chap 28

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Mercredi,

La voiture de ma mère s'arrête devant ma résidence. Elle m'aide à porter mes affaires et m'embrasse sur le seuil de la porte. Je la regarde repartir. J'ouvre la porte. J'entre dans mon appartement, je suis vraiment heureuse de retrouver mon chez-moi. Je pose ma valise et mon sac de voyage dans l'entrée et me dirige vers la cuisine pour me servir un jus de fruits. Je me retrouve nez à nez avec Vincent. Il se prépare un café. Quelle joie! Je lui dis un salut des moins chaleureux. Je recule quand il s'approche pour m'embrasser. Je passe devant lui sans vraiment le calculer, il me prend par la taille. Je sors du placard un verre et du frigo un jus de fruits. Je bois rapidement pour ne pas rester longtemps dans la cuisine avec lui. Je le regarde à travers mon verre. Je le regarde avec une haine. Il faut qu'il sorte de ma vie dans les heures qui vont suivre. Je n'arrive plus à supporter sa présence. Il boit son café en me regardant. Il pose sa tasse et s'avance vers moi. Il m'embrasse sur le front. Je n'ai pas eu de ces nouvelles depuis hier matin. Agréable pour un petit ami. GRR ! Il va chercher mes affaires dans l'entrée et me les pose dans la chambre. 

Je commence à ranger soigneusement mes affaires. Il est assis dans le fauteuil de ma chambre. Ses coudes sont posés sur ses cuisses et son visage repose sur ses poings. Il me regarde ranger sans dire un mot. Je lève les yeux vers lui, il porte un survêtement, il a dû aller encore courir de bonne heure au parc près de la résidence. Ces cheveux sont encore mouillés. Son casque Beat est encore autour de son cou. Il me sourit. Je lui rends un sourire très forcé. Il me fixe assez perturbé sur ma façon d'être avec lui. Ilse lève et s'avance vers moi. Il pousse les vêtements sur le lit pour s'asseoir. Il pose sa main sur mon bras que je repousse dès le contact sur moi. Il m'interroge du regard. Ses yeux verts ne me fond plus fondre comme avant. Il a les sourcils plissés. Je ne lui porte pas attention, je continue de ranger mes affaires. 

Je finis par poser la pile de vêtement dans mon armoire. Je sors et attrape au passage ma béquille. Je me dirige vers le salon, je le sens qui me suit derrière sans broncher.

- Il faut que l'on parle, tu viens t'asseoir s'il te plaît. Je lui montre la chaise en face de moi. Il s'assoit.

- Je t'écoute qu'est ce qui ne va pas ? Tu es bizarre depuis l'accident tu...

Je lui coupe la parole.

-Écoute, j'ai bien une raison non ? Tu étais bourré, tu n'avais pas l'esprit clair. Si tu m'avais laissé conduire, je n'en serais pas là aujourd'hui. Je lui montre, ma jambe en le regardant énervé. Puis je voudrais savoir pourquoi tu n'es pas venu me voir plus souvent à l'hôpital, je suis ta copine non ? Ah suis-je bête, c'était mieux d'être avec une autre. J'espère qu'elle n'a pas mis un pied ici et encore moins dans mon lit... Enfin bon  pour clore la discussion, car en fait, il n'y a plus vraiment de choses à dire. Je souhaite que tu fasses toutes tes affaires et que tu quittes cet appartement. Je ne veux plus jamais entendre parler de toi.

Il me regarde bouche bée. Ces yeux sont grands ouverts. Je pense qu'il ne s'attendait pas du tout à cela. Mais bon en même temps il aurait pu s'en douter que je n'allai pas faire la bobonne en restant avec lui alors qu'il va voir ailleurs. Il ne répond même pas, il reste sur le choc. J'en profite pour aller sur la terrasse pour me fumer une cigarette. Il déteste la cigarette et surtout l'odeur que j'ai sur moi après avoir fumé. Je repense soudain à Davy. Je me demande ce qu'il fait. S'il est avec elle. Je repense à notre matinée d'hier.

Après une heure où Vincent a fait plusieurs aller-retour dans l'appartement pour rassembler toutes ces affaires, il me tend le double des clés. Il vient d'emmener le dernier sac d'affaires dans sa voiture. Je lui prends des mains et ferme la porte derrière lui. Il me regarde l'air triste comme un chien battu. Il a essayé de m'embrasser, mais même une bise, je n'en veux pas. Il me dégoûte tellement. Je me sens bien, je n'ai pas de regrets et je vais pouvoir respirer et ne plus me prendre la tête. Je m'affale sur le canapé allume la télévision et regarde une série policière.

Je me réveille devant le générique de la série policère, je me rends compte que le jour s'est couché. Je décide de me faire chauffer une pizza. J'appelle Jessy pour savoir ce que la visite de Micka chez Davy à donner.

Je raccroche après une heure et demie de discussion avec Jessy. Je suis vraiment heureuse. Micka lui a dit que davy n'a fait que parler de moi. Qu'avec sa copine, ça ne va plus du tout dans leurs relations. Je repense encore à mardi matin, à notre pelotage chez mes parents. Nous étions vraiment dans notre bulle. Comme avant. Je me perds dans mes pensées. Je regarde, mon téléphone, j'ai vraiment envie d'avoir de ces nouvelles, mais je ne veux pas lui envoyer un SMS s'il est avec elle. Je décide d'attendre un peu plus tard dans la soirée pour lui envoyer. Au moment où je pose mon téléphone sur ma table basse. Un nouveau message vient d'arriver.

" Je suis désolé que notre relation est merdée à cause de moi. Tu as tout à fait raison, je ne peux m'en prendre qu'à moi. C'est ma faute, l'accident, mon adultère. Je tiens à m'excuser. Bonne continuation."

Je verrouille mon téléphone, je ne préfère pas répondre à Vincent. Puis je n'ai pas la moindre idée sur quoi lui répondre. Il a compris le message, il a compris pourquoi je mettais un terme à notre relation. C'est le principal. Je regarde mon appartement. Je me rends compte que, maintenant, je suis seule. Seule dans cet appartement. Seule face à moi-même, à mon destin. Ma nouvelle vie. Demain, j'ai une séance de rééducation après quelques jours de répit. Je me fais mon plan pour demain, j'irais au centre avec le bus.

Je me réveille en sursaut. Toute trempée. Mon cœur bat à dix milles. Quelle horreur, je revivais l'accident comme si j'étais spectatrice. J'essaye de me rendormir, mais rien n'y fait, mes yeux sont ouverts en grand. Je fixe le plafond de ma chambre. J'attrape mon téléphone et regarde l'heure, il est minuit et demi, je vais dans mes messages et décide d'envoyer un SMS à Davy. On verra bien s'il me répond ....

"Salut, je n'arrive pas à dormir. Je ne fais que penser à nous... A ce qui s'est passé chez mes parents... J'ai envie d'une seule chose, c'est d'être dans tes bras...xx


DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant