CHAPITRE 14 : Suivre le plan

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Koda se révèle être un homme bien plus complexe que je ne l'aurai pensé. Chaque soir depuis 6 semaines, je quitte en secret sa chambre, persuadé de ne plus pouvoir être étonnée par ces goûts en matière de relation charnelle. Et chaque soir suivant, je me rends compte de mon erreur. Pourrait il y avoir un homme plus différent de Sam ? En relatée, ils sont chacun l'opposé de l'autre, la relation même que j'entretenais avec chacun d'eux n'est en aucun points comparable. J'imagine que c'est même la principale raison de l'existence de ma relation avec Koda. J'aime Sam, et le but de cette relation déguisé n'est pas de le remplacer, ou même de trouver auprès de Koda le réconfort le plus quelconque, non. Le but est de contraindre Sam à s'éloigner de moi, puisque je suis néfaste, mais aussi à assouvir des pulsions malsaines, des besoins d'auto-destruction.

Hors mi, quelques souvenirs très sulfureux, je ne me souviens pas de la relation que Sam et moi entretenions. Nous étions amants, c'est une certitude qu'il m'arrive de regretter parfois, mais je l'ai aimé comme je l'aime encore, d'un amour passionné, irrationnel, ardent, presque irréel, et mes sentiments pour lui n'ont rien perdu de leur intensité. Il n'y a pas de mots assez puissants pour qualifier ce que je ressens pour lui. C'est comme si j'avais trouvé, sans le vouloir, ma raison d'être en vie sur cette terre. Comme si l'on m'avait révélé le sens de la vie. Nous n'étions qu'un seul être, en parfait symbiose, tout était si vrais et si pure. Je pourrais me perdre des heures à essayer de me rappeler, à remettre en place les pièces du puzzle, pour me souvenir du moment où j'ai perdu la raison, cet instant où j'ai finalement cédé a la tentation. Rien de tout ce que nous avions vécu ne nous était permis, c'est un fait qui m'est encore difficile à accepter. Koda, lui, est la personne qu'il me faut. Ces tentatives de séduction répétées tombaient à pic. De plus, Sam n'aurait jamais accepté de tirer un trait sur notre relation s'il n'avait pas la preuve incarnée de mon pseudo-désintérêt pour lui. Koda est un rappel, non seulement pour Sam, mais pour moi aussi. Il me rappelle chaque nuit, ce qu'est la souffrance, et à quel point elle peut m'aider à garder mes distances.

Les désirs de chaque homme sont tellement différents et bien plus secrets que je ne l'aurais pensé. Certain aime, et d'autres aiment faire souffrir. Koda fait apparemment partie de cette dernière catégorie. J'ai d'abord pensé qu'il n'était pas différant de ce qu'on dit des hommes en générale. Je me suis finalement rendu compte qu'il a une attirance pour les règles et leur respect, en particulier quand c'est lui qui veille a leur application. Notre relation est parfois comparable à de la boulimie. Tantôt rassasié, tantôt affamé, telle un animal qui se jette sur son os. Il est indélicat, voir brutal. Il me donne l'impression de ne pas savoir différencier des gémissements de plaisir ou de douleur. À moins que ça ne soit finalement ce qu'il aime ?

Il y a certaine choses auquel on s'habitue sans pour autant trouver l'apaisement, comme je me suis habitué au dégoût, à la colère, et pourtant, je ressens tout cela avec la même intensité qu'au premier jour, malgré y avoir goûté chaque soir depuis plus d'un mois et demi maintenant. C'est comme être malade chaque jour, on peut apprendre à gérer les vomissements, mais on ne peut pas s'empêcher d'avoir la gorge en feu après, on peut seulement essuyer ces larmes et se recoiffer avant de sortir de la salle de bains. On apprend à gérer si bien, que plus personne ne se rends compte de nos symptômes, on apprend à rire et sourire malgré ce goût horrible qui nous reste dans la bouche.

Après la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant