Chap 13

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21h00

J'entre sur le chemin de terre orné de platane de chez mes parents. Des deux côtés du chemin des champs agricoles à perte d'horizon. Au bout du chemin, le mas de mes parents, devant, leurs véhicules sont garés côte à côte. La lumière de l'entrée allume le devant de la maison. Il y a un porche sur le côté gauche, où sont garés les engins agricoles de mon père. Mes parents ont hérités d'un vieux mas avec un corps de ferme. Ils ont tout rénovés et mis au goût du jour. Je me gare devant la maison, j'aperçois le visage de ma mère qui regarde en ma direction à travers le rideau de la cuisine. Je rentre et ferme la porte. Je me retrouve dans l'immense hall d'entrée. Ma mère sort de la cuisine et vient m'accueillir.

-Davy...? Tu aurais pu me prévenir que tu venais, on t'aurai attendu pour manger, nous venons de finir. Patrice... tu pourrais te levé et dire bonjour à ton fils.

Elle me regarde soucieuse, les sourcils froncés tout en essuyant ses mains mouillées avec un torchon.

-Quelque chose ne va pas mon fils? Elle regarde derrière moi en direction de la porte d'entrée. Camille n'est pas là?

Ma mère est plus petite que moi, un peu ronde, elle a les cheveux coupés au carré de couleur blond et les yeux marron. Elle est le stéréotype de la vraie ménagère. Elle porte justement son tablier avec des motifs floraux. Elle pose sur ma joue sa main encore humide, elle devait déjà faire la vaisselle. Elle peut savoir comment est mon état d'esprit rien qu'en me regardant. Son regard m'apaise et me réconforte en une fraction de seconde.

- Ce n'ai pas grave maman, je n'ai pas faim. Je l'embrasse sur le front. Oui ce n'est pas trop sa mais ça va aller... Sa vous dérange pas si je dors ici ce soir?

- Pas du tout mon grand, tu es toujours chez toi, tu as toujours ta chambre à disposition... Tu es sur de ne rien vouloir manger ?? J'ai fait un sauté d'agneau avec des pommes de terre au four.... et plus doucement me demande .C'est Camille..?

- Non ça va maman, si j'ai faim je viendrai me servir une assiette... Oui on en parlera plus tard si ça ne te dérange pas ? Je vais aller me coucher.

Elle me sourit et me laisse passer. Je descends les deux marches qui donnent sur le grand salon où se trouve mon père. Il n'a pas bougé de son canapé et continue de bouquiner sur sa liseuse. Je m'arrête, lui dit bonjour et continue mon chemin jusqu'à ma chambre. Il ne m'interpelle pas pour savoir pourquoi je suis ici. Mon père est un homme de la même taille que moi, les cheveux noirs avec de grands yeux bleus, paysan de père en fils et menuisier dans son temps libre, son passe-temps favori. On ne peut lui reprocher que ses mains ont un don dès le contact avec le bois. Il est le contraire de ma mère niveau affection et à une très grande fierté. Ma mère, elle, comble se manque même s'il n'est plus vraiment combler depuis quelques années. J'entre dans ma chambre, une pièce assez grande avec un accès à une salle d'eau, tout est resté tel quel depuis mon départ. Il y a toujours mon bureau avec mon Mac, mes livres sont toujours sur l'étagère d'en dessus, juste à côté du bureau, une commode où est posé ma télé. Des photos de mes anciennes équipes de rugby sont encore accrochées au mur ainsi que celle de mon père et moi. La seule photo qui me rappelle comment il était avec moi avant, tout le contraire de maintenant, sur la photo nous étions sur un tracteur, il me tenait sur ses genoux, le sourire aux lèvres. Il était heureux et fier et moi je lui rendais se sourire les mains sur le volant. Nos regards étaient remplis d'amour et de complicité.

Mon lit trône au milieu de la pièce et juste derrière se trouve mon dressing que ma mère a rempli de linge de maison. Je pose mon manteau sur le lit et file me prendre une douche. La salle d'eau est spacieuse avec douche à l'italienne. Je me déshabille et allume l'eau chaude. Je pose mes mains sur le mur et baisse la tête. Je laisse couler l'eau assez longtemps. C'est fou comme une douche peut détendre un corps de tout ce qu'il encaisse.

00h30

Je ne fais que tourner et virer dans ce lit une place, moi qui est pris goût au lit double où je peux m'allonger et faire l'étoile de mer comme bon me semble. Faute de ne pas pouvoir vraiment bouger comme je le veux, je m'allonge sur le dos, les bras derrière la tête. Mon regard se perd dans l'obscurité de la pièce en fixant le plafond, je n'arrive pas à fermer l'œil. Je décide d'allumer la télé et zappe les chaines jusqu'à trouver le sommeil. Mon téléphone sonne pour m'avertir l'arrivée d'un nouveau message. J'attrape mon iPhone et le déverrouille.

"Salut, je n'arrive pas à dormir. Je ne fais que penser à nous... A ce qui s'est passé chez mes parents... J'ai envie d'une seule chose c'est d'être dans tes bras...xx"

Je me rends compte que j'ai reçu un deuxième message lorsque j'étais sous la douche.

"A quel heure rentres-tu? Je m'en veux. Je sais que tu ne me pardonneras jamais. Je t'aime tellement pourtant... Je me rends compte que j'ai déconnée et que c'est avec toi que je veux être. S'il te plait réponds moi je m'inquiète"

J'éteins mon téléphone et m'endort. La nuit porte conseil à ce qu'on dit.



DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant