Adja songea qu'il lui manquait une information plus qu'importante. Ça risque d'être un peu gênant à demander, mais je ne peux pas comprendre grand-chose s'ils ne me l'expliquent pas.
« Vous parlez de maladie, vous me dites que toute la famille sauf Sylvana a péri du même mal... Mais que vous est-il arrivé, Alphonse ? Quels étaient les symptômes de cette maladie ?
— Une malédiction, répondit le vieil homme avant de se faire brusquement couper par Sylvana.
— Vous n'avez pas le droit ! Je n'ai rien fait de mal !
— Je veux savoir la vérité, vous vous disputerez plus tard ! s'énerva Adja, peu encline à les voir se crier dessus au lieu de lui répondre. Vous toussiez ? Vous êtes devenu tout bleu ?
— Je me suis desséché jusqu'à ce que ma peau devienne flasque, qu'elle colle sur mes os. Je ne me souviens plus du reste, c'était absolument terrible... »
Alphonse Dormeaux ferma les yeux, comme s'il était incapable de poursuivre. Sa petite-fille prit le relais.
« J'ai vu exactement la même chose pour Grand-Père et pour le reste de la famille. Ils vomissaient jusqu'à l'épuisement, même lorsqu'il n'y avait plus rien dans leur estomac.
— Sylvana, ne racontez pas des choses aussi sordides...
— Elle a besoin de savoir ! Elle et Léon peuvent nous aider à comprendre ce qui a détruit notre famille ! Un autre détail qui ne va pas plaire à Grand-Père... ils passaient leur temps à avoir besoin d'être nettoyés... quelque part. Je n'en dirai pas plus, essaie de deviner ce que cela implique.
— D'accord, fit Adja, même si elle n'était pas sûre de saisir de quoi lui parlait Sylvana. Je vais parler de tout ça à Léon quand il reviendra nous voir et il fera des recherches pour nous.
— Ce n'était pas normal. » déclara Alphonse.
Adja se tourna vers lui, fatiguée à l'avance de ce qu'elle allait entendre. Respecte les gens des autres époques, Adja. S'ils avaient une maladie qui n'était pas diagnostiquée en 1884, leur sentiment est logique. Ce n'est pas de leur faute s'ils croyaient à une malédiction.
« Pourquoi ? demanda-t-elle le plus poliment possible.
— C'est arrivé beaucoup trop rapidement pour être une véritable maladie. Et puis... Sylvana ne l'a pas attrapée ! Pourquoi aurait-elle été épargnée ? Sidonie avait parfaitement raison en disant qu'un esprit malfaisant la protégeait.
— Ou bienfaisant. » fit Sylvana.
Adja écarquilla les yeux – elle n'avait jamais envisagé cette possibilité.
« Quelqu'un t'aurait protégée de la maladie ? Mais pourquoi juste toi ?
— Parce que je suis exceptionnelle, ironisa Sylvana avec un air supérieur. Mais trêve de plaisanteries, il n'y a jamais eu d'autres esprits que Grand-Père et moi dans cette maison. Je n'ai pas attrapé cette maladie pour deux raisons. »
Elle regarda Alphonse dans les yeux et leva un pouce en l'air.
« Premièrement, je ne me suis jamais approchée de vous lorsque votre état s'est détérioré.
— Je me souviens que vous avez toujours eu peur des infections et des microbes en général, oui... Je ne me souviens pas de tout, mais vous n'êtes effectivement jamais venue me voir.
— J'en suis désolée, mais j'étais terrifiée de finir comme vous. On vous entendait gémir jusque dans la forêt, parfois !
— Et la deuxième raison ? enchaîna Adja.

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« Dors. »
ParanormalAdja est une chasseuse de fantômes... mais ses vues et commentaires sont dus à son excellent montage dynamique, pas à ses talents de chasseuse. Adja n'a en effet jamais immortalisé de phénomènes paranormaux et n'hésite pas à extrapoler le moindre br...