Au grand jamais.

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Le regard rivé sur mes pieds foulant le pavé, mes écouteurs vissés dans mes oreilles me coupant du monde qui m'entourait et mon sac que je tenais fermement par peur de me faire voler, je me dirigeais vers les fameux bureaux de l'entreprise "Telca". Heureusement, elle n'était située qu'à seulement une demi-heure de bus du domaine, ce qui me permettait d'inventer un parfait mensonge pour mon oncle et ma tante, prétextant devoir faire un exposé chez une amie.

Un basique, mais qui marchait. Si seulement ils savaient que je me promenais avec des milliers d'euros afin d'acheter un cheval à un homme d'affaire qui m'est totalement inconnu. Je crois que je serais enfermée à vie dans ma chambre et que même mes parents auraient fait une crise cardiaque en apprenant ce que je fabrique avec leur héritage.

Un klaxonnement à ma gauche me fit sursauter et sortir brusquement de mes pensées. Une énorme affiche devant mes yeux arborait le nom de l'entreprise ainsi que ses activités. De la téléphonie, rien de bien palpitant... Je suivis ses indications et me retrouvais devant un gigantesque bâtiment gris, sa peinture terne lui donnait un aspect morose et particulièrement froid. Je rentrais et tombai directement sur un bureau où une secrétaire était figée devant son ordinateur, ne s'apercevant même pas de ma venue.

Je m'éclaircis la gorge pour attirer son attention, il n'y avait pas un bruit dans cette étrange pièce, je n'entendais même pas la respiration de la femme en face de moi. Au fond de cette grande salle se trouvait plusieurs ascenseurs, un peu comme dans un hôpital, et d'autres portes aux différents écriteaux.

<< Vous désirez ? >>

La secrétaire m'avait demandé cela sans jamais lâcher son regard de l'écran de l'ordinateur, quelle impolitesse !

<< Oui, je, je... >>

Soudainement, je me rappelais que je n'avais strictement aucune idée du nom de ce monsieur. Et je savais pas non plus son rôle dans l'entreprise, ça se trouve ce n'était qu'un employé parmi tant d'autres, ou alors peut-être le chef ? Vu sa manière d'être, de parler, de s'habiller ou même de respirer il ne pouvait être que le chef, enfin je l'espérais.

<< Tu ? s'impatienta la femme d'un ton provoquant

- Euh.. Oui, oui, je.. je cherche le chef de l'entreprise, j'ai... euh.. un rendez-vous bredouillais-je avec difficulté >>

Elle me reluqua de haut en bas d'un air dédaigneux et enfin sembla réagir.

<< D'accord, suivez-moi >>

La secrétaire se dirigea vers un des ascenseurs sans même m'attendre, ses hauts talons claquaient le sol dans un bruit aiguë et je lui emboitait le pas rapidement. L'ascenseur mit d'interminables secondes à monter les étages jusqu'au dernier, les portes s'ouvrirent et j'attendis que la femme veuille bien sortir mais celle-ci resta de marbre.

<< Ne m'attendez-pas, c'est juste au fond à gauche m'informa-t-elle en me lançant un sourire hypocrite >>

Je me contentai de hocher la tête et sortis du petit ascenseur avec beaucoup moins d'entrain qu'il y a quelques minutes. Dans quoi me suis-je encore embarquée ? Devant moi se présentait simplement un long couloir aux veilles tapisseries ornant les murs, tout était terne, froid et possédait un côté quasiment inhumain, ou presque robotique. Un long frisson parcouru mon échine dorsale et serrant un peu plus ma sacoche près de moi, je débouchai dans ce long tunnel à l'aspect sans fin.

Je découvris plusieurs portes à ma droite et à ma gauche menant sûrement vers d'autres bureaux et enfin arrivai à la fin du couloir. La dernière porte était plus imposante que les autres, en bois massif, elle montrait bien que cette pièce était celle maîtresse du bâtiment , il y avait une genre de hiérarchie dans cette immeuble. Plus tu montais les étages, plus des personnes plus importantes s'y trouvaient, les pauvres en bas, les riches en haut. Pathétique.

AudacieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant