CHAPITRE 3 : Grisaille

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Je dois me ressaisir

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Je dois me ressaisir. Je le repousse avec le plus grand mal, me libérant de son étreinte et de ces baisers. Je n'arrive plus à penser. Il me faut réfléchir, même si c'est à voix haute.
-Non, je ne peux pas. Je ne veux pas que ça se passe comme ça.
Réfléchis vite, tu dois avoir les idées claires! 
-Tu ne peux pas avoir ce genre de sentiments pour moi Sam.
-Comment ça, je ne peux pas ? Tu ne comprend rien et ça me rends complètement fou. Tu te trompes si tu penses que j'ai le moindre contrôle sur mes sentiments. Tu t'obstine à résister aux sentiments que tu as pour moi toi aussi, je le sais.
Je reste sans voix, pétrifié. Dos à Sam, face à la falaise qui nous offre un spectacle de nature magnifique. Le souvenir de l'altercation entre Sam et Tim refait surface avec son lot de culpabilité. N'importe quel idiot pourrait prédire une guerre entre les deux jeunes hommes, je refuse d'en être la responsable, ce qui arrivera inévitablement quand chacun apprendra les sentiments de l'autre.
-Explique-moi, donne-moi au moins une vraie raison.
Sa requête déchire le silence, me ramenant à la réalité.
-Ça ne peut pas se passer maintenant, pas comme ça. S'il te plaît, laisse moi du temps, j'ai des choses à régler avant.
Pour la première fois, c'est au tour de Sam de me tourner les tallons.
-Je te laisserai du temps. Si tu n'y vois pas d'objection, nous partons.

Il est plus de 16 heures et Sam ne m'a pas adresser la parole depuis que nous sommes repartis, je préfère qu'il en soit ainsi pour le moment. La relève des pièges à porté ces fruits. Six blaireaux, sept renards et un lynx, sont les prises du jour, mais à vrai dire, c'est la dernière chose que j'ai à l'esprit. Je ne peux pas m'empêcher de penser que je lui aie brisé le cœur, ce qui déchire le mien en retour.
-Voilà, le dernier piège est relevé. Lance-t-il sans conviction.
Il m'adresse un étrange regard auquel je n'essaye pas de me soustraire. Il m'est difficile de déchiffrer son expression, entre la déception et la culpabilité. Je me sens tellement coupable moi-même, j'ai l'impression de lui avoir piétiné le cœur. Les larmes me brûlent les yeux, j'ai le plus grand mal à les retenir, ce qui ne passe malheureusement pas inaperçu.
-Rose, est-ce que tu vas bien ?
Tu t'inquiètes pour moi, le monstre qui t' arraché le cœur hors de la poitrine.
-Oui, Je suis fatiguée, voilà tout! 
-On va s'arrêter ici un instant, tu dois être à bout de force. Ça fait 11 heures que tu n'as rien avalées. Tu peux me hurler dessus, mais tu dois manger quelque...

  Je ne lui laisse pas le temps de terminer.
-NON. Je vais bien, je préférerais qu'on rentre directement si ça ne te dérange pas.
-On n'est plus très loin maintenant, mais mange quelque chose, s'il te plais.

Il dépose rapidement son sac à dos sur le sol avant d'y fourrer sa main en ignorant si simplement mon avis. 
-Non, je n'ai pas faim! 
J'ai l'estomac noué, tant à cause de la fatigue que de ce comportement que je ne m'explique pas, avec Sam mais aussi avec Tim.


Enfin, nous sommes rentrés. Cette journée à surement été la plus dure à vivre depuis que je suis ici, autant physiquement qu'émotionnellement.
Il est presque 18 heures à notre retour. À peine a-t-on passé la porte d'entrée qu'Hanna me saute au cou. Chargé par nos affaires, prise du jour, fusil, et épuisé par 13 heures de marche, elle manque de me faire tomber, Sam réagit instantanément.
-Hanna, gronde t-il, tu ne vois pas qu'elle est épuisée, laisse la tranquille.
Hanna, blessée par l'agressivité soudaine de son frère, part en courant s'enfermer dans sa chambre rapidement suivie par Marny.
Tous les visages stupéfaits se tournent vers Sam. Il est plus qu'évident qu'il a passer une très mauvaise journée, Elena n'attend pas pour questionner son fils.
-Sam, que t'arrive-t-il ?
-On a eut une journée éreintante, s'explique t-il froidement. 
-Vous avez eut un problème en chemin ? Vous avez mis bien plus de temps qu'il en aurait fallu, s'inquiète Carl.
Je décide de répondre avant que Sam n'ait le temps de le faire. Plus tôt, il pourra aller se reposer, mieux ça sera.
-C'est de ma faute, il faut croire que je ne suis pas aussi endurante que Sam. J'ai fait un bon nombre de pauses ce qui nous a considérablement retardé j'imagine. Je n'ai vraiment pas été un cadeau aujourd'hui.

Après la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant