Oui, pour la vie.

74 - Chapitre.

Dans la peau de Neyla.

Est-ce que je t'aime ? 

Bien sûr que oui, comme une folle même !

- : C'est pas le moment Younes.

- Younes : Non mais je suis sah là. Tu m'aime ?

Mon silence est roi, personne ne parle. Et seul sa respiration précipitée se fait entendre dans la chambre, se faisant de plus en plus régulière. L'ambiance est électrique et ça me fait froid dans le dos.

- Younes : Ah donc tu m'aime pas.

Je ne réponds toujours pas. Les yeux rivés vers le sol, je tripote mon tee-shirt nerveusement. Ce n'était pas le moment idéal pour lui déclarer ma flamme ni pour lui avouer quoi que ce soit. J'étais énormément déçue par son comportement. Je ne le savais pas comme ça. C'est mon mari, et pourtant il a faillit tuer un homme. C'est horrible de voir autant de cruauté en une seule personne.

- Younes : Je vois, ok.

Il s'était vexé, sûrement son alter ego. Dans le fond, je voulais le serrer fort dans mes bras et lui crier combien je l'aime mais ma fierté me repousse. Mais c'est surtout ce qu'il a fait à Hasni qui m'a énormément frustrée.

Il quitte la chambre en détachant ma main férocement. Mes yeux défilent sur la pièce et je le vois partir, très remonté. Je reporte mon attention sur le mur et le sang m'avait fait vite ressortir de mes pensées. Mon Dieu...

Je ne savais pas comment réagir ni que dire. Après une telle vengeance, je ne savais plus ou me placer. J'étais totalement déboussolée et je savais que seule Hymène pouvait me conseiller. Je décide alors de l'apeller.

- Hymène : Selem, tu vas bien ?

- : Moyen moyen et toi ?

- Hymène : Qu'est-ce qui va pas ?

- : Je suis perdue Hymène, franchement je sais plus quoi faire là.

- Hymène : Hum... Par rapport à mon frère je suppose ?

- : Ouais.

- Hymène : Écoutes ma sœur, ce qu'il a fait ce n'est pas rien. Certes je suis sa sœur, mais faut reconnaître ses tords. Parfois Younes n'agit pas de la meilleures des façons, ça je le sais. Il est parfois maladroit, mais tu le connais. C'est ton mari et tu sais comment il est désormais. 

- : Je sais, c'est pour ça que j'ai été choquée d'ailleurs, je m'attendais à tout sauf à ça.

- Hymène : C'est sûr... Moi également j'ai été surprise. Mais bon, quand le Diable nous combine on ne peut plus rien y faire.

- : Hum, ouais. tentais-je de me rassurer intérieurement.

- Hymène : Nous sommes des humains, et nous faisons tous des erreurs. Moi la première.

- : Je sais, l'erreur est humaine.

- Hymène : Exactement. Mais ne crois pas que je le défend ou quoi ? Non pas du tout, juste j'étale la vérité et j'essaye de simplifier la situation.

- : Oui oui, je comprends très bien.

- Hymène : Mon frère n'est pas comme ça, ça ne lui ressemble pas.

Un soupire m'échappe et je manque d'air.

- Hymène : Et tu compte faire quoi là ?

- : Franchement ?

- Hymène : Franchement.

- : Bah je sais pas justement, je sais plus. Je suis perdue comme jamais. Je sais pas comment réagir vis à vis de lui.