CHAPITRE 16 : Jouer avec le feu

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Koda finit par desserrer mes liens, libérant mes poignets meurtris, livrés à un état second

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Koda finit par desserrer mes liens, libérant mes poignets meurtris, livrés à un état second. Il me soulève et me porte sur quelques mètres, pour me déposer délicatement dans son lit. Pour la première fois, il fait preuve d'une grande délicatesse. Aurais-tu des états d'âme ? Il remonte avec précaution le drap jusque sur mes épaules. Il ne reste de moi qu'une épave, un vestige de mon corps, anéantie, brisée et épuisée. Koda se rhabille et ramasse mes vêtements étalés sur le sol. Je suis immobile, comme dépourvus de la plus petite étincelle de vie, à demi-présente dans ces drap froids et imprégnés de son parfum que j'ai appris à supporter malgré mon dégoût. Moi qui d'habitude ne reste jamais plus de quelques minutes dans cette chambre qui est devenu théâtre de ma débauche.

-Laisse-moi quelques minutes, et je te promets de disparaître,dis-je, absente.
Il s'immobilise dans mon dos, m'observe quelques secondes silencieux.
-Depuis quand n'as-tu pas dormi plus de trois heures d'affiler ?
Serait-ce l'inquiétude qui transforme sa voix ? Si maintenant même Koda me prend en pitié, je suis tombée bien bas. J'ironise et refuse même d'envisager de lui répondre. Je me lève furieuse, emportant avec moi les vestiges de mon ego brisé et commence à me rhabiller à mon tour.
-Reste ici, juste ce soir. Tu es a bout de force, c'est flagrant.
-Je n'ai aucun besoin d'être materné. J'ai effectivement dix ans de moins que toi, mais je devrais pouvoir retourner à ma chambre toute seule et sans me faire un seul bleu.
-Reste ! Ce lit est assez grand pour être partagé. C'est ridicule, tout le monde est au courant de notre relation, nous sommes deux adultes consentants, de qui devons-nous nous cacher ?
Un éclat de rire sec et satirique, presque diabolique s'échappe de ma gorge bien malgré moi. Je persiste à ignorer Koda quine semble pas apprécier le revirement de bord de mon caractère lunatique.
-Je ne poserais pas une seule main sur toi si ça peut te rassurer.
-Tu penses que c'est de toi que j'ai peur ?
Ma surprise suite à sa bienveillance et le ton narquois de ma question érafle son précieux ego. Il prend appui sur le rebord du bureau en bois clair placé devant la fenêtre, les bras croisés, il me considère d'un œil sérieux, comme s'il s'apprêtait à énumérer la liste de toutes les erreurs que j'ai commises depuis mon premier pas en d'Alaska.
-Bien sûr que non. Je sais par contre que tu te sers de moi contre Sam, et je ne suis pas assez stupide pour m'en plaindre. J'ignore encore pourquoi, mais tu sembles jalouse de la relation qu'entretiennent Sam et Chloé. Ce qui est parfaitement ridicule, parce que Sam la quitterait sur un simple regard de ta part.
Sa réflexion éclairée est l'ultime pic qu'il lancera ce soir,réduisant à néant la moindre once de bonne foi chez moi. Que me reste-t-il d'autre que mon éternelle lassitude pour mettre fin à cette pseudo-scène de ménage ?
-Tues peut-être son meilleur ami, mais tu ne sais rien de ce qu'il pourrait y avoir entre Sam et moi.
Je suis malgré tout curieuse d'entendre ce qu'il a à dire. J'attache mes cheveux avec une lenteur inhabituelle pour lui laisser le temps de formuler son analyse qui, je le sais, lui brûle les lèvres.
-Il y a ce... désir mutuel inassouvi. Quelque chose,quelqu'un, peut être vous, vous empêche de vous en libérer.
Je m'immobilise et le dévisage, surprise de le savoir aussi lucide.
-Le désir refoulé, ça me connaît. Je sais que tu ne ressens rien pour moi, et ça me va, dit-il étrangement serein, comme résilié à une vie d'éternel insatisfaction amoureuse.
Sans un regard pour mon détestable amant, je quitte cette chambre pour entamer ce que j'aime appeler la marche de la honte.

Après la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant