chap 34

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Je n'avais pas eu de messages de Davy depuis vendredi soir ou je l'avais appelé. Mes pensées me mènent vers la réalité. Il a préféré reprendre avec elle, surtout si elle lui a dit qu'elle était enceinte. Je sais que Davy ne la laisserait pas seule avec un bébé. Elle n'a pas eu besoin d'user de ses talents d'allumeuse mais juste de lui faire un enfant dans le dos, Davy n'avait pas passé le cap, elle voulait absolument en avoir un. Voici, l'histoire en quelques mots. Mon téléphone ne cesse de sonner, je dois être à mon dixième appel en absence. Moi qui pensais que notre nuit ensemble lui avait peut-être fait renaître quelque chose. Il avait tellement l'air d'avoir envie d'être avec moi. Peut-être est-ce un jeu ? Il m'en a fait tellement baver après notre rupture...Je me sens perdue. Ma vie est devenue catastrophique en moins d'un mois. Je suis vraiment fichue. Je me retrouvait nu dans ma douche avec à la main un vieil ami. Je chantonne une musique. La musique parle d'une fille qui demande à l'être qu'elle a aimé de répondre. Elle le cherche, elle est seule face à ses appels sans réponses. Seule un peu comme moi. J'avais caché une lame de rasoir de. Vincent dans le fond d'une boîte à bijoux. Je ne sais vraiment plus pourquoi vu qu'à cette époque tout aller pour le mieux. À croire que cette sensation était la meilleure. Elle me laissait à mes propres démons et cela me plaisait. La dernière fois c'était quelques mois avant de connaître Vincent. Je regarde mon avant-bras, les anciennes cicatrises me rappellent comme j'avais été désarmé et anéantis par le silence de Davy. Elles ont l'apparence de petites vergetures.

Je pose la lame de rasoir sur mon avant-bras. Le contact de la lame froide sur moi me fait du bien. Je prends une grande inspiration et j'enfonce la lame. C'est assez jouissif. Ma peau s'arrache et un gémissement suivi de larmes entre plaisir et douleur s'échappent. Ce sentiment d'être rassuré, de lâcher prise. Les larmes ne cessent de couler. Je pensais ne plus avoir à y faire. Je pensai que c'était une passe oublié mais son envie de me laisser sans réponses et toujours dans ces habitudes. Je ferme les yeux et vois son regard, il sourit malheureusement, il sourit au ventre rond d'elle. Je chasse cette idée dans ma tête en rouvrant les yeux. Je repris l'entaille avec la lame en l'enfonçant plus profondément. Je lâche un cri de douleur. Le sang coule de plus en plus, dégouline sur ma jambe et se répand dans la douche. Je respire fort, j'entends ,entre deux respirations la porte d'entrée s'ouvrir et quelqu'un crier mon prénom. Je reconnais cette voix. Mais je n'ai pas la force de répondre, je baisse la tête et continuer de pleurer. J'essaie de chasser ses démons qui me demandent de continuer. Ma respiration est saccadée. La bile me monte encore pus dans la gorge. J'entends la porte de la salle de bains s'ouvrir brusquement. Il s'arrête de marcher éteint le robinet. Il s'avance doucement vers moi. Je sens sa présence près de moi, il s'est accroupi. il lève mes cheveux en les remettant derrière mes oreilles. Il pose sa main doucement sous mon menton et me relève la tête pour mieux me voir. Je lève doucement les yeux vers lui, j'arrive à le distinguer malgré mes yeux remplis de larmes. J'ai honte, j'essaie de tourner le visage de baisser les yeux. J'ai honte qu'il me voit dans cet état. J'ai honte de lui montrer mes démons. Ce que je fais quand je me sens trop faible quand je me sens seule. Il me tient le visage pour toujours me regardé. Il ne dit rien, mais ses yeux sont agrandis par l'inquiétude. Son teint est blanc. Il approche sa main de la lame de rasoir et me l'enlève et la pose sur le lavabo. Son regard se baisse vers mon bras plein de sang. Il attrape un gant de toilette, la mouille. Il prend mon bras d'une main et de l'autre à l'aide du gant me nettoie la plaie. Je ferme les yeux, et fais la moue. Puis il s'arrête et contemple mon avant-bras. Je comprends qu'il voit les autres cicatrise. Il relève les yeux et me questionne du regard. Ses yeux sont plissés. Il a l'air confus, mais à la fois ne sait que donner comme réponses à ce qu'il voit sur mon bras. Il ferme les yeux et prend une grande inspiration. Il passe sa main sur son visage puis dans ses cheveux. Il pose le gant. Il m'attrape dans ses bras me soulève, me passe un peignoir et m'emmène dans mon lit. Il ne parle pas. Ne pose pas de questions. Il me regarde avec tristesse et compassion. Il revient de la salle de bains avec des pansements. Après m'avoir bandé la blessure. Il m'aide à m'allonger dans le lit. Il me couvre et ferme les volets.

- Repose-toi, je reviens après. Dors un peu. Me dit-il calmement en sortant de la chambre.

Je reste là dans ce lit, je me remémore la scène qui vient de se passer. Je retombe avec mes démons. Davy arrive au moment où je perds complètement pied. Il s'aperçoit de ce que je m'inflige. J'ai honte. J'aimerai creuser un immense trou et me blottir à l'intérieur ne plus jamais y sortir. Honte de moi. J'ai honte de ce qui va se passer après. Mes yeux se ferment et je plonge dans un lourd sommeil.

Je me réveille avec le bras endolori. Le pansement me serre. Je me relève et allume la lampe de chevet. Par terre se trouve ma prothèse, Davy a dû me l'emmener au cas où. Je ne sais pas s'il est toujours là. Je pense que, oui, il m'a dit qu'il revenait après que je sois reposé. je regarde mon téléphone. J'ai des appels manqués de Jessy et deux messages de Jessy également. Les heures ont défilé. Je remets ma prothèse et enfile un pantalon de pyjama avec un haut manche longue pour cacher mon bandage. je m'attache les cheveux grossièrement en chignon. Je prends une grande inspiration et sors de la chambre.

L'appartement est allumé. Je regarde autour de moi. Puis j'aperçois la baie vitrée légèrement entrée ouverte. J'avance et m'arrête en le regardant, il est assis et fume. il regarde le ciel. Je m'avance et ouvre doucement la fenêtre. Il se tourne et me regarde de la tête aux pieds.

- Tu veux bien rentrer s'il te plaît. Je lui demande doucement.

Il lance sa cigarette à travers le grillage. Il s'avance vers moi et rentre en fermant la fenêtre derrière lui.


DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant