Douleur incommensurable, souffrance inégalable.

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nb : Exceptionnellement je publie deux fois en une semaine au lieu d'une fois :) Donc si parfois j'ai de l'avance dans mes chapitres, je publierais le mercredi et le dimanche un chapitre au lieu d'un seul tout les mercredis. Donc voilà, petit info pour vous mettre au courant de ma fréquence de publication, bonne lecture !



Je restais scotchée quelques secondes, calculant la gravité de la situation. Je ne connaissais rien à Julien mais le peu que j'avais retenu de son caractère était qu'il ne blague jamais. 

Et encore pire pour des situations d'un gravité pareille. 

Résignée, je pénétrai à nouveau dans mon salon, mais pas pour faire la fête, il fallait que je trouve mon sac et que je sorte en évitant toutes personnes voulant me retenir. Je passai à côté du canapé et aperçus Helena littéralement avachie dessus, un sachet plastique sous sa bouche. À cette vue tout l'alcool que je venais d'ingurgiter voulait subitement sortir mais je le retins en détournant le regard. 

J'avançai dans la foule, bousculant des invités sur mon passage, heureusement personne ne m'interpella. Enfin, jusqu'à ce qu'une type légèrement ivre s'approcha dangereusement de moi et renversa sans gêne la totalité de son verre sur ma robe. Furieuse, je pris le gobelet d'une fille à ma droite et renversa d'un geste royal l'entièreté du liquide sur sa tête, tant pis pour lui, il ne fallait pas toucher à mes précieux habits. Le brun devant moi était beaucoup trop torché pour comprendre la situation et m'offrit un sourire débile avant de se précipiter à gauche et de vomir à même le sol. Tout le monde autour de lui poussa un "ah" de dégoût et je levais les yeux au ciel devant tant d'immaturité. Je me faufilai à nouveau et arrivai enfin à atteindre la porte, j'attrapai mon sac avant d'ouvrir celle-ci et de sortir de chez moi. 

Le silence dehors m'horrifia, la nuit était sombre et les habituelles cigales ne criquetaient plus, discrètement logées dans la végétation qui m'entourait. Il régnait un silence de mort, on entendait seulement les battements sourds de la musique provenant de l'intérieur de ma maison. Une brise fraiche me parcouru le corps, mes jambes et mes bras frissonnèrent et je regrettai instantanément de ne pas avoir pris de veste avec moi. Je croisai mes bras sur ma poitrine et observais le ciel, attendant l'arrivée de Julien. Peu d'étoiles parsemaient le ciel et je repensais à mon père là-haut, peut-être qu'il me surveillait de son regard bienveillant. Je repensais à ses iris émeraudes, son doux parfum, il me manquait toujours. J'observais longuement le ciel d'un noir profond, la lune elle était pleine et surplombait la mer de sa lumière argentée. Elle était belle ce soir-là, grande et imposante, je pouvais presque voir chaque détails qu'elle contenait, des petites formes foncées telles des cratères étaient disposées aléatoirement sur celle-ci. 

Un ronflement de moteur me fit détourner le regard et j'aperçus Julien me dévisager de ses orbes froids à l'avant de la voiture. Il semblait pressé et j'accourus donc le rejoindre, vacillant quelque peu à cause du taux d'alcool élevé dans mon sang. Je m'installai à la place passagère et il démarra immédiatement, ne me laissant pas le temps de mettre ma ceinture. Une fois assise, je regardai la route défiler à ma droite et ma tête tournait un peu. Je détournai mes yeux de la fenêtre et observais Julien, il avait un regard froid mais je vis ses iris s'embuer soudainement. Julien pleurer ? Impossible. J'ai dû rêver. 

Je n'eus pas le temps de pouvoir l'observer plus longuement qu'il arrêta brusquement la voiture et coupa le moteur. Il me regarda, je n'avais pas rêvé, il pleurait. Malgré ses yeux larmoyants, je percevais toujours son côté dur et sévère. Il me questionna du regard comme pour me demander si j'étais prête. Je fronçai les sourcils, à quoi jouait-il ? Détournant le regard, c'est là que je compris. Alors que je n'y avait même pas prêté attention, devant moi se tenait deux camions d'ambulance, une vingtaine de personnes dont des policiers, ambulanciers et médecins. La lumière rouge et jaune que formait le gyrophare me fit réaliser. Ma mère a eu un accident. Je sortis immédiatement de la voiture et Julien me suivit, il semblait tendu. Instantanément, une policière accourut vers nous et nous bloqua le passage. Mon beau-père commença alors à parlementer avec elle mais je ne les écoutait pas, derrière eux se tenait une voiture salement amochée, mais ce n'était pas celle de ma mère. Où était-elle alors ? Pourquoi m'avoir emmené ici ? Que lui est-il arrivé ? Tant de questions me bousculèrent et une main rugueuse et glaciale posée sur mon épaule me sortie de mes sombres pensées.

AudacieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant