Chapitre 2 : première éclaircie?

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Sam pose sa main sur le haut de ma nuque et me tire jusqu'à lui. Nos lèvres se frôlent quand il semble un instant hésiter, ou peut être souhaite-t-il seulement évaluer l'effet qu'il a sur moi en cet instant. Tous les muscles de mon ventre se contractent, j'ai le souffle court durant ces interminables secondes qui m'apparaissent comme une exquise souffrance. Il dépose finalement un baisé tendre et passionné sur ma bouche alors que je n'exerce plus aucun contrôle sur mon corps. C'est lui qui me dirige, comme si je n'étais plus seule dans mon corps, plus seule dans ma tête. Je ne sais par quelle magie, il a allumé un feu dans ma poitrine, un délicieux incendie que lui seul contrôle, qui dévore mon cœur et mon âme. Il glisse et s'insinue entre mes cotes, liquéfie tous mes organes et viens mourir dans mon ventre. Quand sa bouche libère la mienne, l'incendie qui demeure en moi s'éteint lentement, laissant derrière lui un brasier, le vestige de mon âme, qui pourrait, s'il le voulait renaître de ces cendres. Je le vois dans ces yeux, le feu qui l'anime ne fait qu'un avec celui qui s'endort dans mon ventre. Son regard est intense, avec celui-ci, il pourrait me soumettre à toutes ses volontés.

-Tu devrais rentrer, dit-il d'une voix basse, si tu restes, je ne réponds plus de moi-même.
J'ignore si c'est une promesse ou une mise en garde, mais sur ces mots, le brasier en moi se ranime, se changeant en un feu ardent. Les muscles de mon ventre se contractent en une bref et délicieuse douleur. M'éloigner de Sam est la dernière chose que je désire à cet instant, mais la raison me rattrape. Demain, je risquerais de regretter mes actes. Je lui obéirais, contre ma propre volonté et la sienne.

La journée d'hier a été forte en émotions et la nuit bien plus encore. Ce n'est qu'à cinq heures du matin que j'ai réussi à trouver le sommeil. À mon réveil, le soleil est déjà haut dans le ciel. La maison pour la premiere fois déserte m'apparait sous un nouveau jour. L'horloge de la cuisine affiche déjà 10h36, je comprends pourquoi la maison est vide. Des cris de joie proviennent de la rive. À travers la fenêtre, j'épie d'un œil indiscret la fratrie en plein jeu. L'une des filles sur l'épaule de Sam est transportée de force. Elle se débat et hurle, ses plaintes sont rapidement éteintes, quand Sam la jette à l'eau.
Lee et Tim s'emparent respectivement des bras et des jambes de la seconde fillette, elle subira le même sort que sa sœur. Devant ce spectacle, je regrette de ne pas avoir eut de frère ou sœur avec qui partager mes jeux d'enfance. Soudain, la porte s'ouvre, Elena entre, les bras chargés de provisions.
-Rose, tu tombes bien, se surprend-elle à haute voix. Il me semble t'avoir entendu dire que tu avais fait des études de cuisines.
-C'est le cas.
-J'ai pris du retard ce matin, serais tu d'accord pour m'aider a préparer le repas ?
Avant que je n'aie eut le temps de formuler une réponse, elle dépose ces commissions en pyramide sur le plan de travail en pierre sombre. J'en examine rapidement la totalité et avant même d'avoir fini, Elena dépose une énorme pièce de viande en la faisant volontairement claqué en guise d'effet de surprise. Son regard fier et un sourcil relevé me lancent un défi.
-Avec plaisir.
Elle sort tous les plats et ustensiles nécessaires à la préparation du repas. Machinalement, je commence à laver et à préparer la viande.
-J'imagine que ce n'est pas du bœuf, m'interrogeant à voix haute.

Après la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant