CHAPITRE 9 (1) : Dis-le Rose, dis-le...

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POUR DES SOUCIS DE LONGUEUR, LE CHAPITRE SUIVANT A ÉTÉ Coupé EN TROIS PARTIES 

POUR DES SOUCIS DE LONGUEUR, LE CHAPITRE SUIVANT A ÉTÉ Coupé EN TROIS PARTIES 

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On ne se parle plus. On ne se regarde plus. Enfin, ce n'est pas tout à fait vrai... c'est moi qui ne parviens plus a poser les yeux sur Sam. En ce qui le concerne, il continue de me lancer ces regards à la dérober qui me troublent, ce regard-là me torturent, ils éveillent chez moi un désir que je suis incapable d'assumer, me laissant rongé par la culpabilité. À chaque fois que nous nous retrouvons dans la même pièce, je trouve irrémédiablement le moyen de disparaître, m'enfermant dans ma solitude, cette prison que je me suis créée, celle dont je ne parviens plus à m'échapper avec pour seule compagnie cette douleur omniprésente. Le jour ou la nuit, éveillée ou endormis, je suis à sa merci. Souffrance, peine, culpabilité... Le seul remède est la fatigue, l'épuisement. Depuis combien de temps, tout cela dure ? Quelques semaines ? Quelque mois ? Réprimer mes sentiments nécessite toute mes forces. Je suis a bout. Je ne suis plus que l'ombre de moi-même, l'ombre de celle qui a succombé. Au bord de cette ligne qui me sépare encore de la folie, il serait si facile de la franchir. Je passe mon temps à repousser tout ceux qui cherchent à me comprendre, Marny, Hanna, Lee, Koda, Tim, et même Elena, ont fait les frais de mes humeurs changeantes. Ce n'est pas en me comportant de la sorte que j'arriverais à me rétablir de ce passé trouble. Écrire devrait m'aider a exorciser ma peine. Pourquoi ai-je arrête d'écrire ?! Je ne m'en souviens pas. L'écriture était mon plus ancienne habitude, la plus belle aussi, elle me permettait de transformer mon quotidien morne et froid en une histoire poétique, où la peine est pénitence et la douleur est bravoure. C'était la seule chose qui me rattachait encore a elle, ma mère. C'est elle qui m'y avait initié a l'age de 15 ans, quand elle et moi, nous comprenions encore, avant le décès de mon père. C'est la première fois que je pense à ma mère depuis mon réveil a l'hôpital. Sait elle que je travaille ici depuis plus d'un an ? Lui aurais-je même annoncé mon départ de Washington ? Elle se serait forcement opposé à ma démission ! Je tire de ma poche arrière et consulte la liste d'appels et les messages de mon téléphone, mais il ne contient plus d'informations, plus aucune photo. Seule la liste de mon répertoire est intacte. Pourquoi ai-je tout effacé ? Je cherche et fouille dans la totalité de mes affaires, mais mon journal intime reste introuvable. Maintenant que j'y réfléchis, je viens à me questionner sur cette précédente année passée en Alaska. Je ne connais toujours pas les raisons de mon départ de Washington. La quasi-totalité de mes affaires m'est inconnue. Mon journal intime, qui me suit depuis plus d'un an reste introuvable. Décidément, quand je fais le point rien ne vas plus ! Je devais sans doute questionner Elena, peut être sait-elle ce qu'il est advenu de mon journal intime, j'imagine qu'un grand carnet a la couverture rouge ne passe pas inaperçu. 

Aujourd'hui est une journée particulièrement chaude. Carl nous a accordés une journée de repos, ce qui semble plaire a tout le monde, a part moi bien sûr. Que suis-je censé faire de toute cette journée ? Tous sont à la rive. Ils jouent et rient comme de grands enfants. Seul Sam reste à travailler sans relâche, il achève maintenant le toit de la seconde maison, comme a son habitude, il est seul. Allongé dans l'herbe verte et fraîche, non loin de la rive, j'écoute les cries et les rires parvenir jusqu'à moi. J'observe le ciel qui, quoi qu'il arrive, reste inchangé. Elena s'approche, et s'assit à mes côtés. Elle reste un moment silencieuse avant de finalement prendre la parole.
-Profite de cette journée pour réfléchir a ce qui serait le mieux pour toi.
-Que voulez vous dire ?
Je me redresse et lui adressant un regard soucieux.
-Même si je n'en connais pas les raisons, je vois ta souffrance. Tu as le droit de refuser d'en parler, mais cela fait cinq semaines que tu ne parles plus, et ne souris plus. Tu t'alimentes mal et travailles jusqu'à l'épuisement...
Elle soupire et lâche prise peu à peu, mais son regard résilié ne se détache pas de l'horizon.
-Je m'inquiète beaucoup pour toi Rose. Tu es malheureuse, ça ne fait aucun doute. Je me demande si tu ne serais pas mieux chez toi.
Épuise par ces dernières semaines, je ne parviens pas à dissimuler mes larmes qui, sans prévenir, coulent et inondant maintenant mes joues. Elle me serre la main en démonstration de son soutien.
-Souviens-toi de ce que je te disais à l'hôpital. Je suis là pour toi, pour t'écouter parler ou simplement pour t'épauler en silence.
Je comprends qu'elle a raison. Parler me ferait le plus grand bien. Mais que lui dire ? Par ou commencer ? Et si je décidais à mon tour de lâcher prise ?! Je ferme les yeux et inspire profondément avant de laisser sortir toutes ces émotions qui me submergent jours après jour.
-J'étais très en colère contre Sam. J'avais l'impression qu'il me détestait profondément... Koda m'a expliqué qu'il souffrait beaucoup depuis que la femme, qu'il allait bientôt épouser, venait de le quitter.

Après la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant