Chapitre 17

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Célio entendit d'une oreille quelqu'un monter les escaliers en précipitation. Certainement les enfants en pleine partie de cache-cache, pensa-t-il. Il se redressa soudain. Mais que racontait-il ? On avait de ces idées, quand le sommeil nous anesthésiait une partie de notre cerveau ! Mais alors, avait-il bien entendu ? Qui avait fait tout ce bruit ? La réponse ne tarda pas à venir d'elle-même. Madoka déboula dans la chambre de son père, telle une furie, haletante.

-Mad... Die ? S'étonna Célio en se frottant les yeux, c'est toi ? Que se passe...

-Papa, il y a quelque chose, dehors ! L'interrompit sa fille, complètement paniquée.

-Calme-toi, rétorqua Célio en se levant maladroitement, tu as dû rêver, rien de plus !

La jeune fille s'approcha de son père, mi-exaspérer, mi-inquiète.

-Non, tu ne comprends pas ! Je n'arrivais pas à dormir, alors je suis sortie dans la rue, pour prendre un peu l'air. Et j'ai eu une drôle d'impression, comme si quelque chose de mauvais se préparait et avançait, dans l'ombre. Et c'est là qu'est apparut cette vive lumière blanche, suivi de ce grognement inquiétant...

Cette fois, Célio tourna vers sa fille un regard parfaitement réveillé. Son visage était figé dans la gravité et ses yeux brun noisette d'ordinaire si clairs devinrent soudain beaucoup plus sombres.

-Tu as bien dis une "vive lumière blanche" ? Demanda-t-il précipitamment, suivi d'un grognement ?

-Oui, c'est ça... Répondit sa fille, un peu perdue, d'un coup. Pourquoi ? C'est mauvais signe, c'est ça ?

Son père se leva en maugréant un : "Oui, très mauvais" avant de partir à grandes enjambées vers le bureau, au fond du couloir.

-Papa ! S'écria Madoka en le suivant, que se passe-t-il ? Que dois-je faire ?

Son père se retourna et la prit par les épaules. Il les serra fort - trop fort.

-Vas réveiller ton frère et rejoignez moi dans le bureau, ordonna-t-il d'une voix grave. Nous n'avons plus de temps à perdre.

Et il entra dans la fameuse pièce. Madoka resta plantée là pendant quelques secondes, ses pensées ne s'emboîtant pas dans le bonne ordre sous le coup de l'incompréhension et du stress. Il se passait encore quelque chose...

Elle alla frapper à la porte de son frère, et n'attendit pas qu'il lui ouvre. Alessandro eut à peine le temps de se réveiller que déjà il se retrouver secoué par sa jumelle.

-Lève-toi, Aless ! S'exclama celle-ci, et dépêche toi, il se passe quelque chose, il faut faire vite !

A sa voix paniquée, le jeune garçon comprit immédiatement la gravité de la situation. Il se leva et se dirigea avec sa sœur vers le bureau aussi vite qu'il put. Leur père les attendaient là, regardant par la fenêtre en plissant les yeux. Effectivement, il y avait bien une lumière blanche au loin. La même lumière blanche qu'il avait traversée il y a de cela treize ans...

-Alors, papa ? Questionna Aless, qui sentait l'appréhension serrer son cœur, que se passe-t-il ?

Célio posa son regard sur ses deux enfants. Ses deux pauvres enfants, innocents et pourtant en danger...

-Nous devons partir immédiatement pour Aranïi, déclara-t-il en s'avançant vers eux.

-QUOI ?? Crièrent les jumeaux en chœur, mais pourquoi ???

Les yeux de Célio se voilèrent de tristesse et de frayeur. Il ne pensait pas qu'ils viendraient aussi tôt, leur laissant trop peu de temps pour se préparer.

-Parce que les Goodrins sont là. Vous savez, ces créatures au service de Brihms, dont je vous ai parlé un peu plus tôt ? Eh bien, il viennent d'arriver par l'intermédiaire d'une Brèche blanche - c'est cette lumière que vous voyez au loin. Ils sont là pour vous récupérer. Apparemment, ce tyran de Seigneur des Glaces à dû découvrir votre position géographique, certainement grâce au développement de vos pouvoirs.

Il passa sa main sur son visage, lequel était crispé par le manque de temps et la crainte. Une fois de plus, il laissait la situation lui échapper. Le voilà de nouveau pion du destin et du temps, alors qu'il était pourtant sûr de contrôler les évènements. Il fallait faire vite, se dépêcher, protéger les enfants, éloigner les Goodrins... Célio avait l'impression de nager en plein cauchemar. Le problème, c'est que ce cauchemar n'était autre que la réalité.

-Voilà ce que nous allons faire, se reprit Célio en se penchant vers les jumeaux, je vais...

Mais déjà la porte de l'entrée volait en éclats.

Aranïi tome 1 : Les héritiersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant