Will réussit à s'endormir en serrant les lettres contre lui, il rêva de Sarah, et imagina qu'elle revenait en s'écriant que tout cela n'était qu'une blague de mauvais goût.
Étrangement, elle n'avait pas tout à fait la même tête, ses cheveux étaient plus long comme ils l'avaient été quelques années avant, flottant au vent. Et son regard un peu plus naïf. Car il avait remarqué que ces derniers temps elle "dépérissait", elle n'avait plus la même insouciance, plus vraiment. Et maintenant, il espérait ardemment que ça ne soit pas à cause de lui mais n'était pas sur de vouloir savoir la réponse.
Dans son rêve il l'avait longuement serré dans les bras dans une étreinte qui n'avait pas de fin. juste l'un contre l'autre. Les rêves sont parfois incohérents mais les sensations qu'il avait ressenti avaient été tellement puissantes qu'au matin il s'était même persuadé qu'elle était vivante s'était levé guilleret. Avant que les mines tristes et dévastées lui rappellent l'insoutenable vérité. Avant que les souvenirs de la veille ne l'assaillent et que ses épaules ne se voûtent.
Baptiste s'assit à côté de lui.
— Tu veux parler petit ?
— C'est un peu tôt, je ne suis pas sûre de croire qu'elle soit définitivement partie, je crois que je vais aller sur la base de recherche attendre les résultat concret.
Une telle conviction l'animait qu'elle sembla faire peur à Baptiste et l'accabler.
— Blandine m'a dit que tu ne l'acceptais pas.
— Non.
— Tu sais, je me fais du souci pour toi.
— Moi ? Et vous ? Et les autres ?
Pourquoi ont-ils perdu espoir tous ? Pourquoi était-il le seul lucide à se dire que c'était peut-être un malentendu ?
— Nous ... on aurait du partir avant elle tu comprends ? ça nous rongera toute notre vie, chaque instant, chaque souffle sera anormal. Mais avec le temps, nous nous apaiseront un peu et les autres s'en sortiront quand le temps passera, aujourd'hui c'est inacceptable, mais dans dix ans ils ne conserveront que les bons souvenirs et la douleur sera moins forte. Le temps cicatrice les blessures.
— Je n'y crois pas.
_ C'est pour ça que je m'inquiète.
Il posa sa main tremblante sur le bras du jeune-homme. C'était déchirant de voir cet homme qu'il avait toujours vénéré pour sa stabilité, son charisme et son humeur égale se déliter devant lui. Et pourtant il le regardait avec pitié, lui le meilleur ami de sa fille disparue. Les rôles étaient inversés.
— Ma mère m'a dit un jour qu'il valait mieux qu'elle meurt après mon père plutôt que l'inverse parce qu'il serait incapable de vivre sans elle. Et tu sais quoi ? Elle avait raison, mon père se serait laissé mourir parce que des deux, il était celui qui aime le plus. C'était elle celle qui survie.
— ... Pourquoi me dites-vous cela ? Sarah et moi n'étions pas un couple. Et puis c'est elle qui m'aimait !
— Oui, bien sûr. Mais elle avait appris à vivre sans toi. Toi, cela ne t'as jamais traversé l'idée.
— De toute façon elle n'est pas morte.
Baptiste regarda Will qui devait avoir l'air d'un enfant capricieux et il lui donna une tape sur l'épaule avant de partir. Will lui cria
—Je vais là-bas.
— Oui mon garçon.
— Tout de suite.
Will ferma les yeux, il voulait se replonger dans son rêve, revoir Sarah, ses yeux sombres et profonds. Il voulait la sentir contre lui, humer le parfum du monoï...
Il devait même en rester dans la salle de bain, il pouvait peut être aller le renifler ?
Mais s'il avait été en face d'elle, que lui aurait-il dit ?
Il se serait excusé de ne pas avoir compris plus tôt ce qu'elle ressentait pour lui ? Et après ? Il serait resté toujours aussi incapable de l'aimer comme elle l'aurait voulu ?
— Je n'ai pas fait exprès Sarah de te faire souffrir ! Tu me crois ?
...
— Will ? ... ça va ?
Blandine, le dévisageait du seuil, comme s'il avait été habité d'une folie qu'elle ne savait comment gérer.
— Toi aussi tu dois me détester Blandine.
— Au début oui.
Aie !
— Avec le temps, j'ai compris que ce n'était pas ta faute. Et que d'une façon biscornue tu l'aimais. Et tu m'as fais comprendre qu'il n'y avait pas "un" amour mais "des" amours. Et je me suis rendu compte que le tien pour ma sœur valait largement celui qu'elle te portait mais qu'il vous rendrait tous les deux malheureux.
Elle posa sa tasse sur le plan de travail et la fit jouer dans ses mains.
— J'ai entendu ce que tu as dis à papa, tu vas y aller ? C'est bien que tu rejoigne maman, qu'elle ne soit pas seule dans cette épreuve.
— Tu peux me réserver un billet ?
Elle eu un profond soupir et acquiesça.
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Celui qui reste (terminé)
RomansaSarah c'était l'histoire classique de la fille amoureuse de son meilleur ami depuis dès années mais qui n'a jamais osé lui dire. Will c'était le meilleur ami en question qui traverse la vie avec légèreté et ne remarque pas la puissance des sentiment...