CHAPITRE 7 : Amnésie

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Le médecin m'a expliqué que j'avais eut un accident. J'ai souffert d'une fracture crânienne, d'un oedeme cérébral et de lésions interne, j'aie perdu une grande quantité de sang pendant l'opération, suite a quoi je suis resté dans le coma plusieurs mois, deux mois pour être précise. Suite à une nouvelle chute peu de temps après mon réveil, je souffre maintenant d'amnésie rétrograde. Une perte de la mémoire partielle due à un traumatisme physique, émotionnel ou à un épisode de stress intense. Je me souviens parfaitement de ma vie à Washington, mais pas de cette dernière année apparemment passée en Alaska. À vrai dire, je ne me souviens même pas avoir pris la décision de venir en Alaska. Le médecin dit que ma mémoire n'est que momentanément perdu, comme égaré. Ma mémoire reviendra, dans quelques jours ou dans quelques années.
La femme que je ne reconnais pas est madame Beson. Apparemment, je travaillais comme saisonnière dans sa famille depuis mon arrivé en Alaska. Accompagnée d'un jeune homme froid et distant, elle s'entretient avec le médecin. J'entends certain passages de leur conversation au travers de la porte de ma chambre. Le médecin a la voix grave, c'est lui que j'entends le mieux.
-Non, aucun médicament ne traite l'amnésie. La mémoire lui reviendra. Ça peut aller très vite ou au contraire prendre beaucoup de temps. Habiter dans un environnement familier est la meilleure chose à faire. Il est important de respecter son rythme. Un nouveau choc émotionnel pourrait provoquer un coma. Elle a eut beaucoup de mal à se réveiller du précèdent, il vaut mieux être prudent.
-Êtes-vous en train de nous suggérer de faire comme si cette année n'avait jamais existé ? Demande Elena interloqué.
-Absolument pas. Elle est tout-fait consciente que vous vous connaissez déjà. Il lui faudra juste réapprendre à vous connaître, petit à petit. Lui rappeler ce qu'était sa vie juste avant son accident serait beaucoup trop... brutal, elle s'en souviendra, mais à son rythme.

Je finis de m'habiller, seule dans ma chambre. Dans le sac d'affaire qu'Elena m'a apporté, je ne reconnais pas la moitié des vêtements. Cette paire de jean's bleu foncé, délavé sur les cuisses et cette chemise a carreaux noir et rouge style bucheron, beaucoup trop grande pour moi est tellement différent des tailleurs que j'avais l'habitude de porter a Washington. J'imagine que ma nouvelle garde robe n'est pas le plus gros changement auquel je vais devoir faire face, et a cette simple idée, je suis déjà angoissée. Je prends un instant pour faire le point en scrutant le paysage par la fenêtre de ma chambre. Je n'en reviens pas ! Au loin, derrière cet embriquement de maisons et de bâtiments, par delà les toits, s'étendent quelques montagnes au sommet crevant les nuages. Qu'est-ce que je fous en Alaska ? J'ai beau retourner encore et encore, les debrits de souvenirs dans ma memoir, je ne comprend pas. Je n'ai jamais été ni aventurière, ni assez confiante ou ne serait-ce qu'insouciante pour décider de quitter ma mère ou ma vie pour partir si loin. Non ! Je suis le genre de personne qui prévoit et organise sa vie dans les moindres détails et ce genre de voyage inopiné n'a jamais fait partie de mes plans. Quoi qu'il en soit, je suis déterminé à découvrir le fin mot de cette histoire.

Madame Benson m'attend dans le hall d'hôpital. Elle me sourit chaleureusement alors que ce jeune homme, aux cheveux court, et châtain foncé, me tourne le dos. Depuis notre rencontre, il a pris le soin d'éviter de croiser mon regard, se détournant littéralement. Serait-il a ce point agacé de sa présence à l'hôpital au point de ne vouloir s'en cacher. Cette situation est tellement gênante, ils doivent bien me connaître puisque je vis chez eux depuis un an, et pourtant, pour moi, ce sont des inconnus. Si je me présentais, ils me prendraient pour une folle, mais cela m'aiderait surement à me sentir plus à l'aise. Tant pis pour les apparences.
-Ce que je vais faire vous paraîtra étrange, mais pour moi, c'est tout à fait logique, du moins c'est un début.
Je lui tends la main et me présente, nerveuse et maladroite.
-Madame Benson, je suis Rose Alister. Je voudrais vous remercier de m'avoir accueilli chez vous cette dernière année.
Amusée, elle accepte ma poignée de main tremblante, l'entourant de ces deux mains, comme on le fait avec un ami qui nous est cher.
-Appelle-moi Elena. Ce fut un réel plaisir de t'avoir auprès de nous l'année passée, et je suis persuadé que cela ne changera pas.
Elle poursuit, se tournant vers le jeune homme à sa gauche, et le désigne de la main.
-Je te présente à nouveau Sam, mon fils, que tu connais déjà.
Je lui tends la main tendis qu'il se retourne agacer. Il m'adresse un «salut» distant, sans même m'adresser un regard ni accepté ma poignée de main, et ne tarde pas à se retourner à nouveau. Je referme cette poignée de main ratée avant de la dissimuler honteusement le long de ma jambe. Je devine que nous ne devions pas nous apprécier avant mon accident. Cette faible voix dans ma tête crie, bien malgré moi, que mon amnésie est l'occasion d'un nouveau départ. Nous quittons le Central Peninsula Hospital de Soldotna et nous rendons a présent à Kalifornsky.
Le taxi que nous avons emprunté nous dépose en ville et nous marchons peu de temps en silence jusqu'au port ou un bateau a moteur nous attend. Elena monte en première et s'assit au-devant. Sam la suit, mon sac a la main. Quand c'est à mon tour, il me propose sa main en aide sans me regarder réellement. J'hésite un instant avant de la saisir.
-Merci. Dis-je surprise.
Malgré le froid indéniable entre nous, il semble ne pas renier ces principes. Nous nous approchons lentement de la rive où se trouve un ponton.
-Nous ferons notre maximum pour que te sente à l'aise au plus vite. N'hésite surtout pas à venir me voir si tu as besoin de quoi que se soit.
Dit Elena en me prenant la main. Son geste est rassurant et gênant à la fois, bien qu'elle fasse de son mieux pour me mettre en confiance. N'a-t-elle pas conscience qu'elle est encore une inconnue pour moi ? Ce grand et beau chalet vers lequel nous nous dirigeons maintenant, ne m'est pas inconnu. C'est une bonne chose. Quand nous entrons dans la maison, deux jeunes hommes, un homme plus âgé et deux jolies jeunes filles nous attendent. Je suppose que la famille est au complète. Les mêmes expressions se lisent sur leurs visages. La préoccupation dissimulée par de faibles sourires, mais aussi un semblant de soulagement et de la tristesse chez certains.
L'homme que je suppose être le patriarche prend la parole le premier.
-Je sais que tu ne te souviens pas de nous, ni des moments que l'on a passés, mais nous sommes heureux de te revoir Rose.
Dit-il gardant tout de même des distances raisonables. Il semble avoir conscience de la gène occasionner s'il se conduisait de façon plus intime.
-Je suis Carl. Laisse-moi te présenter une fois encore notre famille. Il me désigne les jeunes filles en premier.
-Voici Marny et Hanna.
Les jumelles en tout points identiques, s'avancent simultanément, me serrant dans leurs bras. Mes yeux s'écarquillent furtivement en un reflex trahissant ma surprise alors que mes bras restent suspendus dans l'air, refusant tout contacte inappropriés avec ces deux jeunes filles.
-Tu te souviendras de nous n'est-ce pas Rose ? Dit-la première. Suivit de la seconde.
-Bien sûr. C'est de nous qu'elle se souviendra en premier.
Un sourire contagieux gagne leurs visages. J'imagine que nous sommes bonnes amies toutes les trois. Les présentations reprennent et Carl désigne a présent celui qui me semble être le plus petit des trois frères.
-Voici Lee.
Toujours à demi-assis sur le rebord de table, il me salue d'un geste de la main d'un œil amusé. Le troisième frère a le physique le plus imposant. Tel un colos, il s'avance vers moi. Ne me demandant pas mon avis, il me sert sincèrement dans ces bras. Tout cet élan de proximité et de fraternité me dérange sans plus me surprendre a présent.
-Moi s'est Tim, mais je suis sure que tu te souviens de moi, c'est vrai. Qui pourrait m'oublier ?
Qui pourrait oublier un tel physique ? Et bien moi apparemment. À cette pensée, je réprime un sourire. Sam parait à nouveau agacé par ces presentations/retrouvailles. Il passe une porte en trombe et en ressort presque instantanément sans mon sac, avant disparaît à l'étage. Chacun le regarde en silence. L'ambiance générale en semble affectée. Marny et Hanna me prennent par la main, me conduisant dans la pièce que Sam vient de quitter.

Après la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant