Chapitre 4

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Toujours coincé dans la salle d'attente sans aucune nouvelle de Maggie, je cogite

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Toujours coincé dans la salle d'attente sans aucune nouvelle de Maggie, je cogite.

Soudain, un gros moustachu apparaît dans l'angle de la porte, suivit de deux agents de police.

- Adam Nolly? Toujours ta petite gueule d'enfoiré!

Avant de me faire écraser contre sa grosse épaule, j'ai eu le temps d'apercevoir son visage, il ne me disait rien. Le type continue:

- David Erickson, tu vas pas me dire que tu ne me reconnais pas, Adam !

Et puis, je me rappelle d'un petit garçon blond qui était dans la même classe que moi quand nous étions encore que des enfants. C'était un sale gosse avec qui il valait mieux être ami.

- J'ai vu des photos de toi sur le net, mon gars, ça marche d'enfer pour toi, j'ai l'impression !

Un petit rictus se forme sur mes lèvres, minimisant ma réponse à un simple sourire obligé.

- Ouais... ça peut aller, et toi?

- Je suis dans la police, commence-t-il. Je viens d'ailleurs pour une affaire.

Je ne trouve rien d'autre à lui répondre que "Ouais, cool". C'est alors qu'il ajoute, m'arrosant de postillons qu'il vaut mieux ignorer pour éviter les haut-le-cœur:

- Un accident. Il s'est produit ce soir-même. Qu'est-ce que tu fais a une heure pareil dans un hôpital, d'ailleurs ?

J'allais lui demander de quel accident parlait-il. Celui de Maggie? Mais Pino entre avec fracas dans la salle d'attente suivis de Gavin et Ross.

- Comment ça va ? Non, je sais que ça ne va pas. Mais est-ce que tu tiens le coup? Dit Pino, excité.

Après un instant d'hésitation, je ressens le besoin de le prendre dans mes bras. On s'est serrés quelques secondes. Il comprend alors mon désarroi.

Un médecin entre dans la pièce, dans cette pièce où nous sommes déjà trop nombreux.

- Ah, vous êtes le médecin en charge des patients de l'accident de voiture? demande David en se précipitant sur lui.

- Oui, c'est exact, Monsieur.

Puis, avant que David ne se mette à lui poser des questions, il s'approche de moi.

- Vous êtes Monsieur Nolly ?

- Oui... Dis-je doucement.

- Venez avec moi, je vous prie.

Je le suis dans les couloirs. Je remarque du coin de l'oeil Pino passer discrètement la tête par le pallier de porte.

- Monsieur, Maggie a fait un pneumothorax, c'est-à-dire qu'elle a de  l'air entre le poumons et la parois thoracique. Elle a une rupture de la rate. Une hémorragie interne indéterminée. Mais ce qui me fait le plus souci, c'est qu'elle a des contusions cérébrales et des côtes cassées. Ainsi que des abrasions.

Là, rupture du temps, sentiment d'absorption, troubles auditifs, durant un instant, le monde s'est arrêté.

- Celles des jambes nécessiteront plusieurs opérations ainsi que des greffes de peau. Mais avant tout cela, il faut qu'elle se réveille...

Le médecin est devenu transparent, les gens autour de moi parlaient au ralenti, puis, plus aucun bruit autour de moi. Un immense froid parcourt tout mon corps. Mes yeux tournoient, essayant de reprendre le dessus. Puis, le son de la voix de Pino se fait entendre, ce qui me fait redescendre sur terre.

Je dois prendre l'air.

J'avance dans les couloirs de l'hôpital. J'ai pris un violent choc à la tête. Je m'assois sur un banc, dans le parc proche de l'hôpital.

Regardant mon téléphone, je constate qu'il est déjà deux heures du matin. Pino me rejoint.

- Hey morveux, tout va bien se passer. Tente-t-il de me réconforter.

- Tu penses honnêtement que tout va bien se passer? J'ai jamais eu de chance dans la vie. Un accident de voiture, dis-je en ricanant, c'est tellement débile...

- Adam, Maggie n'est pas morte, et elle a un sacré caractère, elle s'en remettras. Tout se passera bien.

- Ma mère, ma grand-mère... Maggie... dis-je, fataliste.

- Allez, Adam, il faut tenir bon.

Tout à coup, un homme sort d'un coin sombre, caméra à la main.

- Adam ! Est-ce vrai ce que l'on dit?

Pino se lève et me tire par le bras. Je m'encouble sur le bord du banc mais Pino m'entraîne derrière lui. Devant l'hôpital, l'homme nous poursuit toujours avec sa caméra, puis nous suit dans le hall d'entrée.

- SÉCURITÉ ! SÉCURITÉ ! hurle Pino, toujours agrippé à mon bras, manquant de le casser.

Et puis, une horde de paparazzis, attendant sur le parking et ayant entendu les cris de Pino, rejoignent l'entrée de l'hôpital. C'en est trop.

- Vous avez que ça a faire? POURQUOI ? Hurlé-je.

Je m'arrache de l'emprise de Pino et avance de quelques pas. L'homme se tient devant moi, il se répète:

- Est-ce vrai ce que l'on dit? Maggie est bien ici, alors?

Ses yeux sont rivés dans les miens, aucune empathie se lient à l'intérieur. Je regarde autour de moi. A l'extérieur, certains me filment, d'autres me prennent en photos, d'autres hurlent des questions que je ne comprends pas. Un brouhaha. Des flashs. Soudain, je m'enflamme:

- Vous n'êtes que des voraces, des putains de rapaces, bande de cons ! Comment oses-tu venir dans cet hôpital, comment oses-tu traîner dans mon malheur ? Comment oses-tu venir me déranger ?

Dans mon élan, je prend une barre qui sert habituellement de support aux intraveineuses. Je la brandis vers lui dangereusement.

- Tu devrais dégager ! Tu devrais crever !

Le paparazzi ne bougeant pas, je lui projette violemment la barre dans la tête. Il s'écroule par terre en se tenant la tête, braillant des injures que je n'écoute pas. Fou de rage, je me mets à courir dans le hall à la recherche d'un autre projectile avec lequel je peux lui fracasser le crâne. Pino court derrière moi, tentant désespérément de me résonner et de me neutraliser. Il réussit finalement à passer ses bras autour de mon ventre. Je m'agrippe de toutes mes forces à la table que je voulais utiliser contre le journaliste pendant que Pino s'acharne à tirer ma veste et le capuchon de mon Sweat. Je suis obligé de lâcher la table et, tout en gesticulant de tout mon être, je me fais entraîner brutalement dans l'ascenseur pendant que la sécurité fait enfin son apparition.

- T'es complètement cinglé ! Dit Pino, essoufflé. 

Il me relâche et essaye de remettre de l'ordre dans son apparence. Sa cravate complètement défaite, une manche de son costard déchirée, sa mèche complètement ébouriffée.

Je pousse un énorme soupire.

Je pousse un énorme soupire

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Détestable (Fêlé II)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant