Partie 25

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C'est alors que je me rappelai que je n'avais rien avalé de la journée.

- C'est sûrement la faim, répondis-je. Tu as préparé quoi ?

- Il reste du riz, je te réchauffe ça si tu veux.

- D'accord.

Je montai dans ma chambre pour changer mon tee-shirt le temps qu'elle finisse. Je redescendis pour manger, mon grimoire des plantes sous le bras. Je me posai ensuite sur la terrasse.

Je n'avais plus revu Tek de la journée et Soreah n'était pas dans les parages. Elle devait être dans sa chambre, pensai-je.

Je me plongeai dans mon livre sans trop savoir ce que je cherchais. Je continuais ma documentation jusqu'à ce qu'une idée me vienne en tête.

Je posai le livre. Je marchai jusqu'au jardin à côté de la terrasse. Je cueillis une fleur et le posai sur ma paume tendue. Je me concentrai dessus en pensant très fort à le brûler. Après ce qui m'avait semblé être une éternité, j'arrêtai parce que je n'obtenais pas de résultat.

Je jetai la fleur et me concentrai sur la plante sur laquelle je l'avais cueillie.

Je fermai les yeux et tendis la main vers elle. J'attendis patiemment en pensant à la pluie. J'ouvris les yeux avec un sourire satisfait quand je sentis de l'eau m'asperger le visage. Mais quelle ne fut pas ma déception quand je me rendis compte que c'était l'arrosage automatique qui s'était déclenchée.

Énervé, je sortis du gazon avant que je ne sois complètement trempé. J'étais sur le point de retourner sur la terrasse quand j'entendis une voix féminine tout près.

Je regardai autour de moi mais ne vis personne. La voix continuait pourtant, et elle semblait sur le point de pleurer. Je la reconnus enfin comme étant celle de Soreah mais j'ignorais toujours d'où elle venait. Je me concentrai et attendit qu'elle parle à nouveau pour la repérer. Quand elle parla à nouveau, je repérai enfin d'où provenait la voix.

Une petite muraille séparait la terrasse du jardin dans sa partie droite, histoire d'offrir un semblant d'intimité. Elle devait être assise sur le banc de pierre qu'avait fait construire mon beau-père.

Je m'approchai à pas feutrés de la muraille et regardai par-dessus. Elle était au téléphone et avait le dos tourné. Elle ne pouvait donc pas me voir.

- Non tu ne peux pas me faire ça ! l'entendis-je. Je reconnais que je n'ai pas vraiment été là pour toi récemment mais je te promets de faire des efforts. Il me fallait trouver un job, histoire de stabiliser ma situation financière. Maintenant que c'est fait, je suis disposée à te consacrer du temps.

Quand je sentis qu'elle était sur le point de se retourner, je m'abaissai et m'assis dans l'un des fauteuils sur la terrasse. De là, je pouvais l'espionner sans risquer de me faire griller.

- Je sais que tu ne penses pas tout ce que tu viens de dire, dit-elle à son interlocuteur. Allô ? Allô ?

La personne semblait avoir raccroché. Vu le ton de la discussion, c'était sûrement son mec qui appelait pour rompre, me dis-je. Un mec ? Quoi de plus naturel. Mais elle n'en avait jamais fait mention. Je décidai d'aller lui parler, histoire de comprendre ce qui se passait et d'essayer de la consoler.

Je ressortis donc de la terrasse et m'aventurai de ce côté du jardin. Elle était assise sur le banc de pierre et avait la tête baissée. Elle était en pleurs.

- Tout va bien Soreah ? lui demandai-je en m'approchant.

Elle releva vivement la tête, surprise. Elle s'essuya le visage.

Autopsia, le monde du dessusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant