*** Point de vue de Josh ***
Une petite journée tranquille aujourd'hui, avec un barbecue en famille prévu ce midi, alors je passe la tondeuse dans le jardin pour éviter que les filles râlent d'avoir de l'herbe dans leurs sandales. Nous avons beau leur répéter qu'une lanière sur un bout de semelle, ce n'est pas une chaussure et qu'à ce compte-là, elles feraient mieux de marcher pieds nus, elles ne veulent rien savoir.
Tout à ma tâche, j'entends la voix grave et surexcitée de mon filleul, Jonas, que me hèle. Ses parents, Choï et Amber ont voulu lui donner un nom qui ressemble au mien, afin de marquer encore plus le coup. Heureusement que c'est un mec, ce dont je n'ai jamais douté parce qu'il était impensable que je me retrouve avec un truc tout de rose et de dentelle vêtu dans les bras, et qui se serait peut-être appelé Josette, du coup. Bref, c'est donc un mec qui va bientôt fêter ses dix-huit ans et qui hurle pour se faire entendre malgré le bruit du moteur.
En soupirant, j'éteins la tondeuse, parce que le connaissant, ça va prendre un moment, alors que j'avais hâte de terminer cette corvée.
– Parrain !
– Arrête de hurler, je suis à cinq mètres de toi.
– Regarde ! Tu as vu, ça pousse ! Je serais bientôt comme toi !
Voilà qu'il remet ça. Ce gosse est impossible depuis sa naissance. J'ai hérité du filleul le plus chiant du monde, ou du moins, le plus collant. Il a commencé à me pourrir la vie dès sa naissance. Ce jour-là, nous étions tous réunis à l'hôpital dans la chambre d'Amber qui avait accouché le matin même, et Choï me l'a fièrement présenté, encore tout euphorique de voir enfin son fils. Il me l'a collé dans les bras avant que je n'aie eu le temps de lui expliquer que je prendrais mes fonctions de parrain quand il aura cinq ans, pas moins.
Sans que je le voie venir, je me suis retrouvé avec ce petit truc tout chaud et tout mou dans les mains, et j'ai eu la flippe de ma vie. Je le tenais à bout de bras, lui affalé dans mes grandes paluches, et qui dormait pendant que je stressais à mort de le faire tomber. J'étais tellement terrifié et figé sur place, que j'ai commencé à tétaniser. C'est Shaun qui est venu à ma rescousse, incroyable tout de même, en le prenant dans ses bras pour ensuite me pousser vers un fauteuil et m'ordonner de m'assoir. Une fois installé confortablement, il a placé mon bras contre ma poitrine et posé le bébé dans le creux.
– Depuis quand tu sais t'occuper d'un mioche, toi ? l'ai-je questionné, très intrigué.
– J'ai prévu le coup, je me suis entraîné sous les conseils de Lila, s'est-il esclaffé.
Rassuré de ne plus pouvoir le faire tomber, j'ai inspecté ce petit machin et je l'ai trouvé plutôt mignon. En revanche, beaucoup trop petit pour être passionnant. J'ai tout de même décidé de faire des efforts pour m'intéresser au truc, mais ça, c'était avant qu'une épouvantable odeur parvienne à mes narines.
– Il y a un chien crevé dans la chambre ou quoi ?! me suis-je aussitôt exclamé en levant la tête pour les interroger du regard un par un.
– Euh... je crois qu'il a fait popo, a répondu Choï avec un air contrit.
– C'est quoi ça, popo ? me suis-je renseigné.
– En fait, c'est le caca version bébé, s'est esclaffé Shaun.
– Il m'a chié dessus ?! ai-je crié, totalement outré qu'il ait osé faire un truc pareil. Retirez-moi ça tout de suite !
Autant vous dire qu'après cet épisode, tant que mon filleul a eu la couche au cul, je suis resté méfiant et à la moindre odeur fétide, je le rendais à ses parents. Mais je l'ai pris dans mes bras, souvent, et de plus en plus, finalement. Lui, il m'a aimé très rapidement. Lorsqu'il me reconnaissait, il agitait ses petits poings et pieds jusqu'à ce que je le prenne dans mes bras. Même ses parents étaient obligés de céder devant son excitation.
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En secret (Terminée)
RomanceShaun et Lila. Deux prénoms jamais prononcés dans la même phrase, et pour cause. Ces deux-là sont à l'opposé l'un de l'autre et n'ont aucune raison de se fréquenter. Ni l'envie. Ça, c'est ce que tout le monde pense. Mais ils ont un secret. Depuis...