Durant les jours qui ont suivis, Maggie a eu plusieurs spasmes de réveil et a ouvert les yeux à intervalle régulier avant de se réveiller enfin. Depuis ce jour, j'avais dû être présent, me rendre utile, être celui sur qui on pouvait compter. Erik, l'oncle de Maggie, était arrivé quelques jours après son accident. Pendant deux mois, nous avions cohabité ensemble, sous le même toit, ou plutôt, nous nous croisions. Si l'un n'était pas à l'hôpital, alors l'autre y était.
Aller à l'hôpital. Rentrer pour sortir Oskar. Nourrir Oskar, Tenter de dormir une heure ou deux. Retourner à l'hôpital. C'était mon programme. Le programme que mon cerveau me dictait.
Notre quotidien se résumait aux greffes de peaux, aux points de sutures, aux poses de plâtres ou encore aux insertions de broches sans oublier les séances de kinésithérapie, d'ergothérapie et d'orthophonie.
Très vite, Undo s'est retrouvé à l'arrière plan. Tout d'abord, les concerts qui ont été annulés, puis, les interviews repoussées. Pour finir, voyant mon état de fatigue s'empirer de jour en jour, Pino avait finit par les donner aux autres membres du groupe, pour, au final, les annuler définitivement. George, Ross et Gavin ne parvenaient plus à gérer la situation.
Ensuite, les comptes informatifs tel que Instagram ou Facebook du groupe ne s'actualisaient plus, laissant nos fans sans nouvelle.
Pour finir, notre label a commencé à s'énerver et nous a menacé de rompre le contrat. Pino gérait cette situation, jusqu'au jour où, il avait renoncé. Après tout, c'était l'un des derniers ( avec George) à se battre pour un projet qui n'avait plus la moindre importance pour moi. Et je leurs avais dis. Maggie avait prit leur défense le jour où j'avais décidé de tout quitter définitivement car pour moi, le groupe n'était devenu rien de plus qu'une option. J'avais Maggie, c'était tout ce qui m'importait, et j'allais être là pour elle désormais.
La porte s'ouvre, me sortant de mes foutues pensées. Erik rentre.
- Il est déjà cette heure ? Sursauté-je du canapé.
- Oui, répond-il simplement.
Pino suit derrière lui. Je soupire et m'enfonce dans le canapé.
- Salut, gamin. On t'a réveillé ?
- Non.
Je ne suis pas d'humeur à papoter, ni à supporter la moindre marque de condescendance .
- Alors, tu veux quoi, Pino ? Je dois aller à l'hôpital.
- Tu devrais plutôt aller te coucher. Tu es pâle comme un cadavre. Dit-il, inquiet.
- Aller me coucher ?
Mon ton sarcastique ne l'effraie pas, il ajoute:
- Adam, tu ferais mieux de te reposer. Tu dois prendre soin de toi.
- Et tu es venu ici pour me dire ça ? Je gère très bien la situation.
- Je suis ici en tant qu'ami. Ton ami. Un ami qui s'inquiète. Dit-il en se tripotant sa moustache.
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Détestable (Fêlé II)
General FictionAdam s'avance sur l'énorme scène du Royal Albert. Comme à chaque fois, son apparition fait redoubler les cris perçants du public d'intensité, formant une sorte de mur du son infranchissable. L'écho de leurs voix est inlassable et résonne dans toute...