Rêve ou réalité ?

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Avant que vous ne lisez ce chapitre, je tiens à me pardonner sincèrement de mon manque de publications et de ce chapitre très court, mais je préfère vous le mettre que vous faire attendre encore quelques semaines. Alors oui j'avoue j'ai un peu arrêté d'écrire ces derniers temps et je sais malheureusement que mon irrégularité est mon plus grand défaut mais je peux en tout cas vous promettre une chose, c'est que ce livre ne s'arrêta jamais en plein milieu, soyez en sûrs, je le finirais coûte que coûte même si cela mettra énormément de temps vu ma fréquence de publication. Bref, j'arrête mon étalage de vie et je ne peux que vous souhaiter une bonne lecture ;)

Tout était sombre et silencieux. Seuls mes pas retentissaient dans toute l'écurie dans des raisonnements sourds. Les boxes étaient vides et le lieu semblait sans vie. J'étais seule, perdue dans l'immensité de cette structure. D'habitude je la connaissais comme ma poche, mais là tout avait changé. Tout se ressemblait et le chemin ne semblait plus prendre fin. Il faisait terriblement sombre et je déambulais au hasard avec l'impression de m'enfoncer encore plus dans l'obscurité. Un frisson parcouru mon échine dorsale avec lenteur et je pressais le pas, une peur saisissante prenait possession de moi au fur et à mesure que j'avançais. 

À un énième tournant, je me mis à courir avec le sentiment d'être poursuivie. Je n'osais regarder derrière moi, j'avais perdu tout contrôle, mes jambes continuaient leur course effrénée alors que mon coeur semblait vouloir sortir de ma cage thoracique. Je sentais le sang battre contre mes tempes de plus en plus fort et fut brusquement prise de migraine. Je m'arrêtais, saisissant ma tête de mes deux mains dans une grimace de souffrance. La douleur prit fin subitement et avec lenteur j'ouvris les yeux et constatais ma tenue, couverte seulement d'un sweat et d'une culotte. Mes jambes tremblaient de froid alors que je fus prise de nouveaux frissons. 

Quelque chose derrière moi se rapprochait, je sentais le sol vibrer sous mes pieds, tel des martèlements de sabots. Je levais la tête, mes bras éprit de tremblements incessants. Je crus défaillir lorsque je découvris une porte fermée devant moi, dépourvue de poignée, je me jetais sauvagement dessus essayant en vain de l'ouvrir mais elle ne bougeait pas d'un poil. Je réunissais toutes mes forces pour l'ouvrir mais l'effort semblait vain. Puis comme vidée de toute énergie, des pleurs larmoyants semblables à un hurlement bestial s'échappèrent de mes lèvres et je m'étalais à même le sol, mes jambes ramenées sous moi. Je hurlais de me faire sortir d'ici et répétais sans cesse la même phrase à m'en briser les cordes vocales. 

Je me sentais prise au piège, tel un vulgaire rat, c'était un sentiment détestable de se sentir vulnérable, d'être la proie.

Puis subitement, un souffle chaud parcouru ma nuque et semblait me chuchoter à l'oreille mon prénom. Je me retournais avec une lenteur calculée, mon corps étant sujet à des spasmes incontrôlables. Puis mon coeur s'arrêta de battre lorsque je reconnus le visage en face de moi, reconnaissable entre mille autres, Sören... 

Un hurlement de détresse s'échappa de mes lèvres lorsqu'un sourire malsain se dessina sur son visage et qu'il me fixait avec une intensité dévastatrice de ses iris devenus rouges sang. 

Brusquement, je me réveillai en sursaut dans un cri d'horreur. J'étais couverte de sueur, ma respiration était saccadée et mon coeur semblait vouloir s'échapper de ma poitrine.

Bordel mais qu'est-ce que c'était que ce rêve ? Ou plutôt devrais-je dire cauchemar ?

Je me redressai lentement et jetai un regard circulaire autour de moi. J'étais assise dans un lit au drap sombre et me retrouvais dans une chambre qui me semblait totalement inconnue. Les volets étaient fermés et plongée dans l'obscurité je peinai à discerner ce qui m'entourait. Baissant mes yeux, je constatai ma tenue, couverte d'un sweat et d'une culotte, les mêmes que dans mon soit disant rêve. Et si tout ça était vrai ?

Non c'est impossible.. Ces yeux, injectés de sang, ce n'était pas lui, c'est impossible, improbable...

Irréel..

"Belle au bois dormant s'est enfin réveillée ?" 

Je sursautai brusquement et envoyai un regard noir de colère à Clément, nonchalamment adossé au pas de la porte, un sourire victorieux scotché au visage. 

"La princesse a fait un cauchemar ? demanda-t-il moqueur

- Va te faire voir Clément

- Oh mais quelle amabilité de te part Raphaëlle, j'en suis tout ému"

Je levais les yeux au ciel alors que le brunet s'affala sur son lit, couché sur le dos, les mains derrière la tête et le regard fixant le plafond pensivement. Il souffla longuement et semblait préméditer ses paroles. 

"Qui était avec toi ? me questionna-t-il avec sérieux cette fois-ci

- Personne répondis-je en un murmure, abaissant les yeux au sol"

Clément se releva brutalement et se retourna vers moi, me fusillant d'un regard trahissant son inquiétude. 

"Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ? Qu'est-ce qu'il t'as fait bordel ?? s'enflamma-t-il subitement se rapprochant de moi alors que je fuyais son regard 

- Rien, c'était rien murmurais-je"

Mon ventre se nouait de plus en plus à ses paroles et lentement de la bile remontait de ma gorge jusqu'à s'installer au bord de mes lèvres, prêt à s'échapper au mensonge de trop. 

"Rien ? C'était vraiment rien ?! Tu es arrivée en pleurs dans mes bras et c'était rien ? Raphaëlle cesse tes conneries parce que je ne sais pas qui t'as fait ça mais je vais le..

- Non, non Clément ! Je te jure que ça va ! Je t'en supplie... l'implorais-je ma main posée sur son bras alors que sa mâchoire tressautait de rage et qu'il me sondait comme si il essayait de lire en moi" 

Une larme finit par m'échapper et roula sur ma pommette, Clément l'essuya de la pulpe de son pouce alors que la proximité entre nous se réduisait et qu'une agréable chaleur se diffusait en moi au fur et à mesure qu'il fixait mes lèvres avec envie. 

Le temps semblait être en suspens, je sentais son souffle chaud faire virevolter les mèches rebelles couvrant une partie de mon visage et mon regard se relevait peu à peu jusqu'à rejoindre le sien. Je fixais ses orbes ébènes si froides en temps normal mais en cet instant elles semblaient brûler de désir et je pouvais voir en elles le véritable feu ardent qui les alimente. Je pouvais détailler chaque parcelles de son visage, et malgré l'obscurité dont les nombreuses ombres déformaient nos silhouettes, il restait toujours aussi beau. 

Mes yeux se perdirent sur ses lèvres lorsqu'une mèche de ses cheveux se posa sur celles-ci. J'étais envoutée par ses lèvres, et sans même en avoir l'intention, mon corps se rapprochait du sien comme deux aimants l'un face à l'autre. 

"Non, non, je ne peux pas... dit subitement le brun brisant cette bulle hors du temps qui nous enveloppait" 

Alors qu'il s'éloignait de moi, la tête basse, l'air contrarié, je ressentais un vide de plus en plus grand dans mon être. Je n'osais plus bouger, mon regard perdu fixant les meubles devant moi, ma main toujours posée sur son bras qui était devenu glacial. 

Sur ces mots il s'en alla et je restais bêtement bouche bée, assise sur le bord du lit avec encore la sensation de son pouce sur ma joue et de son regard caressant mes lèvres de désir. 

AudacieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant