Partie 23

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     Je me sentais déjà coupable d'avoir fait du mal à celle que j'aimais.

- Chauffeur, emmenez-nous à l'hôpital le plus proche s'il vous plaît.

    Il ne réagit pas. Il fixait toujours ce qui restait de la sorcière.

- Chauffeur ! criai-je.

    Il sursauta.

- Vous pouvez m'emmener à l'hôpital ou pas ? lui demandai-je à nouveau.

    Il marmonna quelque chose avant de sortir les clés de sa poche. Il nous emmena donc à l'hôpital où on prit en charge Soreah. Pendant que je patientais à l'accueil de l'hôpital, j'appelai ma mère et ensuite Tek pour les prévenir. Ils arrivèrent une heure plus tard avec mon beau-père. Ce dernier alla s'entretenir avec le médecin soignant pendant que je relatais notre aventure à ma mère et à Tek. J'omis la partie où j'invoquais la foudre sur la vieille femme dans mon récit. D'habitude c'était Tek qui me demandait les détails mais il n'avait prononcé un seul mot depuis son arrivée.

- Alex, on est une équipe, commença ma mère. Mais on est tout d'abord et avant tout ta famille. Donc quel que soit l'urgence, ne te précipite plus jamais à des kilomètres sans nous prévenir. Nous tous ici voulons ton bien alors évite de nous écarter à l'avenir. Heureusement que Soreah t'avait accompagné sinon les choses auraient été pire.

- Je suis désolé maman. Je n'aurais pas dû partir comme ça, c'est vrai mais quand j'ai appris qu'il était en danger j'ai totalement paniqué. Je venais à peine de faire sa connaissance et il était déjà en danger parce que je l'avais délivré. Je me sentais responsable de lui.

- Tu te sentais responsable de l'homme qui était censé être ton père mais qui t'a renié avant même que tu ne vois le jour. Quelle ironie ! En venant j'ai appelé quelques membres de la famille, ils vont s'occuper de son corps et de ses obsèques.

- J'aimerais y assister.

- Naturellement.

    Mon beau-père revint vers nous.

- Elle va bien et ils vont la libérer d'une minute à l'autre. Ce n'était rien de grave.

    Soulagé, je poussai un soupir.

     Elle arriva avec une infirmière.

- Tu te sens mieux ? lui demandai-je en allant à sa rencontre.

- Oui, répondit-elle.

     J'essayai de la prendre dans mes bras mais elle m'arrêta en levant la main. Je m'interrompis dans mon mouvement et baissai les bras.

     Nous sortîmes de l'hôpital. Il faisait nuit à présent. Les lampadaires sur le parking étaient allumés.

     Je marchai à côté de Soreah jusqu'à la voiture de mon père. Elle ne regarda pas une seule fois dans ma direction et évitait tout contact avec moi.

     Elle doit être fâchée, me dis-je.

- Où se trouve le garage ? demanda mon beau-père.

- Je t'indiquerai le chemin, répondis-je.

     Ma mère s'installa sur le siège du côté passager de la voiture. Soreah était entre Tek et moi mais continuait d'éviter de me toucher. Elle posa sa tête sur l'épaule de Tek pendant le trajet jusqu'au garage.

- Tek tu es en état de conduire n'est-ce pas ? demanda mon beau-père une fois au garage.

- Oui monsieur, répondit ce dernier.

Autopsia, le monde du dessusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant