Partie 15

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- M'aider à égrener les capsules. C'est une décoction donc c'est simple à préparer.

Tek remplit un bol d'un demi-litre d'eau et le posa sur le feu. J'y versai les capsules que nous venions d'égrener. Je laissai le tout bouillir pendant une vingtaine de minute puis éteignis le feu. Quand la préparation se refroidit, je le filtrai à l'aide d'une petite passoire. Le résultat était exactement comme je l'espérais : un liquide d'une couleur ocre, exactement comme ce que m'avait apporté Solim.

- Où est le bidon maman ?

Elle disparut et me le rapporta quelques minutes après. Je le rinçai correctement puis y versai ma nouvelle potion après qu'elle se soit refroidie.

- Tout est prêt maintenant, dis-je en fermant le bidon.

Elle referma le livre et se tourna vers moi, le visage grave.

- Chéri tu m'as dit que Solim détient une partie ton esprit, c'est possible qu'elle puisse voir ce que tu fais ?

- Techniquement non, répondit Tek. Elle peut juste contrôler ses émotions et ses pensées, lui faire croire ce qu'elle veut...

La douleur aiguë dans ma poitrine revint. Je grimaçai discrètement pour que ma mère ne remarque rien. Je regardai la décoction de Pavot. Je n'avais droit qu'à un demi-verre par jour mais je devais boire devant Solim pour la convaincre que j'avais bu sa fameuse tisane.

J'ouvris l'un des tiroirs dans lesquels étaient gardés les couverts et en sortit un verre.

- Il est écrit dans le grimoire que tu ne dois prendre qu'un demi-verre par jour Alex, intervint ma mère. Ce truc peut être toxique si on ne respecte pas la dose.

- J'ai bien lu maman, je compte prendre un quart de verre maintenant et un autre quand Solim sera là. J'ai vraiment mal maintenant, mais il faut je boive aussi devant elle pour qu'elle croit qu'elle me contrôle totalement.

Elle me servit sans un mot de plus.

- Allons-nous asseoir maintenant, dis-je. Je commence à être fatiguée à force d'être debout.

Je sortis de la cuisine et m'allongeai dans le canapé du salon. La décoction commençait à faire effet. Je me sentais de plus en plus détendu.

- Vous avez des idées à me proposer par rapport à comment récupérer ce qu'elle m'a pris ?

- Oui j'en ai une, répondit Tek.
Il sortit un vieux livre aussi gros que le grimoire des plantes et le déposa sur la table basse du salon. Il le feuilleta rapidement à la recherche de je-ne-sais-quoi.

- Eurêka ! s'écria-t-il enfin.
Il se leva et vint poser le livre devant moi.

- Il faudra que tu endormes Solim et qu'ensuite tu la places au milieu d'un pentacle que tu auras tracé sur le sol.
Il me montra le pentacle en question dans le livre.

- Et comment je fais pour l'endormir ? Parce que je ne connais aucun sort ou quoi que ce soit du genre.

- Tu sauras une fois le moment venu, répondit-il. Il n'existe pas de règles absolues en matière de magie. La vraie magie c'est comme de l'art : il faut la sentir au plus profond de soi et ensuite l'extérioriser en l'exprimant. Tu en as la capacité alors crois juste en toi et tu vas y arriver.

La douleur dans ma poitrine se dissipait peu à peu mais j'avais l'esprit embrumé. J'avais du mal à garder mes yeux ouverts.

- Le Pavot commence à faire effet, remarqua Tek. On en reparle tout à l'heure. Pour le moment il faut que tu dormes.

- Si le Pavot me fait cet effet, comment vais-je tenir ce soir si j'en bois devant Solim ? marmonnai-je.

- C'est parce que c'est la première fois que ça te fait cet effet, tout ira mieux après.

Autopsia, le monde du dessusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant