15 - Tout bascule.

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Nous sommes début avril et pour les élèves de terminale, le temps est aux changements. L'année étant déjà jouée, tous sont concentrés sur les inscriptions à la fac, ou bien la recherche d'emploi pour ceux qui mettent fin à leurs études, ou encore aux préparatifs des vacances d'été. Nous avons tous autre chose en tête et l'ambiance en classe s'en ressent. Même les plus studieux ont perdu de leur rigueur et se laissent aller. Cet air de vacances me va très bien puisqu'il me permet de moins m'ennuyer pendant les cours.

En ce qui concerne le FBI, ils n'ont pas menti et sont arrivé au bout de mes codes, zut, mais c'était évident, je ne peux pas me frotter à des gens pareils. Pas encore, du moins. Si je sais que ce sont eux, et les seuls à ce jour, c'est parce que l'agent Dunnam appelle mon oncle au moins une fois par semaine pour prendre des nouvelles, dit-il, mais nous savons que c'est à chaque fois pour m'inciter à accepter de venir chez eux. On peut dire qu'il ne manque pas de ténacité.

Après de longues conversations, mon oncle m'a demandé de continuer à réfléchir et de ne pas donner de réponse pour le moment. De toute façon, il pense qu'étant donné comme je les intéresse, un seul coup de fil, même dans cinq ans, et ils me prendront certainement sans discuter.

En revanche, dans la balance de ma décision, mon oncle a insisté pour que je ne tienne pas compte de l'aspect financier de mes études en pensant par exemple que je lui éviterais des frais d'université, car il m'a soutenu qu'il est prêt à les prendre en charge entièrement, ayant les fonds nécessaires, et qu'il avait prévu les choses de cette façon depuis longtemps.

Je sais parfaitement que l'argent n'a jamais été un problème avec mon oncle, son cabinet vétérinaire lui a rapporté beaucoup d'argent, alors qu'il n'en dépense presque pas avec son mode de vie. Alors depuis une semaine, nous faisons l'analyse des points positifs et négatifs ensemble, jusqu'à ce que nous en ayons fait le tour. Ce soir, le thème est mon éloignement.

- Avec ton niveau, toutes les grandes universités spécialisées en informatique t'acceptent. Et la meilleure d'entre toutes, c'est le MIT* à Boston. Donc, c'est loin et tu ne rentreras pas le week-end, ni à toutes les vacances, explique mon oncle. (NDLA : MIT : Massachusetts Institute of Technology (Boston, USA) : Première université au classement mondial en sciences de l'informatique).

- Si je choisis le FBI, à Quantico, je ne reviendrais pas plus souvent, c'est du pareil au même, dis-je.

- Pas tout à fait, me contredit-il. L'agent Dunnam a prévenu que tout le temps nécessaire pour étudier te serait donné, mais en contrepartie, tu devras travailler pour eux après tes partiels ou quand tu as du temps de libre.

- Donc, en résumé, si je vais chez eux, je suivrais l'enseignement du MIT, mais en restant à Quantico, et je n'aurais pas de temps libre, pas de vie privée non plus, je conclus.

- C'est tout à fait ça. Même si je reste responsable de toi légalement jusqu'à ta majorité, ils auront un droit de surveillance et de décision sur ta vie de tous les jours et je doute qu'ils te prévoient des sorties entre jeunes, ce sera cinq années que tu passeras à travailler. Tu dois en tenir compte avant de te décider.

- Depuis deux semaines, je pense que nous avons fait le tour de toutes les différences entre les deux choix qui s'offrent à moi. Je t'avoue que je préfère partir sur le MIT et faire ma propre carrière, même si cela m'impose une surveillance de leur part. N'ayant rien à me reprocher, ça ne me pose pas de problème, je déclare.

- Bien. C'est ton choix et je te suis, quel qu'il soit. Alors on valide ton entrée au MIT.

Ma décision prise, je l'annonce le lendemain à Ben et Léna pendant que nous prenons notre repas au self.

En secret (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant