Adam s'avance sur l'énorme scène du Royal Albert. Comme à chaque fois, son apparition fait redoubler les cris perçants du public d'intensité, formant une sorte de mur du son infranchissable. L'écho de leurs voix est inlassable et résonne dans toute...
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George
De loin, j'aperçois Louise discuter avec Adam. Ça tombe bien, j'ai deux trois trucs à voir avec lui. A cause de cet alcoolo, Pino nous a donné sa démission. Par sa faute, la tournée a été annulée, les billets remboursés, et on est clairement à la rue. Undo n'a plus de manager, plus de label, plus de bookeur. Le néant. Dans une semaine, nous n'existerons même plus.
Tout ça à cause de ce pochtron qui a pété les plombs.
A la rue. Je serai clairement à la rue.
Quand Pino nous l'a dit, il était à bout de nerfs. A ce qu'il parait, Adam a remit une couche avec Heather cet après-midi, pour le plus grand malheur du label. C'était la goutte d'eau qui a fait débordé le vase, d'après Pino. Il parlait pas encore de son foutu vase à lui à ce moment-là.
Maintenant, on est clairement dans la merde.
Pino nous a abandonné. Il ne sera plus jamais là pour nous traiter avec beaucoup de soin et d'attention. Ni avec Gavin, ni avec Ross, ni avec Adam, et surtout plus avec moi. Je suis le plus méritant et actuellement je suis clairement lésé.
Adam s'empresse de retrouver sa voiture. Louise hurle à pleins poumons son prénom sans relâche. J'accélère le pas pour aller voir ce qu'il se passe.
- Il est parti, dit-elle à chaude larmes.
C'est à ce moment-là que je dois assurer.
- Il est juste dans la voiture. Il trouvera clairement jamais l'endroit où mettre ses clés pour démarrer, essayé-je de détendre l'atmosphère.
Un bruit de klaxon nous arrive jusqu'aux oreilles, et encore d'autres. Les pleures de Louise ne désemplit pas. Les gens autour de nous sont en alerte, certains s'approchent du véhicule. Nous décidons de faire pareil et avançons pas à pas en direction de la voiture qui nous explose les tympans. Lorsque j'arrive à la hauteur de la fenêtre du côté conducteur, Adam à la tête posé sur le volant et pleure comme un petit garçon qui aurait perdu son doudou.
Il fait clairement trop chier.
Je frappe à la vitre. Il me jette un regard noir. Je braille :
- Ta sale tronche m'explose les oreilles !
Il se relève et se pose contre l'appuie-tête. Son état est pitoyable. Après quelques secondes, il tourne la clé et enclenche le moteur.
- Hey, t'as beaucoup trop bu pour conduire ! aboyé-je en tapant du poing la vitre.
Adam me tire un doigt d'honneur, mets la marche-arrière et sans même regarder où mes pieds se trouvent, recule. Je me colle à la voiture à côté de moi en priant que le rétro-viseur ne m'atteigne pas.
- ADAM ! ADAM ! Hurle Louise, ses deux mains accrochés de toutes ses forces au capot de la voiture qui continue de reculer.
Merde, il va quand même pas l'écraser ! Je cours vers Louise et lui tire le bras pour l'emmener en sécurité.
