chap 35

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Point de vue Davy,

Dimanche,

Je rentre et ferme la baie vitrée, elle s'est assise sur le canapé et tapote à côté d'elle pour que je m'asseye. Je m'approche en la regardant. Je ne sais vraiment pas quoi dire après ce que je viens de voir, de savoir. Je suis perturbé. Comment est-ce que j'ai pu autant la détruire? Elle ne mérite pas cela. Elle est pourtant magnifique même si ses yeux sont boursouflés tellement, elle a dû pleurer pendant qu'elle s'infligeait ses souffrances. J'aimerais lui demander ce qui lui a donné envie de se faire cela ? Pourquoi n'a-t-elle pas confiance en moi? En même temps, vu ce que je lui ai fait quand je l'ai quitté... Je peux comprendre qu'elle est soufferte, mais je ne voulais pas qu'elle souffre comme cela. Je ne pensai pas qu'elle s'infligerait ça. Pff quel connard. J'avais tout pour être heureux avec elle. J'ai préféré tout arrêter et partir avec une autre qui quelques années après me rends la monnaie de la pièce. Pff .... Je me rends compte que je ne peux pas lui laisser se faire cela. J'ai compris que je n'aurais pas dû la quitter, car cela ne m'a emmené à rien. Je veux la protéger de ces démons qui prennent possession d'elle. Jessy m'a dit qu'elle était allée voir une psychologue dès qu'elle avait commencé. Ces parents ne sont pas au courant, seule Jessy le sait. Même pas Micka. Je la regarde, elle tire sur ses manches de son haut et regarde ses pieds. Je pose ma main sur sa jambe.

- Parle-moi, je m'en veux terriblement de savoir que c'est moi qui te fais faire ça indirectement. Parle-moi Sarah, je suis la maintenant, je ne veux plus te quitter. S'il te plaît. Ma voix est perdue. Je suis assez inquiet et j'ai envie qu'elle croie en mes paroles, car elles sont vraies.

Elle lève les yeux. Son regard me perce comme si elle voulait me faire lire en elle. Elle me fait comprendre qu'avec son regard qu'elle a peur de sortir ces mots. Ces mots qui lui font du mal. Je caresse son visage, elle penche la tête. Ce geste me montre, comment elle a besoin de moi. Elle peut être fragile sans vraiment le vouloir. Elle regarde en face d'elle et commence à parler.

- Le jour où tu m'as quitté, je me suis senti démunie. Je n'avais plus de repères. Je ne savais plus trop quoi faire. Je me suis dit que tu reviendrais. Tu ne pouvais pas me laisser comme cela après tout ce que nous avions vécu. Me quitter sur un coup de tête. La routine avait pris sa place dans notre histoire, mais je savais que l'on pouvait la casser. Nous avions tellement surmonté d'autres événements. Puis les jours sont passés, les semaines et enfin les mois. Jusqu'à ce jour où j'ai su que tu m'avais quitté pour une autre. Tout s'est écroulé autour de moi. Mes démons en moi avaient déjà pris le dessus mais là ça devenait pire. Il fallait que je me fasse ça. Elle relève sa manche pour me montrer son bandage qui s'est imprégné de son sang. Elle prend une inspiration et reprend. Tu ne peux pas savoir la sensation que cela me faisait. C'était assez jouissif, mais en même temps je ressentais cette douleur. J'essayais d'arrêter dès que la lame commençait à rentrer dans ma peau, à la déchirer. Mais c'était plus fort que moi, je me sentais limite posséder par quelque chose et j'avais ce besoin de le faire pour qu'après je me sente libéré, mais cela revenait très souvent. Puis un jour Jessy a dormi ici et j'ai eu une crise dans la nuit, je me suis levé et sans le vouloir mes cris l'ont réveillé. Elle est arrivée dans la salle de bains et m'a vu les bras en sang. Il y a qu'elle qui est au courant. Mes parents n'en savent rien, ils m'auraient emmené dans un centre. Cela était hors de question. Puis j'ai pris rendez-vous avec une psychologue. Les rendez-vous me faisaient du bien. Je faisais de moins en moins de crise. Puis ensuite j'ai rencontré Vincent et je n'en ai plus fait. Jusqu'à aujourd'hui. 

Elle tourne son visage vers moi. Ces larmes inondent son si beau visage. Je la prends dans mes bras et elle s'y blottie sans hésitation. J'embrasse sa chevelure, elle sent si bon. Puis elle se relève et se tourne vers moi me fait face. Elle triture les peaux de ses doigts et reprend.

-Mais aujourd'hui ce n'est pas vraiment à cause de toi... J'ai un peu angoissé quand tu ne m'as plus donné signe de vie, je pensai que tu étais retourné avec elle. Mais c'est surtout quand j'ai reçu cette SMS. 

Elle s'arrête. Je la questionne du regard, je suis un peu perdu là. Quel SMS ? De qui ? Vincent ?

- De quel SMS parles-tu ? C'est Vincent ? Ma voix est devenue autoritaire et froide. Elle me regarde en soupirant.

- J'aurais préféré que ce soit lui ... Non vois-tu, c'est ta chère ex qui m'a envoyé un message. Je ne sais pas comment a-t-elle pu avoir mon numéro. Me répond-elle, sa voix est serrée.

Mon sang se glace en entendant ses paroles. Comment Camille a-t-elle pu y envoyer un SMS ? Elle a dû le prendre dans mon téléphone pendant que je chargeai la voiture. Quelle connasse. Sarah a le visage triste et à la fois plein de haine. Je veux bien la comprendre. Son regard plonge dans le mien. Il est plein de colère.

-Elle a dû prendre mon téléphone et récupérer ton numéro. J'ai dû le laisser en vue quand je chargeai mes affaires dans la voiture. Mais qu'a-t-elle mis sur le message pour que ça te fasse autant de mal. Dis-moi ? 

Je lui prends la main. Je suis inquiet et j'ai peur de savoir ce que Camille lui a envoyé. Elle attrape son téléphone, va dans les messages et me le donne. Je l'attrape et commence à le lire. Les battements de mon cœur me donnent envie de vomir tellement, ils sont forts. La bile me monte. Je regarde le message en le relisant plusieurs fois. Ce n'est pas possible. Je dois rêver. Je remarque, mes doigts se crispaient de plus en plus sur le téléphone .Je rends le téléphone à. Sarah. Elle a les yeux remplis de larmes. Mon regard est noir. Ma respiration s'accélère. Je tire mon téléphone de mon pantalon et appel Camille. Je sors sur la terrasse et ferme la porte-fenêtre derrière moi.

- Allô ?

- C'est quoi ce bordel ? Comment ça tu es enceinte? Je lui dis en lui criant dessus.

- Ah ! Je vois que les nouvelles vont vites. Oui, Davy, je vais enfin être mère, mon désir le plus cher. Elle me répond avec une voix toute mielleuse.

Ma mâchoire se crispe.

- Ecoute-moi bien, tu vas aller avorter tout de suite. S'il faut payer quoi que ce soit, je te donne de l'argent. Je n'en veux pas de cet enfant et encore moins avec toi.

- Oh non, cela ne se passe pas comme tu veux. Écoute, je viens de t'envoyer la première photo de notre enfant. Regarde sur ton téléphone comme c'est mignon. Tu changeras peut-être d'avis.

Non, mais elle, fabule, ce n'est pas possible.

- Et s'il n'était pas de moi, mais plutôt de ton aventure avec ton cuistot?

- Pff, penses-tu. Je ne suis pas conne, je te voulais à moi. Je suis allé voir Ludovic juste pour m'envoyer en l'air rien de plus. Je prenais la pilule du lendemain. Non, il est bien de toi cet enfant, car j'avais arrêté la pilule sans t'en parler.

-Pardon ! tu es en train de me dire que tu me l'as fait dans le dos. Mais tu es complètement tarée. Je crie, je suis vraiment énervé. Le voisinage va sûrement se demander ce qu'est ce dont tout ce vacarme. Comment a-t-elle pu me faire cela? Elle rit aux éclats. Sans me répondre, elle raccroche. Je lance mon téléphone contre le mur de l'appartement de Sarah. Elle me regarde à travers la fenêtre. Elle se mord la lèvre inférieure, un peu anxieuse. Je comprends mieux maintenant. Elle a dû se sentir encore trahie. Je rentre en récupérant mon téléphone et la prends dans mes bras.

DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant