Assise sur le bord de mon lit, les jambes croisées, je ne cessais de me ronger les ongles, éprise sans aucune raison d'un stress quasiment maladif. Je lâchais finalement mes pauvres ongles auparavant manucurés afin de me vérifier pour la énième fois dans la glace. Je ne pouvais m'empêcher de lisser ma jupe, de réajuster mon pull ou de retoucher ma coupe dans un tic nerveux. Je m'étais faite belle aujourd'hui, spécialement pour lui. J'avais réussis à rassembler ma crinière rousse en un chignon passablement joli, à mettre en valeur ma silhouette par une belle jupe évasive noire et un haut bordeaux au dos nu. J'espérais vraiment lui plaire.
En ce dimanche nuageux, j'avais invité le beau Sören à passer me voir, profitant que toute la petite famille et surtout Clément étaient partis en concours à quelques bornes d'ici. Et ce petit rendez-vous en tête à tête me mettait définitivement dans tous mes états. Je jetais à nouveau un coup d'oeil à l'horloge, ne cessant de me mordiller la lèvre inférieure dans une vaine tentative de me calmer. Mon coeur fit un looping dans ma cage thoracique quand un vrombissement de moteur se fit entendre. Je me vérifiais dans la glace, tout mon corps semblant se liquéfier à l'idée de le voir. Mais c'était trop tard, je ne pouvais plus reculer.
Je descendis les marches les jambes flageolantes et mon coeur battant à une vitesse affolante. Le bras tremblotant j'ouvris la porte et découvris le blondinet la main fermée en l'air, sur le point de toquer. Un rire nerveux m'échappait alors qu'il me regardait étrangement, un fin sourire fendant ses lèvres. Ne sachant quoi dire, je bafouillais un faible "entre" et lui ouvrit grand la porte. Le blond entrait dans la maison avec lenteur, observant avec attention l'imposant salon à l'aspect moyenâgeux. Puis soudainement, il se retournait et en quelques pas se retrouvait à quelques faibles centimètres de moi, me retrouvant scotchée à la porte, mes yeux fuyant son regard envoûtant.
<< Je crois qu'on a oublié quelque chose non ? demanda-t-il de sa voix de séducteur >>
Puis sans attendre ma réponse, il prit possession de mes lèvres fougueusement et j'eus un sursaut de surprise avant de me laisser faire sous son emprise divinement bonne. Cependant son baiser s'étendait sur la longueur et je l'écourtais, le repoussant d'une main sur son torse, quelque peu à bout de souffle. Il me reluquait étrangement et reculais légèrement son visage du mien sans jamais lâcher mes yeux et ma bouche du regard.
<< Belle cheminée, je nous verrais bien devant un bon feu, nos corps l'un contre l'autre et toi criant mon nom dans un gémi.. >>
Brusquement je l'empêchais de dire plus, collant ma main contre sa bouche dans un mouvement effréné.
<< Ma tante est encore dans sa chambre au bout du salon, alors là-dessus tu peux toujours rêver suédois de mes deux aboyais-je ma main toujours sur sa bouche, mon regard noir l'incitant à calmer ses pulsions >>
Je finis par le lâcher, l'intimant de fermer sa petite bouche d'un regard sévère. Il finit par se taire mais ne perdit pourtant pas cette lueur provocatrice dans ses yeux. J'attrapais alors une grosse veste sur le porte manteau et me tournais vers lui, enfilant ma réchauffante parka.
<< On va dehors lui lançais-je tout en ouvrant la porte, un courant d'air frais me frigorifiant
- Par ce froid ? me questionna le blondinet d'un air interloqué
- C'était pas une question lui répondis-je tout en m'engouffrant dehors, remontant le plus vite possible la fermeture de ma veste >>
J'entendis la porte se refermer derrière moi et un soufflement agacé à mes côtés.
<< Putain mais il fait froid dans ton bled jurais le blondinet dans un tremblement frigorifié >>
Et pour une fois je trouvais qu'il avait parfaitement raison et redoutais d'ailleurs instantanément d'avoir mis une jupe beaucoup trop courte et légère "juste pour lui".
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Audacieuse
De TodoRaphaëlle était ce que l'on pouvait qualifier d'une lycéenne banale. Popularité, petit copain, meilleure amie, tout ce qu'elle voulait elle l'obtenait en un simple claquement de doigts. Et pourtant, cette adolescente de dix-huit ans était un paroxys...