l'entrée, je préfère mettre les choses au clair dans ma tête afin de lui tenir un discours correct. Elle pose ses affaires à l'entrée sur la console que mon père nous a fabriqué. Elle enlève ses talons et les range dans le meuble à chaussures. Je l'entends qu'elle s'approche de moi, elle traverse le salon sans me calculer et se rends dans notre chambre. Je la suis du regard, l'air surpris. Elle ferme la porte de la chambre et je l'entends qui commence à sangloter.

J'approche de la chambre et pose doucement ma main sur la poignée de la porte. J'ouvre délicatement la porte, elle est assise sur le lit, ses mains cachent son visage quand elle entend le son de mes pas dans la pièce, elle enlève ses mains et me regarde les yeux pleins de larmes, son maquillage commence à couler. Je ne comprends pas ce qu'il se passe pourtant je le devrais.

DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant