18 - Échappée.

14.8K 1.7K 415
                                    

*** Point de vue de Shaun ***

Deux mois plus tard.

Déjà le matin, mais comme nous sommes dimanche, pas de boulot aujourd'hui. Alors je prends mon temps et je m'étire longuement. Je colle ensuite mon nez dans l'oreiller, mais il y a bien longtemps que l'odeur de Lila a disparu pour laisser place à la mienne. Comme presque une nuit sur deux, quand ce n'est pas plus, je suis venu dormir dans son lit. Tel un pauvre con désespéré, je me raccroche au peu qu'il me reste d'elle, sa chambre et sa peluche qui l'a remplacé dans mes bras la nuit.

J'entends son oncle qui monte l'escalier et je me rends compte que j'ai un peu traîné ce matin, d'habitude je me sauve avant qu'il ne remonte de la cuisine. Je me lève et j'enfile mes chaussures avec l'intention de partir pendant qu'il est dans sa chambre, mais la porte s'ouvre et pris par surprise, je me retrouve comme un con devant son oncle qui me regarde, toujours une main sur la poignée de la porte.

- Le café est prêt, rejoins-moi dans la cuisine, déclare-t-il avant de refermer la porte.

Je suis comme un couillon, pris en flagrant délit et par son oncle qui n'a absolument pas l'air surpris de me trouver dans le lit de sa nièce, ou fille, c'est pareil. J'ai toujours su qu'il fallait se méfier de son air de ne rien remarquer, il voit tout et comprend tout, mais ne le montre pas, c'est tout. Je retire mes chaussures et je descends le rejoindre en bas.

- Bonjour, Monsieur Quinn, dis-je en m'asseyant à la place devant le café déjà servi et les tartines qui m'attendent.

- Bonjour, Shaun. Tu ne bosses pas aujourd'hui ? me demande-t-il.

- Non, pas le dimanche. Je peux vous aider ici si vous le souhaitez.

Comme tous les dimanches en fait, dès que j'ai du temps de libre, je viens le passer ici, le seul endroit où je me sens bien et qui m'empêche de déraper.

- Parfait. Tu changeras les draps du lit, alors.

- Non, c'est trop tôt, je gémis.

- Shaun... Lila ne revient pas avant plusieurs années, et il va falloir les brûler au bout d'un moment si tu ne veux pas les laver.

- Elle a dormi dedans, je bougonne comme un gosse de huit ans.

- Et toi aussi depuis deux mois, et je te rappelle que tu es un ado plein d'hormones et de sébum, alors tu me laves les draps avant que l'on puisse y faire une culture de trucs pas bien nets. C'est compris ? me sermonne-t-il.

- Compris, je m'en occupe après, je soupire.

- Sa peluche aussi.

- Ah non ! Si on lui abime, elle nous tue ! je m'insurge.

- Et si tu arrêtais de baver dessus toutes les nuits, nous n'aurions pas besoin de la désinfecter.

- Mais d'abord, comment saviez-vous que je dormais dans sa chambre ? Vous m'avez entendu ? je questionne.

- J'ai le sommeil léger.

- Et... ça ne vous dérange pas ? je demande, gêné.

- Moins que quand Lila était dans son lit, bougonne-t-il.

- Vous saviez aussi..., fais-je en m'affalant sur la table.

- Bien sûr. Mais j'ai entièrement confiance en Lila.

- Et pas en moi ? je m'offusque.

- Comme je te l'ai dit, tu es à un âge où tes hormones... bref, je fais confiance à Lila.

En secret (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant