En secret (Terminée)

11 - La lumière.

Je viens de déposer Léna chez elle, car au grand dam de Ben, elle a insisté pour monter dans ma voiture. Nous avons pris le gouter dehors, à côté de la voiture parce que nous n'arrivions pas à nous en éloigner. Nous avons ensuite fait un petit tour avec et elle est aussi confortable que belle, à l'intérieur comme à l'extérieur.

Je suis maintenant garée devant la maison, le moteur coupé, et je n'arrive pas à en descendre. Je suis trop bien dans le siège baquet en cuir. Alors j'en profite pour me familiariser avec les commandes, boutons et tous les accessoires. J'ouvre la boite à gant pour voir sa profondeur et j'ai la surprise d'y trouver un cadeau.

Toute chose, je le regarde sans oser le prendre pendant quelques secondes, puis la main tremblante, je prends le petit caillou que Shaun a déposé. Et pas n'importe quel caillou, il est d'un noir parfait. Un noir aussi intense que le message qu'il veut me faire passer.

Ce gars est une tempête pour mes sentiments, une girouette ne me ferait pas plus tourner en bourrique. Je l'aime, je le déteste. Quoique, l'ai-je réellement détesté un jour ? Je ne sais plus où j'en suis.

L'envie me prend d'aller rouler un peu, histoire de me vider la tête et de profiter de ma super voiture, aussi. Elle est tellement agréable à conduire, et sécurisante par sa tenue de route, que les kilomètres défilent sans que je m'en rende compte. C'est au bout d'une heure que je décide de rentrer et je ne sais pas comment ni pourquoi, je me retrouve dans la rue de la maison de Shaun.

Par réflexe, je ralentis devant chez lui et je regarde si je le vois à travers la fenêtre de sa chambre, mais elle est dans l'obscurité et je ne vois rien, donc je continue ma route, déçue, alors que je ne sais pas ce que j'aurais fait si je l'avais vu. En fait si, je crois que je serais descendue de voiture pour aller le voir et le remercier.

De retour chez moi, je passe un peu de temps avec mon oncle avant de monter dans ma chambre. Une fois douchée, je m'installe devant mon ordinateur et j'hésite encore à envoyer un message à Shaun pour lui montrer que j'apprécie son travail et surtout, que j'ai compris ce qu'il signifie. Mais finalement, je ne le fais pas, et là encore, je ne sais pas pourquoi.

Je me mets au travail avec impatience parce que j'ai eu des idées nouvelles pour mon projet. Une méthode qui m'est venue en tête et après beaucoup de recherches, je me suis rendu compte que personne n'avait pris cette direction de travail pour contrer le piratage des données.

Je reste lucide, bien sûr. Si les professionnels du monde entier ne l'ont pas utilisée, ça ne veut pas dire qu'ils n'y ont pas pensé, mais peut-être parce que cela ne fonctionne pas. Mais qu'importe, on apprend mieux en testant les choses soi-même. Et puis je n'ai que ça à faire.

Mon arrivée au lycée le lendemain ne passe pas inaperçue, je suis la star du jour. Ou plus exactement, c'est ma voiture la réelle vedette. Lorsque je me gare sur le parking, c'est impressionnant le nombre de garçons qui s'approchent immédiatement pour en faire le tour, et quand je descends, ils sont plusieurs à m'empêcher de fermer la portière pour inspecter l'intérieur.

J'ai beau pester et râler, je me retrouve poussée à quelques mètres de ma voiture, presque sans ménagement, complètement submergée par une foule de mecs qui sont dans un tel état, que je pense qu'il suffirait de démarrer le moteur pour les faire jouir. Bref, je ne contrôle plus rien.

- Dégagez de ma voiture ! je crie par-dessus la cohue.

Un coup d'épée dans l'eau aurait eu plus d'effet, ils ne m'ont même pas entendue.

- Lila ! s'angoisse Léna qui vient de me rejoindre. Ils vont l'abimer ces cons !

Nous leur hurlons dessus toutes les deux et de colère, je m'apprête à foncer dans le tas pour distribuer des coups de sac sur toutes les têtes à ma portée, quand le groupe se met tout à coup en mouvement. Plus exactement, j'en vois certains qui partent violemment en arrière et tombent au sol. Puis, ça va très vite, j'entends des cris, des bruits de coups, des plaintes de douleurs et finalement, le groupe qui s'écarte de ma voiture, tous avec un air apeuré sur le visage, et beaucoup, en gémissant de douleur.